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Posted on 5 décembre 2008 in Vins suisses

Etoiles du Valais et meilleurs chasselas vaudois 2008

Etoiles du Valais et meilleurs chasselas vaudois 2008

Sélections du Valais et vaudoise
A lire dans les étoiles
Mercredi 3 décembre 08, à Conthey, l’Interprofession de la vigne et du vin du Valais (IVV) a attribué ses étoiles du millésime. Quatre catégories, six vins nominés, dont trois gagnants ex-aequo et trois vins cités. Résultats et commentaires.
Par Pierre Thomas

Il n’y a rien de plus frustrant, pour un dégustateur, de ne pouvoir mettre, après une dégustation à l’aveugle, un nom sur un verre. J’ai eu le privilège de faire partie du jury des Etoiles du Valais, qui avait à juger les meilleurs dans quatre catégories, parmi les 144 étoiles d’or attribuées en deux sessions, de printemps et d’automne, de la Sélection Vins du Valais. Avec Corinne Clavien, œnologue cantonale, Dominique Fornage, patron du Château de Villa à Sierre, Charlie Neumüller, directeur du Waldhotel Fletschhorn à Saas-Fee et Jacques Perrin, fondateur du CAVE SA à Gland, cette dernière ligne droite a donné lieu à un classement, non publié.
Je m’en remets donc à mes notes de dégustation du jour J pour signaler quelques vins que j’ai estimé remarquables.
Pour la petite arvine (toutes 2007, sèches, heureusement!), j’ai apprécié la vivacité, les fruits exotiques, la finale sur le grapefruit du vin d’Albert Mathier et fils, à Salgesch, et l’ampleur, la puissance, prolongée par des arômes de citron vert et de rhubarbe du vin de Gérald et Patricia Besse, à Martigny-Combe ; avec un accessit à la petite arvine du Domaine des Muses, de Robert Taramacaz, à Sierre, typée fruits exotiques, à la finale saline, mais à la structure marquée par un goût de «brûlon» schisteux.
Parmi les cornalins, le seul 2006, le Clos des Montzuettes de Charles-André Lamon, à Flanthey, présentait une magnifique structure, au boisé bien intégré, ample, long en bouche, avec une note finale de graphite : un vin somptueux ; malgré (ou plutôt grâce à…) une légère sucrosité, le 2007 des frères Manfred et Damian Cina, Cave Fernand Cina à Salgesch, s’est montré charmeur, avec des arômes suaves de pétales de rose, de la souplesse et une belle ampleur, tandis que le cornalin «élevé en barriques» (2007) des frères Philippoz, à Riddes, offrait au nez des nuances de menthol et d’herbes sèches, avec une belle structure et une finale encore un peu dure, où les tanins du bois ne semblaient pas encore fondus — un vin en devenir, à coup sûr !
Syrah ensuite, avec le retour au premier plan de Gilbert Devayes, à Leytron, et son 2006, au nez légèrement masqué, à la matière mûre, un vin souple et puissant à la fois, avec de la mâche ; les frères Antoine et Christophe Bétrisey, à Saint-Léonard, présentaient un 2007 au nez magnifique, fruité, marqué par un léger vanillé et des nuances fumées ; un vin d’une belle élégance, à la trame déliée et à la finale bien poivrée. Et j’ai bien apprécié la syrah 2007 de Frédéric Dumoulin, Domaine de l’Orpailleur, à Sion, classique dans son expression variétale, très fraîche et fruitée, avec une légère note de verdeur en finale.
Enfin, les six liquoreux… étaient sept. Coup de cœur pour l’Ermitage Volupté 2006 de la Cave du Vieux-Moulin, de Romain Papilloud, à Vétroz, au nez de rôti, d’une somptueuse complexité ; à l’attaque sur le bois de santal ; une grande puissance et une persistance grasse (la sucrosité frise les 200 grammes/litre…).
Autre style avec l’Ortys 2005 de chez Imesch, à Sierre, au nez explosif de citron vert et de fruits exotiques, avec une nuance d’épices douces, à la douceur caressante (130 g./l. de sucre résiduel). Troisième type encore avec le moins doux de la série («seulement» 75 g/l de sucre résiduel), l’Ermitage Gemma 2006, de Diego Mathier, Nouveau Salquenen à Salgesch, au beau nez de rôti, à l’attaque sur les fruits confits, les raisins de Corinthe et, grâce à cette sucrosité bien maîtrisée, d’un remarquable équilibre. Et accessit au johannisberg Larme de Décembre, de Thierry Constantin, à Pont-de-la-Morge, pour son vin à la fois très gras et doux (270 g/l de sucre résiduel !), mais équilibré par une formidable acidité, et une puissance sur le fruit confit… un vin à la limite du «too much» dans tous les registres. Ces vins ont été dégustés strictement à l’aveugle, en octobre 2008 (commentaires du jour J), et le «masque» n'est tombé que le 3 décembre.
*liste de tous les vins primés en PDF sur
www.lesvinsduvalais.ch

