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Posted on 1 mai 2018 in Vins suisses

André Fuchs accède à Schenk Holding

André Fuchs accède à Schenk Holding

Fin avril 2018, André Fuchs a accédé à la direction générale de Schenk Holding, couronnement d’une carrière à la tête de Schenk SA, l’entité suisse du groupe rollois. On l’avait rencontré pour Le Guillon, en été 2009.

Voilà quatre ans qu’André Fuchs, 46 ans, a pris la direction de Schenk SA, à Rolle. Sa carrière, chez le principal négociant suisse, ressemble à un parcours militaire : il l’a commencée à 20 ans, au moment de l’école de recrues, puis a pris régulièrement du galon, jusqu’à ce poste d’état-major, à la tête d’une «division» de 120 collaborateurs.

Et encore, peut-on faire remonter ses accointances avec le groupe rollois à son plus jeune âge : fils du directeur technique d’Obrist SA à Vevey, il faisait chaque année les vendanges à Lutry… Aujourd’hui, il reste près du Léman, où il aime naviguer quand le temps le permet — non pas la météo, mais bien ce bien fondamental si précieux — et habite sur les hauts de Morges, avec sa famille et ses trois filles.

Un retour imprévisible

S’il a commencé sa carrière chez Schenk, aux achats de vins étrangers, André Fuchs y est revenu «par hasard». Il s’en était pourtant éloigné chez Fonjallaz (La République), à Epesses, puis, dès 1991, chez Bolle, à l’époque où le négoce morgien faisait partie du groupe Amann. En grave difficulté, celui-ci céda Bolle à Schenk en 1994, d’où le retour, non prévu, de son directeur, confirmé à son poste avant sa promotion à Rolle.

Pas facile de cerner la réalité de Schenk SA, entreprise en mains familiales qui ne publie pas de chiffres! La maison n’apparaît jamais en première ligne: «On ne touche pas le consommateur final, ni le grand public, ni le secteur Horeca. Nous fournissons 35% de vins étrangers et 65% de vins suisses, soit l’inverse de la proportion de la consommation en Suisse», détaille André Fuchs. Schenk est aussi propriétaire d’une dizaine de domaines dans le canton de Vaud et en Valais. S’il est le plus important producteur vaudois, il figure au troisième rang dans le Vieux-Pays (derrière Provins-Valais et Rouvinez-Orsat). Parmi ses activités, il y a aussi l’achat de vendange à des vignerons-encaveurs, vanne de régulation du marché… même les mauvaises années.

Valoriser les domaines viticoles

A la tête d’un patrimoine important, le groupe rollois valorise ses vins de domaines. Dans cette optique, André Fuchs préside l’association Clos, Domaines et Châteaux (CDC), qui aborde son cinquième millésime. Les 19 membres devraient être rejoints par quatre nouveaux dès cet automne, dont le tout premier sans lien aucun avec le groupe rollois. «Et dès le millésime 2010, on devrait accueillir des membres extérieurs au canton de Vaud.» Après Arvinis à Morges, CDC a été reçu, cette année, comme hôte d’honneur de VINEA à Sierre, la preuve que «la notoriété se fait gentiment».

Schenk SA joue sur tous les tableaux et son directeur occupe une position d’observateur privilégié : «L’idéal, c’est de faire coller la production avec la consommation suisses (autour de 100 millions d’hectolitres), sinon, le marché est déstabilisé. Ces dernières années, nous avons approché l’équilibre. Les tensions sont moins grandes. Mais il faut constater un manque d’unité dans la profession. Il faut des interprofessions solides pour aller dans le même sens.» Dans ce contexte, «il serait temps de lancer une campagne nationale d’image pour les vins suisses. On en fait bien pour le lait ou le fromage!».

Les appellations ? Un problème de la production

Rayon institutionnel, le directeur de Schenk SA siège aux comités de la Société des encaveurs de vins suisses, de l’Union des négociants Vaud-Fribourg et de la Communauté interprofessionnelle du Vin Vaudois (CIVV). A ce dernier titre, André Fuchs a participé à la mise en place du nouveau règlement des appellations vaudoises : «Quel que soit le système mis en place, le négociant doit s’adapter et trouver une clé de sortie. Le système des appellations est avant tout un problème de la production.» L’encaveur rollois s’y pliera en modifiant ses étiquettes au fur et à mesure. André Fuchs est habitué à cette souplesse, qui renvoie à ses premières amours, le marketing, étudié aux Etats-Unis, après l’Ecole de commerce de Lausanne.

Paru dans la revue Le Guillon, en septembre 2009.

©thomasvino.ch