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Posted on 27 novembre 2009 in Vins suisses

Un Yvorne meilleur chasselas vaudois 2008

Un Yvorne meilleur chasselas vaudois 2008

Lauriers de platine de Terravin 2009

Un Yvorne sacré meilleur
chasselas vaudois 2008

Hier, un jury de journalistes et de professionnels a sacré le Chant des Resses, des Artisans vignerons d’Yvorne, meilleur chasselas 2008 de Terravin. Ce blanc se pare des «lauriers de platine» du label aux «lauriers d’or».
Par Pierre Thomas
Suspense insupportable, hier matin, à Crissier, jusqu’à ce que Philippe Rochat, en son Hôtel de Ville, sur le coup de midi et demie, soulève la nappe qui recouvrait le trophée convoité. Auparavant, le matin-même, une trentaine de dégustateurs avaient apprécié seize chasselas, considérés comme les meilleurs de l’année par les commissions de dégustation du label Terravin, à qui on été soumis plus de six cents cuvées de chasselas tout au long de l’année.
Un air de Coupe Chasselas
Selon le mode de l’élimination progressive, comme dans feue la Coupe Chasselas, quatre vins se sont retrouvés en finale. Disputée à l’aveugle, cette joute n’a livré son verdict qu’après calcul. Et c’est le fer de lance commercial de l’Association viticole d’Yvorne, le Chant des Resses, qui l’a emporté. Parmi les seize vins au départ, il était le seul du Chablais, opposé à quatre de La Côte et onze de Lavaux, dont cinq dézaleys. Le villette Bouton d’Or de l’Union vinicole de Cully se classe deuxième, devant le dézaley Côte des Abbayes de Jean-Luc Blondel et le féchy Délices de Pierrot de Pierre-Louis Molliex.
Œnologue-conseil à l’honneur
Il n’a pas fallu aller chercher bien loin l’artisan de ces deuxièmes «lauriers de platine»: Philippe Corthay est un des piliers de Terravin et était dans la salle. Ce sacre couronne, pour lui, une année particulière : après 28 ans chez Uvavins, puis un bref passage comme enseignant à la Haute école spécialisée de Changins, il est devenu œnologue-conseil. A ce titre, il a repris la vinification de la coopérative d’Yvorne. La larme à l’œil, il a tenu à associer le caviste Ludovic Parisod et «les 125 sociétaires», engagés depuis cinq ans dans un travail de fond en comble, de la vigne à la cave. Ainsi ce Chant des Resses, tiré à 100’000 exemplaires, vendus 16 fr. aux privés et à la restauration, bénéficie à la fois d’une haute maturité dans les vignes et d’une baisse des rendements, mais aussi, en cave, de la micro-oxygénation et de l’élevage sur lies retravaillées. Résultat, un vin à la fois frais et long, bâti sur une bonne acidité et du volume en bouche, en un mot «équilibré» résume le lauréat du jour.
Retour aux origines
Juste retour des choses, c’est à Yvorne que Robert Isoz et quelques vignerons locaux ont lancé l’idée d’un tel label, en 1963. «Terravin participe à l’amélioration qualitative du vin vaudois et on en est fiers!», a lancé le secrétaire Philippe Herminjard. L’ensemble de la démarche s’autofinance : les producteurs qui soumettent leurs vins aux dégustateurs paient les campagnes de publicité. A table, le président de cette «marque de qualité», Pierre Monachon, a pu faire du lobbying auprès du conseiller d’Etat Jean-Claude Mermoud : un fonds cantonal, ouvert jadis pour la reconstitution des vignes après le phylloxéra, devrait donner un sérieux coup de pouce financier à Terravin, dès que le gouvernement l’aura débloqué.

Paru dans 24 Heures du 27.11.09.