Vins du Valais — Politiquement correct
Interprofession de la Vigne et du Vin du Valais (IVV)
Une touche de politiquement correct
De g. à dr., l’oenologue Gilles Besse, le conseiller national Paul-André Roux, nouveau président de l’IVV, le directeur de l’IVV Gérard-Philippe Mabillard et le vigneron Eric Germanier, président sortant de l’IVV.
La présentation de ce quatuor, complété par le «nouveau» (depuis quatre mois) directeur de l’IVV, Gérard-Philippe Mabillard, à Conthey, marque un nouveau départ pour l’IVV, après plusieurs mois de crise, qui a conduit au départ forcé de l’ex-directeur Pierre Devanthéry et d’une partie du staff de l’IVV. Aujourd’hui, l’équipe au front n’est composée que de quatre collaborateurs, dont le directeur.
L’IVV a calqué son modèle sur d’autres interprofessions et notamment la faîtière suisse, présidée par un autre conseiller national, neuchâtelois, Laurent Favre (libéral radical). Au comité valaisan, M. Roux succède à Eric Germanier, qui reste membre du comité, alors que Jacques-Alphonse Orsat, président en exercice de Swiss Wine Promotion se retire, au niveau cantonal, pour laisser sa place à Cédric Flaction, représentant du Groupement des encaveurs et négociants indépendants (GENI, 20% de l’encavage valaisan). Claude Crittin, pour les négociants-encaveurs, et Thierry Constantin, pour les vignerons-encaveurs, sont reconduits au comité recomposé.
Oui à la campagne nationale
Côté valaisan, les images de six personnes, liées à six paysages et à six cépages typiques (arvine, heida, johannisberg et cornalin, humagne, syrah), sous le chapeau «Ils ont du caractère», devrait s’afficher en Valais et en Suisse, principalement alémanique. A l’appui de cette campagne, un film de 26 minutes («Des vignerons, un terroir, une passion») au générique duquel figure le comédien français Pierre Arditi, pour la lecture du texte. Ce film sera présenté le 10 mai, à Sion. Comme les autres cantons viticoles, le Valais connaîtra ses portes ouvertes, du 2 au 4 juin (soit le week-end de l’Ascension), dans près de 190 caves.
Un président indépendant et hors milieu
A Conthey, face à la presse, il a expliqué ne «pas être de la planète Mars», même s’il n’a aucun intérêt direct dans la viticulture. A Grimisuat, son père était vigneron. Après s’être assuré de faire l’unanimité à l’IVV, il désire «redonner une unité» à l’interprofession. Son but premier sera d’améliorer le revenu des producteurs et des encaveurs.
Il s’est félicité du contrat de prestation signé avec l’Etat du Valais (avec 1,8 millions de francs à la clé, répartis sur trois ans), au moment où certains redoutent une main-mise de l’Etat sur la viticulture. Il a aussi constaté que 75% des vins valaisans sont issus de trois cépages, le fendant, le pinot noir et le gamay. Une phrase pas anodine, puisqu’on a reproché au directeur Gérard-Philippe Mabillard de s’être avancé un peu trop en faveur du fendant et de la dôle, au moment où les «spécialités» sont mises en avant. «Parmi les cépages valaisans, la petite arvine est le prince charmant, mais le fendant reste le roi», assure M. Roux. Pour lui, la Suisse alémanique est «un marché à reconquérir», en progressant de 10%, pris sur la part importante (62%) des vins étrangers consommés en Suisse.
Il a aussi réaffirmé sa volonté de maintenir les vins valaisans (2/5 de la production helvétique) dans le giron des vins suisses : «On ne comprendrait pas que Valais Tourisme ne soit pas membre de Suisse Tourisme». Il compte sur le développement de la clientèle touristique, dans un canton qui affiche 12 millions de nuitées annuelles. Et veut contrôler la qualité des vins valaisans mis en bouteilles à l’extérieur du canton — sans doute moins auprès de Provins-Valais qui vient de délocaliser la mise en bouteilles chez Bataillard, ou du groupe Schenk, dont les caves valaisannes acheminent leurs vins à Rolle, qu’auprès de metteurs en marché plus modestes.
Un présidentiable à la rescousse…
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