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Posted on 2 mars 2015 in Actus - News

eParker s’offre LP Bovard

eParker s’offre LP Bovard

Voilà qui va faire causer dans les carnotzets de Lavaux et d’ailleurs : le site (payant) eRobertParker.com classe pas moins de 14 vins de Louis-Philippe Bovard en tête d’une dégustation — en principe — consacrée à des chasselas suisses.

Par Pierre Thomas

On dit en principe, car deux rouges de Bovard se promènent dans la liste de 41 vins (sur 95 vins dégustés), un Dézaley rouge 2012 (88) et une cuvée Louis 2012 (86), en plus du chenin blanc de Saint-Saphorin 2012 Salix (90) et du sauvignon d’Epesses Buxus (87).

On rappellera pour la bonne forme que Robert Parker, outre qu’il a toujours snobé les vins suisses, ne se déplace plus guère — il vient d’annoncer qu’il n’ira plus à Bordeaux pour le «cirque» annuel des bordeaux primeurs, échantillons de barriques avant assemblage, et se concentrera sur les «vins en bouteille». C’est donc ses collaborateurs qui dégustent, dans le cas suisse, le journaliste allemand Stephan Reinhardt.

Pour la bonne forme, on dire aussi que derrière le «baron du Dézaley» se trouvent des œnologues : Philippe Meyer a fait quatre vinifications (2008-2011), avant de rejoindre l’Etat de Vaud comme œnologue cantonal, et Caspar Eugster, trois ans (2012-2014), partant ce printemps. Le jeune œnologue franco-allemand André Bélard, 31 ans, a été désigné pour lui succéder: formé à Changins, il a travaillé ces dernières années en Valais, à La Régence Balavaud, à Vétroz.

Sauf pour Bovard, qui a pu aligner ses Médinettes 1992 (89), 2000 (92) et 2003 (92) — les deux vins les mieux notés ! — et 2005 (87 avec un ?), les autres chasselas sont essentiellement des 2013.

Dans cette année, décrite comme, quantitativement le plus petite millésime depuis 1980, et qualitativement «de petites baies significativement plus petites que dans plusieurs millésimes précédents, mais qui peuvent donner des vins intenses et bien concentrés», c’est encore le Médinette qui mène la danse avec 90 points, devant le chenin blanc Salix, 90 points également. Ces 4 vins, tous du Domaine Bovard, sont les seuls à passer le cap des 90 points.

Pour 2013, derrière les deux 89 +, le Chemin de Fer de Luc Massy et l’Ilex, Calamin GC, de Bovard, à 89 pt, apparaît un outsider, Christophe Schenk, de Villeneuve (à ne pas confondre avec le groupe éponyme), avec son CHS Grand Cru, le Médinette 1992 (déjà mentionné) et le Saint-Saphorin Terre à Boire, de Bovard.

A 88 +, on trouve le chasselas en amphore de Anne Müller, d’Yvorne et le Dézaley Haut de Pierre de Blaise Duboux, puis à 88, l’Aigle Noé, de Bovard, le Mont de Vaux Grand Cru (2012) du Domaine Henri Cruchon et le Clos de la Malettaz, de Jean-René Germanier, premier fendant.

A 87 +, le Château de Vinzel (Obrist), le Saint-Saphorin L’Eglise de Bovard et le chasselas d’Anne Müller, et à 87, l’Archevesque, Saint-Saphorin de Bovard, le Vase No 10, du Domaine Mermetus (Vincent Chollet), le Fendant Président Troillet, de Marie-Thérèse Chappaz et le Neuchâtel blanc, du Château d’Auvernier, Thierry Grosjean, premier neuchâtelois.

A 86 + pointe le 1er Premier Grand Cru vaudois, le Dézaley La Gueniettaz de Christophe Chappuis (qui n’est listé que comme Dézaley Grand Cru… ), comme le Champanel de Henri Cruchon, le fendant Balavaud Grand Cru, de Jean-René Germanier, et le Château Maison-Blanche d’Yvorne (Schenk), et au-delà du 25ème rang donc, apparaît le deuxième des 1ers Grands Crus vaudois, le Château de Châtagnéréaz, à Mont-sur-Rolle (Schenk), à la même note que le Fendant de Martigny de Gérald Besse, la Réserve spéciale du Fendant de Sion de Provins et le Petit-Clos, de Raymond Paccot, à Féchy.

On sait que le chasselas, avec un peu moins de 4’000 ha de vigne, est le principal cépage de Suisse, derrière le pinot noir (4’300 ha): le même dégustateur avait jugé des pinots et noté pas moins de 18 vins à plus de 90 points.  Stephan Reinhardt, titre son intro «Swiss Neutrality-Chasselas», mais souligne tout de même que «le chasselas n’est pas un vin spectaculaire, mais plein de subtilité, d’élégance et sa neutralité aromatique en fait un vin gastronomique de première classe». Et il encourage ses lecteurs à déguster les rares qui sont exportés…

On s’étonnera tout de même de ne trouver ni Les Blassinges de Pierre-Luc Leyvraz, qui avait enthousiasmé un autre critique du même site, David Schildknecht, ni les vins de Charles Rolaz, qui rend, début mars, sa casquette de président de la Mémoire des vins suisses, ni les fendants de Robert Taramarcaz. Car selon Reinhardt lui-même, «le fendant a plus de corps et de puissance, avec des arômes de pleine maturité et de fruit intense», et pourtant, les fendants sont moins bien classés.

©thomasvino.ch