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Posted on 3 juin 2012 in Gastro

Un hôtel 5 étoiles à Pont-la-Ville? Les Grandes tables de Suisse applaudissent!

Un hôtel 5 étoiles à Pont-la-Ville? Les Grandes tables de Suisse applaudissent!

Grandes Tables de Suisse 2012

Ajouter le gîte au couvert

La chaîne Relais & Châteaux s’est adjointe depuis 40 ans des «relais gourmands», devenus ses «grands chefs» en 2008, les Grandes Tables de Suisse s’élargissent, elles, à l’hôtellerie, en nommant pour la première fois l’hôtelier neuchâtelois Thomas Maechler au sein de son comité. Celui-ci est présidé depuis vingt ans par le Schaffhousois André Jaeger. Pour 2012, le groupe tenait son assemblée dans le canton de Fribourg, notamment à Pont-la-Ville, où 200 millions de francs devraient être investis en projet hôtelier, de golf et de séminaires (lire ci-dessous).
Par Pierre Thomas
Les Grandes Tables de Suisse? C’est l’aréopage des 51 meilleures adresses de haute gastronomie du pays. Elles paient une cotisation annuelle (4’500 francs) et bénéficient d’un réseau, sous la forme d’un guide de 272 pages, étendu aux applications virtuelles modernes, dont un site Internet servant de portail à chaque enseigne. 17 hôtels, méritant l’étiquette de luxe, sont partenaires. Et cette année, l’offre de «packages» entre le couvert et le gîte a été développée.
A la fin du week-end de l’Ascension, l’association a tenu son assemblée générale en terres fribourgeoises, entre Meyrier, près de Morat, et la Gruyère, au Golf de Pont-la-Ville (lire ci-dessous). C’est même la seule occasion où tous les membres se rencontrent, explique Martial Braendle, de Vouvry (VS), qui quitte le comité après une vingtaine d’années. Il sera remplacé par la seule cheffe de l’aréopage, Tanja Grandits, qui a repris le légendaire Bruderholz à Bâle en été 2008.
Propriétaire du Beau-Rivage de Neuchâtel depuis 2010, Thomas Maechler, la rejoint: il est le premier hôtelier au comité, avec la volonté de développer «la synergie» entre la restauration «étoilée» et l’hôtellerie «de luxe». Ces deux tout juste quadras vont rajeunir le comité, présidé depuis vingt ans par le Schaffhousois André Jaeger, également membre du conseil d’administration de Relais & Châteaux (Suisse) depuis trois ans, mais absent de la réunion, car en voyage.
Deux nouveaux membres
Deux nouvelles adresses ont été accueillies dans le groupement, le Cerf, à Sonceboz, où le duo formé de Jean-Marc Soldati et Christian Albrecht en a fait, depuis une bonne dizaine d’années, une étape de choix dans le Jura bernois, tandis que le jeune Dario Cadonau brille en Engadine, au Vivanda de Brail, aux confins de la Suisse et de l’Autriche. Deux successions à signaler, celle de Benoît Violier, à l’Hôtel de Ville de Crissier, et d’Andrea Bertarini, au Conca Bella, à Vacallo, une des meilleures tables de la campagne tessinoise.
Avec l’équipe du Vieux Manoir au Lac, à Meyriez, près de Morat, dont le chef de cuisine Franz Fäh, les deux «régionaux de l’étape» membres des Grandes Tables (et du comité), Pierrot Ayer, depuis dix ans, cette année, au Pérolles, en ville de Fribourg, et Alain Bächler, depuis quinze ans aux Trois Tours, à Bourguillon, avaient organisé des réjouissances dignes de leurs hôtes. A Meyriez, ils ont eu droit à un spectacle de Michel Sapin et à un… loto et à Pont-la-Ville, à un grand buffet de produits du terroir. La plupart des chefs, et leur conjoint, ont répondu présents, permettant au photographe «officiel» Pierre-Michel Delessert de prendre une «photo de famille», devant un Moléson qui n’avait toutefois pas daigné enlevé sa toque de nuage.
Vice-président de l’association, Claude Frôté, du Boca à Saint-Blaise (NE), a souligné que les meilleurs chefs du pays sont en croisade permanente: «pour lutter contre le fastfood et se battre pour un savoir-faire» et «pour être un exemple pour ceux qui hésitent à entrer dans les ordres de la cuisine et du service», au moment où «la clientèle est de plus en plus exigeante et la CCT insupportable». Seule pique virulente — sans autre précision — d’une association qui se veut avant tout une amicale. «On a besoin de s’entraider dans la cuisine et ça, c’est quelque chose qui nous tient», commente Pierrot Ayer.
 

