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Posted on 21 avril 2013 in Tendance

La saga des flacons (suite)

La saga des flacons (suite)

L’histoire des bouteilles diverses et variées continue, en Valais comme dans le canton de Vaud. On l’a appris la semaine dernière, en Valais, Vétroz est d’accord de céder son modèle de bouteille Grand Cru à toutes les communes. Et dans le canton de Vaud, Arte Vitis fête ses dix ans avec une bouteille… sélective.

Par Pierre Thomas

Fin novembre 2012, Fully, qui fait actuellement de la promotion avec son propre flacon, et Salquenen, seule commune à faire déguster ses vins après la mise en bouteille (et aux prises avec un schisme qui relègue le Grand Cru local, premier du genre, dans les supermarchés), s’étaient opposés à une bouteille distinctive pour tous les Grands Crus du Valais, au profit d’une contre-marque sur papier. Il semble donc que tous les autres (dont Vétroz, Chamoson et Sion) se rallieront à la bouteille de Vétroz, débarrassée du nom de cette commune.

La campagne d'affichage d'avril 2013 des vins de Fully.

La campagne d’affichage d’avril 2013 des vins de Fully.

Une bouteille pour quelques membres d’Arte Vitis

Dans le canton de Vaud, Raoul Cruchon lançait de son côté une bouteille Arte Vitis, le jour d’ouverture d’Arvinis à Morges (17 avril 2012).

Pourquoi ne pas avoir attendu les célébrations autour du dixième millésime de cette amicale vaudoise, les 2 et 3 juin ?

D’une part, parce que les vins du millésime 2012 commencent à sortir — et les Cruchon mettent la plupart de leurs vins, soit 180’000, dans ce flacon, à l’exception notable du Servagnin, qui impose sa propre bouteille… —, et, d’autre part, parce que seule une minorité des 13 encaveurs du groupe l’ont choisie. A ce jour, Vincent Chollet (qui devrait inaugurer sa nouvelle cave Mermetus pour les vendanges 2013 !), à Villette, Blaise Duboux, à Epesses (président d’Arte Vitis), le Domaine de Marcelin (sur Morges) et les Cruchon. Christian Dugon, dans les Côtes-de-l’Orbe, et Philippe Gex (et Bernard Cavé), à Aigle, devraient suivre, en principe… Mais ni Louis-Philippe Bovard, l’instigateur du «pot vaudois» 1822 et de son «demi-pot», ni Raymond Paccot, pourtant à l’origine de la nouvelle bouteille, et qui va en développer une pour lui, respectant la «verticalité» (sic !) de ses vins. Car cette nouvelle bouteille succède au modèle Ambition, déjà lancé il y a 10 ans par Raoul Cruchon.

Des flacons historiques ont servi de modèle à la bouteille Arte Vitis.

Des flacons historiques ont servi de modèle à la bouteille Arte Vitis. (Photo La Côte)

Un «pot vaudois» sans ses défauts

Comme le «pot vaudois» 1822, la nouvelle bouteille s’inspire de l’Histoire, du début du 19ème siècle, à l’époque où ces bouteilles servaient plusieurs fois, comme carafe pour des vins tirés du fût. Le modèle est tiré des collections du Musée de la vigne et du vin du Château d’Aigle.

Le nouveau flacon, d’une contenance de 75 cl pour un poids de 580 grammes, corrige les défauts de l’Ambition (trop lourde, 820 g. !) et du Pot vaudois (70 cl, même si cette mesure reste légale en Suisse, bague supérieure n’affleurant plus au goulot, et sans le logo vin vaudois en relief). Il est réservé au seuls bouchons (à l’exclusion des capsules à vis) et est «droit», pour bien s’empiler dans les caves, autant des vignerons que des consommateurs, confrontés à la fantaisie de bouteilles coniques difficiles à stocker couchées…

Quelque 300’000 flacons ont été tirés des fours de la Verrerie de Saint-Prex (VD), dernière fabrique de Suisse du groupe Vetropack, alors que le «pot vaudois» est utilisé six à sept  fois plus actuellement. Vétropack produit quelque 150 millions de bouteilles pour le marché suisse, évalué à 230 millions de bouteilles par an, compte tenu de la production de vins suisses (100 millions de litres) et de l’importation de vins étrangers en vrac (73 millions en 2012, en baisse de 4,5%).

©thomasvino.ch