Une (seule?) sélection vaudoise

De leur côté, les Vaudois pourraient bien unir la destinée de la dégustation du label Terravin (ouvert depuis quelques années à tous les vins) et les dégustations dites de l’OVV-Guillon, la Sélection vaudoise.

Pour la première fois (officiellement), Terravin a organisé une finale confrontant seize chasselas, choisis parmi les meilleurs pointages de plus de 160 vins qui ont obtenu les «lauriers d’or» en 2008. Tout naturellement, ces vins ont donc décroché des «lauriers de platine». Ils ont été dégustés le 26 novembre, chez Philippe Rochat, au Restaurant de l’Hôtel-de-Ville à Crissier.
Une vingtaine de dégustateurs ont confrontés leurs avis, par élimination successive. Dans le carré final, quatre chasselas 2007 : le Saint-Saphorin Le Magistrat de Jean-François Neyroud, président de l’AOC Chardonne, le Chant des Resses, des Artisans vignerons d’Yvorne, cheval de bataille de la coopérative qui a récolté les plus hautes distinctions internationales avec ses cuvées haut de gamme Vignes d’Or (Grande médaille d’or au Mondial de Bruxelles avec un pinot noir 2006 en barriques et seule médaille d’or vaudoise des Vinalies de Paris avec un chasselas sur lies 2006), le Perroy Bérolon, des jeunes frères Laurent et Nicolas Martin, de la Cave Le Consul, vin nominé à la finale du Grand Prix du Vin Suisse, et le champion national du même concours, en 2007 (avec le millésime 2006), le Saint-Saphorin Les Blassinges de Pierre-Luc Leyvraz.La Côte et Lavaux dos à dos
Ces deux derniers (tous deux tirés à 20'000 bouteilles l’an) n’ont pas pu être départagés et sont classés en tête ex-aequo. Empêché d’être à Crissier pour cause de reportage en Toscane, j’ai dégusté ces deux vins, radicalement différents, car tous deux typés de leur terroir, lors du mardi de la presse de l’Office des vins vaudois.
Révélation pour le Perroy, d’un beau volume, gras et expressif, et confirmation de la minéralité exemplaire des Blassinges, archétype de grand chasselas de Lavaux (ex-vainqueur de la défunte Coupe Chasselas en 1997), toujours plus expansif après quelques mois de bouteille, à l’image des dézaleys…
Pour mémoire, deux autres 2007, un classique, vif et minéral Yvorne Château Maison-Blanche, et le respectable Dézaley L’Ermite de Pascal Fonjallaz, à Epesses, à la structure bien assise sur une minéralité de sols lourds, à la complexité se révélant sur la longueur du temps, se sont classés 2ème et 3ème du Grand Prix Suisse du Vin, coiffés au poteau par le Fendant de Saint-Léonard 2007 d’Antoine et Christophe Bétrisey (lire ci-dessus le commentaire sur leur syrah!).
*liste des 16 finalistes en PDF sur
www.terravin.ch
©thomasvino.com, 05.12.08