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Posted on 28 janvier 2012 in Tendance

Bloggeurs et/ou journaliste?

Bloggeurs et/ou journaliste?

Y’a comme un blogg!

Lu sur la newsletter du site Internet vitisphere l’édito daté du 28 janvier 2012:

Des bloggeurs et des journalistes


Pour qu’il y ait de grands vins, il faut, comme le dit si bien Denis Dubourdieu, des vignerons pour produire ces grands vins, des commerçants qui sachent les vendre, des consommateurs qui aient envie de les acheter, et quatrième condition des critiques du vin pour les évaluer, les noter: «Des bloggeurs et des journalistes».
Ce n’est pas une fable mais un drame probable en 3 actes et raconté en 10 lignes:

1) D’abord l’apparition d’Internet, des bloggeurs, des réseaux sociaux (tout le monde peut donner son avis, avec ou sans talents, souvent sans expériences et sans expertises, et toujours pour faire son autopromotion !)
2) Puis crise de la presse et en particulier de la presse du vin (moins de 300 journalistes écrivent sur la vigne, sur le vin, sur la gastronomie, en France !) Pas d’argent, pas de moyens, pas d’indépendance, pas d’audace.

3) Et au 3ème et dernier acte, disparition de l’art de la critique du vin… Perdu par la multiplicité des références, des origines, des prix, le consommateur perd confiance et se protège en réduisant ses achats de vins !
Pour éviter le drame, journalistes et éditeurs, du papier ou du numérique, devraient se réunir pour redonner un sens au journalisme du vin, redéfinir l’art de la critique. Enfin, il faudra accepter une certification des acteurs de la critique, de la notation, par une Autorité, sinon les technologies du numérique pourraient imposer la dictature d’une démocratie virtuelle.

De notre point de vue, on observe aussi trois faits:
1) Ce site (www.thomasvino.ch) n’est pas un blog. La plupart des rubriques ont été validées par une parution dans un titre papier, quotidien, hebdomadaire ou magazine de Suisse ou du Québec. Mais, en raison du chiffre 2 ci-dessous, de plus en plus de petites nouvelles ou de réactions à chaud sont réservées exclusivement au site et ne peuvent être consultées qu’ici, en ligne!
2) Le passage sur la crise de la presse vaut aussi pour la Suisse romande; le terrain de jeu d’un journaliste free lance, indépendant et libre, se réduit comme peau de chagrin dans la presse romande, notamment quotidienne… Plus d’argent, plus de place et un fort soupçon d’encouragement à la superficialité en se privant, sciemment, d’avis autorisés pour confier une matière pas si simple à des plumes simplificatrices par manque d’expérience.
3) La question de la certification des acteurs de la critique est hyper-délicate: qui décide de quoi? Selon quels critères? La presse sur papier est-elle encore de qualité et de référence ou, au contraire, ne vaut-il pas mieux faire confiance à un (des) auteur(s) qui a (ont) fait ses (leurs) preuves depuis longtemps à travers la presse écrite, d’abord, puis les moyens de communication moderne?
La réponse, vous la connaissez, puisque vous nous lisez!
On ne dit rien de la rétribution des journalistes «réfugiés» sur le Net comme sur le radeau de la Méduse: qui paie quoi et comment? Les éditeurs de la presse papier, qui ont lancé inconsidérément des journaux gratuits sur papier, ont scié la branche sur laquelle ils étaient assis depuis plus d’un siècle. Et c’est, aujourd’hui, toute l’information qui trinque, à la merci de ressources financières difficiles à décrocher…
Merci de nous lire et à bientôt, toujours sur www.thomasvino.ch!

Pierre Thomas
©thomasvino.ch