Le Château de Chardonne 2013
vin «officiel» du Conseil d’Etat vaudois 2015
On avait l’impression que «ça pétouillait»… mais le Conseil d’Etat vaudois a finalement attendu novembre 2014 pour désigner son vin officiel, servi aux réceptions à raison de 500 bouteilles. Choisi parmi les 1ers Grands Crus 2013, il s’agit du Château de Chardonne, vinifié par Obrist, à Vevey.
Le nouveau porte-drapeau des 1ers Grands Crus vaudois
Après deux vins vinifiés par Hammel, un Ovaille 1584 d’Yvorne et un Domaine de Fischer, de Féchy, en choisissant le Château de Chardonne, «même à l’aveugle, le Conseil d’Etat est parvenu à une répartition géographique», a plaisanté le conseiller d’Etat Philippe Leuba, vendredi 28 novembre. Le Gouvernement n’a pas eu à déguster les 16 vins certifiés 1ers Grands Crus, puisque seule une sélection de cinq vins lui a été soumise. Dans les 16 vins de 2013, à cause de la grêle sur La Côte, deux domaines n’ont pas présenté de 1er Grand Cru, le Château La Bâtie et Es Cordelières (Vincent Graenicher), de sorte que le «club» est resté au même nombre, malgré l’arrivée du Clos de l’Abbaye, de la Commune d’Yvorne, et du Saint-Saphorin de Chavonchin, vinifié en amphore par Jean-François Neyroud-Fonjallaz. Que du blanc, et donc du chasselas ; pour les rouges, trois ou quatre dossiers ont été approuvés, mais aucun vin n’a encore subi de dégustation définitive.
Dans le giron d’Obrist depuis 80 ans — alors que le négoce veveysan, partie du groupe Schenk, en compte exactement le double ! — le domaine viticole du Château de Chardonne, ne produit que 7’000 bouteilles par an. Le vigneron-tâcheron principal de ces 1,7 hectares, plantés entièrement en chasselas, est, depuis deux ans, Toni Figliola, d’Epesses qui, avec son épouse Agathe Fonjallaz, cultive aussi un petit domaine de 1,5 ha, membre de la Baronnie du Dézaley. Sous la responsabilité du régisseur Jean-Daniel Suardet, ce vigneron livre le raisin à la cave veveysanne, qui le vinifie, sous la direction de l’œnologue André Hotz et du caviste Léonard Pfister. Ce vin est vendu 19,50 francs, sous capsule à vis. Jusqu’au 30 novembre 2015, Obrist pourra entourer ses flacons d’un ruban aux armes vaudoises — il ne le fera que pour les vins à destination du marché romand, explique son nouveau directeur, Alain Leder. En plus d’un vin, le Gouvernement adoube chaque année un produit AOP agricole, cette année, un gruyère de la laiterie-fromagerie de Pomy.
Lancés en fanfare au printemps 2012, les 1ers Grands Crus avaient également été célébrés par le Conseil d’Etat en été 2013. Cette année, la dégustation a été repoussée à l’automne, et la proclamation des résultats après les Lauriers de Platine de Terravin. De sorte que jusqu’en novembre 2015, le Conseil d’Etat servira du chasselas 2013… Le règlement des 1er Grands Crus n’a pas été pour autant modifié : les vins peuvent être présentés à la dégustation dès mars et, ensuite, mis sur le marché. Rien ne s’y oppose. Et, au sein de la commission des 1ers Grands Crus, les tenants d’une mise en marché plus tardive et les commerçants pressés n’ont pas pu se départager. Il n’y a donc ni date de mise dans le commerce, ni recommandation de prix, ni somme forfaitaire retenue par bouteille pour assurer la promotion de ces 1ers Grands Crus. Ils émargent au budget ordinaire de l’Office des vins vaudois qui leur consacre 10% de la promotion, soit 90’000 francs par an.
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