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Posted on 15 avril 2009 in Vins suisses

Vully — Vullyssima 2009 à Morat: une première

Vully — Vullyssima 2009 à Morat: une première

Vullyssima 2009
Tout le Vully à Morat
Samedi 2 mai 2009, tout le Vully se donne rendez-vous à Morat. Le Vully viticole, fribourgeois et vaudois, mais aussi celui des terroirs, avec ses fruits et légumes.
Pierre Thomas
«Quand on m'a dit que le Vully se présentera début mai sur un bateau à Morat, j'ai cru que c'était un poisson d'avril», a dit la syndique Christiane Feldmann, lors du mardi de la presse de l'Office des vins vaudois, organisé au port du chef-lieu du district (fribourgeois) du Lac. Vullyssima, qui regroupe une vingtaine d'encaveurs de toute la région, en est à sa troisième édition. Mais c'est la première fois que les organisateurs profitent du chef-lieu. Jusqu'ici, ils étaient restés chez eux, dans leurs villages viticoles.
Une fête populaire
«C'est une grande fête populaire qui, l'an passé, a attiré 400 visiteurs. On en espère plus du double cette année», confie le vigneron Alain Besse, président du comité d'organisation. Les vignerons se sont approchés des maraîchers, désormais réunis dans une seule association avec ceux du Seeland voisin. Ensemble, ils vont mettre en évidence les produits du terroir. D'une part, les vins, d'autre part, les légumes et les fruits… dont la rhubarbe. Une alliance quasi contre-nature, puisque cette plante, même transformée en gâteau, ne peut guère, vu son acidité, se marier avec un vin. Mais il y aura aussi des gâteaux du Vully, salés ou sucrés, de la friture de poissons du lac et divers mets plus adaptés à la fête, sur les quais de la cité fribourgeoise.
Deux prix du public
Dès 11 h., les encaveurs se tiendront prêts à accueillir les dégustateurs (prix du verre d'entrée: 15 fr.) sur un bateau de la société de navigation des lacs de Neuchâtel et Morat, ancré au port. Dès 19 h., un menu du terroir sera servi sur le bateau. Auparavant, le meilleur chasselas et le meilleur pinot noir, dégustés par les visiteurs, parmi un choix de cinq vins de chacune des catégories, aura reçu le «Trophée Vullyssima». Le public avait bien fait les choses l'an passé, en désignant un encaveur fribourgeois, Schmutz et fils, pour le blanc, et un vaudois, Roger Matthey (Le Tonnelier), pour le rouge. Au total, une vingtaine d'encaveurs commercialisent des vins de toute la région qui, particularité, ne figure que sous le nom de Vully sur les étiquettes, sans distinction de canton.
Une seule AOC en apparence
Pratiquement, plusieurs aspects différencient le vignoble d'un seul tenant réparti sur deux cantons. Dans son dernier numéro, sorti de presse cette semaine, la revue Le Guillon (réd.: sous la plume de Pierre Thomas!), donne un coup de projecteur sur la partie vaudoise, la plus petite: 50 hectares, contre 153 ha fribourgeois.
Chez les Vaudois, qui ont pu étendre leur vignoble ces vingt dernières années, le blanc a fortement régressé au profit du rouge (moitié-moitié), tandis que les Fribourgeois ont conservé une majorité de blanc (64%), dont 51% de chasselas. Au total, une trentaine de cépages sont cultivés dans le Vully. Le traminer (ou gewurztraminer) et le pinot gris ont la cote, comme le viognier et le sauvignon blanc.
Des vins frais et aromatiques
Le micro-climat de la région, influencé par le lac de Morat, et le terroir de mollasse propre au Mont Vully, favorise l'expression de vins frais et aromatiques, particulièrement en 2008, une année humide, mais à l'automne resplendissant. «Il fallait oser prendre le risque d'attendre que le raisin soit bien mûr. Les vins sont soutenus par une belle acidité. Ils sont fruités et facile à boire, en blanc comme en rouge, où l'extraction n'est pas très importante», a souligné l'œnologue Philippe Corthay, professeur à l'Ecole de Changins. Vullyssima est idéal pour  goûter ces vins à peine sortis de cave: le Vully n'a pas de problème de stocks et vend ses vins à 75% en Suisse alémanique. Bernois et Fribourgeois en sont friands: les uns et les autres viennent s'approvisionner directement chez les vignerons de la rive nord-ouest du lac de Morat.

Paru dans Hôtel Revue du 16 avril 2009