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Posted on 16 décembre 2012 in Récemment dégusté

Raid éclair à un trio de Vétroz

Raid éclair à un trio de Vétroz

Raid éclair
à un trio de Vétroz

Samedi 15 décembre 2012, beaucoup de neige dans les vignobles du Valais, jusqu’en plaine. Raid éclair à Vétroz, dans trois petites caves, avec Eric Tonicello, le président du bar à vins lausannois Midi 20.
Chez Serge Roh, Cave des Ruinettes, d’abord. Le premier fendant 2012! Mis en bouteille la veille, typé, marqué par les arômes frais et fermentaires, puis une signature minérale. On retient la magnifique petite arvine 2011, hélas épuisée (coup de cœur !). Tout y est: la puissance aromatique (citron vert, rhubarbe), le volume et l’acidité. L’humagne blanche 2011 n’est pas mal non plus, avec ses arômes de fleurs blanches. Dans les rouges, un pinot noir Grand Cru de Vétroz 2011 très pur, sur les fruits rouges et aussi, des arômes de cerise et de rose. Un cornalin 2011 un peu délicat au nez, mais très ample et confiture de cerises noires en milieu de bouche, avec une pointe d’acidité en finale. Belle syrah 2011 en fût de chêne, manifestement mise en bouteilles récemment et donc encore dominée par l’élevage, mais épicée. Et un gamaret 2011, au nez surmûri de pruneaux séchés, très garrigue et sudiste, comme devrait l’être ce cépage souvent indéfinissable ; la bouche paraît moins complexe…
Descente à la Cave du Vieux-Moulin, chez Romain Papilloud, où l’on retrouve du gamaret, dans une version moins surmûrie, mais qui fait un beau mariage avec de la syrah dans le Dédicace, vin à la fois puissant et fruité. Jolie syrah 2010 pure, marquée par du bois vanillé, mais tout en finesse. Comme l’est le cornalin 2011, magnifique d’arômes de cerises noires, tendu, d’une très grande élégance — coup de cœur ici !… Et on finit sur l’assemblage Passion 2010, grand vin, large, élevé 18 mois en fûts, qui doit encore s’arrondir, mais on sent la belle bouteille à venir… Et juste une lampée de Lamignonne, une amigne en mousseux, aux arômes fruités de fruits blancs, une pointe exotique, à la bulle rafraîchissante (en méthode traditionnelle) pour la deuxième année — une nouveauté, donc !
Dans la capitale de l’amigne, on a fait l’impasse sur le vin le plus emblématique du coin… Et on se rattrape pas chez Marc-Henri et Fabienne Cottagnoud. Là encore, accent sur les rouges. Très joli pinot noir 2011 qui donne le ton: élégance d’abord, précision du fruit ensuite, tanins fins et soyeux, enfin. On enchaîne sur l’humagne rouge 2011, dans la même veine, avec ce goût d’«écorce de chêne» bien marqué en fin de bouche, mais là encore dans une parfaite élégance : un très beau vin — coup de cœur!
Les «grandes réserves» 2011, élevées en barriques de chêne, sont cinq: un pinot noir et une humagne rouge, bâtis pour durer — mais on peut leur préférer à la volée et en plaisir immédiat la version de base en cuve ! Et trois cépages plus rares. D’abord, le merlot, médaille d’or et «prix de l’unanimité» du jury (prix Vinofed), au Mondial du Merlot 2012, rapatrié de Lugano sur Sierre: un vin très bien construit, avec une belle profondeur d’arômes, qui vont encore évoluer vers la cendre et la terre fraîche, voire la truffe noire, et un boisé qui englobe cette jeune trame. Deuxième vin, un classique, le diolinoir «de luxe», un peu plus polissé que le carminoir, puissant, plus rustiques que le consensuel merlot. Mais, sous chacune de ces réserves rejaillit le fruit et la finesse des tanins, marque des grands vins, bien élevés!
On peut encore s’en convaince avec un petite arvine 2010, passée en fût neuf, à la fois vanillée à l’attaque et à la rémanence de fruits exotiques en cœur et en fin de bouche. Sans oublier deux très beaux liquoreux, une malvoisie (2008) grasse et puissante, avec un léger «rancio», et une amigne flétrie (2009) complexe et baroque, respectant parfaitement l’esprit de la Charte Grain Noble ConfidenCiel, où, selon son fondateur, Stéphane Gay, le cépage doit s’effacer derrière les caractéristiques propres aux vins surmaturés, la dessication sur souche et/ou le botrytis et le long élevage sous bois… Marc-Henri Cottagnoud promet de grands liquoreux 2012, bien marqués à 100% par le botrytis, et récoltés à fin novembre ! A déguster dans trois ans, pas avant !
©thomasvino.ch