Golf de Pont-la-Ville (Gruyère)
Un premier permis de construire délivré

Les «grands projets» du Golf de Pont-la-Ville, en face du viaduc de l’autoroute N12, surplombant le lac de la Gruyère, étaient sur toutes les lèvres, lors de la journée de détente des chefs des Grandes Tables de Suisse. Les promoteurs de ce projet pharaonique (200 millions de francs) ont reçu un premier permis de construire, il y a quelques jours. Délivré par le préfet de la Gruyère, il concerne la construction d’un hôtel cinq étoiles d’une centaine de chambres.
Toutefois, ça n’est là qu’une étape. Prochainement, la commune de Pont-la-Ville doit mettre à l’enquête publique la modification de son plan d’aménagement local, pour la «zone golfique». Cette étape devrait se dérouler cet été et le plan pourrait être adopté cette année encore. Ensuite, les promoteurs pourront déposer d’autres demandes de permis de construire pour diverses étapes. Il est prévu d’édifier, en plus de l’hôtel, plusieurs bâtiments, comprenant des salles de séminaire et des résidences hôtelières ou permanentes. Le parcours de golf lui-même sera prolongé et son périmètre agrandi.
Derrière le couple formé de Urs et Martine Müller se profile le groupe international Benedetti, basé à Passy, en Haute-Savoie (France). Sur son site Internet, ce groupe, entièrement en mains familiales, se targue d’avoir entrepris de A à Z une centaine de parcours de golf. Il emploie quelque 600 personnes et fait tourner 300 machines. Il précise: «nous dirigeons nos propres golfs» qui sont entretenus par une filiale spécialisée dans la maintenance de parcours.
Parmi ses réalisations, Benedetti cite plusieurs parcours voisins de la Suisse, tels le golf d’Evian-les-Bains, de Bossey, près de Genève, et de Chamonix, et plusieurs réalisations dans le Midi de la France, tels le prestigieux Royal Mougins ou le Golf de Saint-Donat, tous deux près de Grasse. Sans compter des réalisations au Maroc, en Espagne, en Italie, au Luxembourg, aux Seychelles et à l’Ile Maurice (pour le compte du groupe hôtelier Constance).
La gestion confiée au Giardino
Les ensembles sont de toutes tailles, avec une prédilection pour des services intégrés, comme une structure d’hébergement, des salles pour mariages ou séminaires et des restaurants. A Pont-la-Ville, l’hôtel cinq étoiles offrira 210 lits répartis dans 105 chambres. Il est prévu d’aménager trois restaurants, l’un gastronomique — actuellement, le restaurant est noté 12 points sur 20 au guide GaultMillau —, l’un italien et l’autre de spécialités gruériennes, face au Moléson. Un vaste centre de santé (Spa) complètera l’offre hôtelière. Un contrat de gestion par le groupe tessinois Giardino, présent à Ascona et, depuis décembre 2011, à Champfèr près de Saint-Moritz, dans l’ex-Chesa Guardalej, a été signé, assure M. Müller.
L’ensemble, avec des bâtiments en terrasses épousant le relief accidenté du terrain en surplomb sur le lac artificiel de la Gruyère, représente un investissement de près de 200 millions de francs, avec des parkings en sous-sol. Le projet dans son ensemble devrait générer 170 emplois. En juillet 2009, le gendre du propriétaire du groupe Benedetti, Ludovic Ducerf, président de Golf de la Gruyère SA, avait détaillé le projet, aux côtés de l’architecte Olivier Charrière, de Bulle.
Les Müller promettent une conférence de presse, lorsque l’ensemble des permis de construire auront été délivrés, en principe à la fin 2012. Car si la construction est échelonnée par étapes sur cinq ans au moins, il n’est pas prévu de commencer les travaux avant que l’ensemble ait obtenu toutes les autorisations nécessaires. Une manière de maintenir la pression pour faire aboutir ce très vaste projet… «On a hâte de pouvoir accueillir nos premiers clients», confie Martine Müller.
©thomasvino.ch