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Posted on 8 novembre 2013 in Actualités

Vin suisse  Des chiffres… provisoires

Vin suisse
Des chiffres… provisoires

Le chiffre: 90 millions de litres

Quelle vendange suisse en 2013?

A la journée du vignoble vaudois, le 6 novembre 2013, les professionnels tablaient sur 90 millions de litres, soit en-dessous de la consommation qui, pour la première fois en 2012 est passée sous les 100 millions de litres (97 mios).

Cela peut signifier un manque à gagner pour les vignerons grêlés par exemple (1’000 ha touchés entre Genève, La Côte et Neuchâtel) mais aussi un risque de perte de position sur certains marchés. Fin août, la Suisse avait annoncé à l’OIV une variation de 0% de ses prévisions de vendange (et même un léger plus…), comme l’Allemagne.

Les Vaudois pronostiquent 18,5 mios de litres en blanc et 7,5 en rouge, contre 20,7 en blanc et 7,77 en rouge en 2012 et 21,5 et 9,05 en 2012 («vin clair»). Ces chiffres sont de nature à «diminuer et résorber certains stocks et à augmenter la stabilité des prix», selon Gilles Cornut, président de la Communauté interprofessionnelle des vins vaudois.

Le chiffre: 5 millions de francs et 50%

Quels effets de l’aide à l’élimination des stocks?

Finalement, sur les 10 millions de francs arrachés en décembre 2012 au Parlement, seule la moitié pourrait être utilisée pour déclasser des vins AOC et les éliminer du marché, moyennant une subvention de 1,5 francs de la Confédération (les enchérisseurs devaient s’annoncer à Berne jusqu’à fin octobre).

En général, cette opération est jugée comme une fausse bonne idée : elle a touché exclusivement les vins AOC. Avec trois effets néfastes. D’abord, les prix des vins en vrac sur le marché ont été tirés vers le bas et les acheteurs potentiels refroidis dans l’attente de l’application de la mesure, toujours pas effective… Ensuite, l’application aux seuls vins AOC s’est faite au détriment des vins de pays. Enfin, last but not least, la mesure a véhiculé une mauvaise image de la production suisse chez le consommateur…

Le chiffre: 5 litres et 3 francs dès le 6ème

Quelle quantité de vin importé hors taxe(s)?

La polémique de l’été sur le projet du Département des finances et des douanes d’autoriser l’importation de 20 litres de vin en franchise n’est pas encore close. Une telle libéralisation, jugée comme une «vraie provocation», selon Laurent Favre, conseiller national, président de l’Interprofession de la vigne et des vins suisses et de la Fédération suisse des vignerons, ne devrait pas entrer en vigueur.

Actuellement, il est possible, en trafic touristique (et non commercial) d’importer 20 litres de vin à 0,60 fr. le litre de taxe, sous réserve de la TVA appliquée sur le prix du vin au-delà de 3 bouteilles (2 litres de franchise). Les intentions de la Confédération, pour simplifier les contrôles aux frontières, sont intervenues au moment où les producteurs suisses voulaient, précisément, restreindre ces entrées. Ce «marché gris» pourrait représenter 20 à 25 millions de litres de vins importés par année (soit 25% d’une vendange), faisant chuter la part des vins suisses dans la consommation à 33%, soit un tiers du vin consommé en Suisse !

Des négociations sont en cours pour faire passer la franchise à 4 litres avec une taxe de 3 fr. le litre dès le cinquième, plus probablement à 5 litres, selon une motion du conseiller national et producteur de vin valaisan Jean-René Germanier (3 fr. dès le 6ème litre) ; un différend existe sur le seuil de perception de la TVA…

Le chiffre: 5%

Combien faut-il exporter?

L’Interprofession de la vigne et des vins suisses, qui s’est fixé pour objectif de conserver 15’000 ha de vigne en Suisse, table sur une hausse progressive de l’exportation de 1 ou 2% actuellement à 5% à terme, soit 5 millions de litres. Davantage pour marquer les esprits des amateurs de vin du monde entier et rehausser l’image du vin suisse à l’étranger que comme ballon d’oxygène en cas de désaffection du marché indigène…

©thomasvino.ch