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Posted on 2 mars 2016 in Tendance

Les 10 meilleurs vins portugais

Les 10 meilleurs vins portugais

Fin février 2016, à Porto, à l’occasion du très fréquenté salon Essencia dô Vinho, au Palais de la Bourse, j’ai participé à la dégustation à l’aveugle pour désigner les «10 meilleurs vins portugais», tirés d’une présélection de 53 vins. Les résultats paraîtront dans le magazine Wine. Pointages et commentaires.

De retour de Porto, Pierre Thomas

31 vins rouges, 9 blancs et 13 vins «fortifiés» étaient en lice, notés par un jury d’une trentaine de dégustateurs, journalistes étrangers, portugais et sommeliers.

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En blanc, la cuvée Mirabilis 2014 Grande Reserva, de la Quinta Nova (Douro), appartenant au bouchonnier Amorim, s’est imposé. Marqué par un boisé vanillé élégant, une légère douceur, mais bien fait, je lui avais donné 17/20. Dauphin, le vinho verde Soalheiro Primeiras Vinhas 2014, le premier vin dégusté, remarquable de fraîcheur et de minéralité et gras, que j’avais pointé à 18,5/20. Troisième, le Blanco Especial (sans millésime) de la Quinta do Carvahlas (Dao), du groupe Sogrape, un vin trop boisé à mon goût, 15,5. Le Redoma Reserva 2013 de Niepoort (Douro), que j’avais noté à 18/20, n’a pas passé la rampe.

Des rouges confirmés

En rouge, la palme revient à un Alicante Bouschet Grande Reserva 2012 de Julio B. Bastos (Alentejo), au nez complexe, épicé, bien balancé et élégant, avec une finale épicée et des nuances de cèdre et de tabac, que j’avais noté 18/20.

Deuxième, le Quinta da Touriga – Châ 2013 de Jorge Rosas (Douro), au nez de confiserie, complexe, minéral, puissant et boisé, avec du gras, que j’avais noté 18,5/20.

Troisième, le Vinha de Lordelo 2011 de Domingos Alves de Sousa (Douro), encore un de mes vins favoris, à 18/20, au nez de cacao, d’herbes sèches, à l’attaque fraîche, riche, tendre et à la finale chocolatée.

Quatrième, le Malhadina Nova 2013 de Herdade da Malhadina (Alentejo), un jeune domaine en pleine forme, pour un rouge au nez un peu confituré, mais à la structure bien balancée, avec une bonne acidité, de la fraîcheur, de l’élégance et de la finesse, noté 17,5/20.

Le CH (la propriétaire, Alice Alvarez da Silva, est Lucernoise !) de Chocapalha, un touriga national de vieilles vignes 2012, de la Casa das Mimosas (Lisbonne), puissant, épicé et chaud, noté 19/20, ne figure pas dans le quarté final, pas plus que le très beau Quinta de Gavoisa 2011, de Alves de Sousa (déjà récompensé pour le Lordelo !), un Douro de grande classe, complexe, puissant et minéral, noté 18,5/20. Autre vin du même producteur, noté au même haut niveau, l’Abandonado 2011, presque en surmaturité, mais pourtant frais, avec des notes mentholées et chocolatées.

Autres beaux vins, le Pintas 2013, un autre Douro de Wine & Soul, au beau nez fruité, de cerise, d’une remarquable fraîcheur de fruit, et le CV (Curriculm Vitae) 2013 de Lemos & Van Zeeler, autre grand classique du Douro, autre 19/20, pour sa puissance minérale (nez de graphite) et sa belle fraîcheur. Les mêmes producteurs du Douro signent un autre 19/20, violacé, puissant, gras et minéral, le Quinta Vale D. Maria, vinha da Francisca, 2013. Et on a bien aimé aussi (19/20), le Antonia Adelaïde Ferreira 2011, un Douro de Sogrape, au nez de pâtisserie, aux tanins serrés, à la belle longueur, avec une rétro prometteuse.

Portos bredouille

Dans les fortifiés, les portos se font coiffer par deux madères exceptionnels, que j’ai notés à 19 et 19,5/20 : d’abord le Henriques & Henriques Tinta Negra 50 anos, au nez exubérant, à la fois floral et tertiaire, avec des notes de miel, très long en bouche, soutenu par une haute acidité, un vin très étonnant, classé devant le stupéfiant Barros Colheita 1938 (!), au nez de noix, à l’attaque ample, sur le camphre, les herbes médicinales, le cèdre, l’encens, d’une complexité incroyable…

La médaille de bronze ne revient pas à un porto, mais à un Moscatel de Setubal, du grand artisan José Maria da Fonseca, un Alambre 40 ans, que j’ai trouvé «too much» (18/20) : nez entre le gingembre et le savon, du menthol, énorme sucrosité, à en devenir un peu collant…

Dans les portos défaits, le Vasques de Carvalhos (une nouvelle maison très intéressante…) Tawny 40 ans, m’avait impressionné, avec son nez ouvert de noix, son attaque souple, sur des arômes de brandy, et une masse riche et bien emballée, comme le Calem Tawny 40 ans, lui aussi gras, puissant, suave, sur des notes finales entêtantes de moka et le Colheita 1966 de Kopke, au nez de curry, de noix, à l’attaque suave, avec des notes de bois exotique et d’encens, un rien mieux noté que le Colheita 1952 de Burmester, très rond, sur des arômes semblables (curry, noix, cèdre), mais un peu brûlant en fin de bouche.

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Deux formidables dégustations, l’une de madères de cépages et de typologies diverses, l’autre de très vieux portos centenaires, ont complété le tableau. Mais là, les vins «terrestres», de bouteilles introuvables, ont surclassé les vins «insulaires», certes plus diversifiés, avec un crescendo de 10 à 40 ans de moyenne d’âge. Une expérience inoubliable !

©thomasvino.ch