Vendange 2019 : une baisse mondiale et… suisse
L’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), a annoncé, à Paris, le dernier jour d’octobre, une baisse généralisée de la production mondiale de vin pour le millésime 2019. Les trois plus gros producteurs, l’Italie et la France, annoncent une vendange inférieure de 15% par rapport à 2018, et l’Espagne, moins 24%. La Suisse serait, selon l’OIV, à moins 6%.
Pour notre pays, qui avait connu la plus large progression entre 2017 et 2018, la baisse de 6% représente moins de 100’000 litres et, note l’OIV, reste «supérieur de 10% à la moyenne observée sur la période 2014-2018».
Pour l’ensemble de la planète vin, une fourchette entre 258 et 267 millions d’hectolitres placerait 2019 entre 2011 et 2012, loin des pics de 2004 (298 mios d’hl), de 2013 (291 mios d’hl) et surtout de 2018 (294 mios d’hl), mais pas non plus dans les résultats les plus bas de 2017 (243 mios d’hl), soit proche de 2002 (257 mios d’hl) et de 2012 (260 mios d’hl).
En Suisse, la baisse des quotas dans la plupart des cépages et AOC vaudoises et dans certains cépages en Valais, devrait permettre de limiter l’impact du millésime 2019 sur les stocks d’invendus 2018. La qualité paraît pourtant au rendez-vous, notamment pour les rouges. Certains acteurs de la filière assurent que cette crise n’est pas passagère, mais structurelle, dans le canton de Vaud, où les producteurs se défaussent sur des négociants, eux-mêmes producteurs. Ces vins, injectés dans le circuit des grandes surfaces où s’achètent 60% des vins suisses, finissent aussi par leur faire concurrence sur leur propre marché. Ce «modèle d’affaires» paraît avoir fait son temps. Et, effet trompeur, les stocks chez les distributeurs n’apparaissent pas dans les statistiques…
Un climat extrême, mais des vins de qualité
Des conditions climatiques contradictoires, avec un printemps froid et pluvieux, suivi d’un été chaud et sec, expliquent la baisse de la production en Italie, en France et en Espagne (où la qualité des rouges à petites baies et petits rendements semble prometteuse). En Union Européenne, la vendange est inférieure de 15% à l’année précédente et de 10% pour la planète vin.
La production fléchit aussi aux Etats-Unis et en Chine,qui n’ont pas encore livré leurs chiffres. On savait déjà que, dans l’hémisphère sud, l’Argentine, le Chili et l’Afrique du Sud avaient moins produits. En Europe, seul le Portugal affiche 10% de vin en plus. Suivent la Russie et la Géorgie, avec 6% et 1%.
La Géorgie précède la Suisse au 19ème rang des 20 pays producteurs de vins les plus importants. La Chine figure autour du 10ème rang, à hauteur de l’Allemagne (en retrait de 12%) et du Portugal (+ 10%), pour un volume de plus ou moins 10 mios d’hectos (10 fois la Suisse).
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