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Posted on 21 mars 2012 in Tendance

Arvinis 2012, tremplin des «vins suisses»

Arvinis 2012, tremplin des «vins suisses»

Tandis que les vins se séparent des fromages

Arvinis, tremplin des vins suisses

Du 18 au 23 avril 2012, pour sa 17ème édition, le Salon Arvinis, à Morges, entend promouvoir les vins suisses. Ou plutôt servir de tribune à Swiss Wine Promotion. Après une convention de six ans avec Swiss Cheese Marketing, l’organisme de propagande des vins helvétiques vient de se réorganiser.
Par Pierre Thomas
A Morges, sur une des ailes de La Côte, la plus vaste appellation d’origine viticole vaudoise, le vin suisse a toujours été présent. Les organisateurs, Philippe et Nadège Fehlmann faisaient un peu dans le vin suisse comme M. Jourdain de la prose chez Molière: «Depuis toujours, la majorité des quelques cent exposants font déguster des vins suisses. Mais c’est une grande chance d’avoir cette année les vins suisses comme hôte d’honneur officiel.»
Des dégustations spontanées et de prestige
La manifestation, qui draine près de 20’000 amateurs, idéalement placée entre Genève et Morges et dans les halles à deux pas de la gare CFF, s’est relookée. Cela va de l’affichage à la mise à disposition de fontaines à… eau, pour rincer son verre de dégustation, baladé de stand en stand. Le salon tient à sa dimension populaire, «une exposition grand public pour comparer les vins qui sont, heureusement, chaque année différents», selon Philippe Fehlmann. Plusieurs dégustations, payantes, sont prévues, sur les six jours de la manifestation. Grâce (ou à cause !) des moyens modernes de communication, elles affichent rapidement complet. Ainsi, le samedi 21 avril à 17 h., on y proposera un itinéraire découverte des vins suisses. Le lendemain, sur le coup de midi, dégustation de prestige à 690 fr. la place. Pas question de vins suisses, même si c’est le meilleur connaisseur des vins valaisans, Dominique Fornage, qui la commente: plus de 12 millésimes du premier des «supertoscans», Sassicaia.

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De g. à dr., Philippe et Nadège Fehlmann, organisateurs d’Arvinis, Jacques-Alphonse Orsat, président de Swiss Wine Promotion, Thierry Walz, vice-président de SWP et de l’Interprofession de la vigne et des vins suisses. Sébastien Fabbi, nouveau secrétaire général de SWP et Nicolas Schorderet, secrétaire général de l’Office des vins vaudois (photo P. Thomas).

Fromages à l’étranger, vins en Suisse
Sur le stand d’honneur, des auteurs de livres édités en Suisse et une sélection de vins qui se veut représentative des six régions viticoles. Car Swiss Wine Promotion (SWP), émanation des offices régionaux des vins, de la société des exportateurs (SWEA) et de l’Interprofession de la vigne et des vins suisses (IVVS) n’a rien à vendre, sinon une image… Elle le faisait avec la logistique de Swiss Cheese Marketing, qui a renoncé à son mandat. «Le mariage vins et fromages est, à la base, excellent. Nous nous quittons en bons termes!», assure David Escher, le directeur d’un organisme à 44 millions de francs de budget pour promouvoir les fromages à l’exportation, contre un budget global de 6 millions de francs, pour la promotion des vins en Suisse essentiellement. Le mandat d’interface entre la production et la Confédération a été confié à une agence de communication, PHD (Omnicom Media Group), à Zurich et Genève, et Sébastien Fabbi devient secrétaire général de la SWP, présidée par le négociant valaisan Jacques-Alphonse Orsat. Pour M. Fabbi, il s’agira de «mettre les vins stars et les vignerons en prise directe avec les consommateurs», via les «réseaux sociaux», vecteur à la mode.
Des stocks… pour quelle consommation?
Pour la deuxième année consécutive, SWP va publier des annonces vantant en parallèle vins et savoir-faire suisses dans la presse (70% en Suisse alémanique) et en campagne d’affichage, dès mai. Une opération à 2,5 millions de francs que l’Office fédéral de l’agriculture subventionne pour moitié. Au total, la Confédération alloue un peu plus de 2 millions de francs aux activités autour du vin suisse qui passent par le «filtre» du secrétariat de SWP, seul interlocuteur de Berne.
Par contre, une campagne «régionalisée» sur le même thème a été abandonnée. Dans un marché fermé, où l’exportation représente moins de 1% du volume, la concurrence entre les régions reste très forte. Surtout à une époque où les stocks, selon les dires du négoce, sont lourds, et après des vendanges abondantes. En 2011, le canton de Vaud (27,3% du vin suisse, + 3% de la moyenne de ces dix dernières années) n’a jamais autant produit de vin rouge et davantage de vin blanc que ces trois dernières années. Genève (10%, + 16%/10 ans) a renoué avec une quantité jamais atteinte depuis 2002. Et le Valais (38,7% de la production suisse) se tient dans les mêmes volumes que la moyenne suisse (+ 5 %/10 ans ; + 10% par rapport à 2010). Les trois cantons romands fournissent 76% de la vendange suisse en 2011.
Et si l’on en croit le communiqué de presse (présomptueux) d’Arvinis, «2011 devrait se caractériser par d’importantes différences entre les grands vins réalisés par l’élite des encaveurs et le niveau plutôt moyen du reste de la production». A vérifier sur place, à Morges, où le chasselas vaudois aidant, les langues se délieront sur les perspectives vitivinicoles suisses… surtout si les chiffres de 2011, promis pour mi-avril, tombent. En 2010, la consommation de vin avait progressé de 3,2% et la part des crus suisses se situait à 38%.
www.arvinis.com
Paru dans Hôtellerie & Gastronomie Hebdo du 20 mars 2012.

Une campagne sur le savoir-faire… même à Lugano (photo P. Thomas).
                   
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