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Posted on 10 novembre 2020 in Tendance

Le groupe Vranken se (re)convertit au bio

Le groupe Vranken se (re)convertit au bio

Le groupe Vranken-Pommery annonce que depuis cette vendange 2020, 175 des 285 hectares gérés par le groupe en Champagne sont entrés en reconversion en viticulture biologique pour une durée minimale de trois ans. De son côté, Louis Roederer annonce que 115 ha de ses domaines seront labellisés bio AB dès 2021, après trois ans de reconversion en bio.

Le groupe Vranken s’appuie, outre sur les convictions de son président, Paul-François Vranken, mais sur ses expériences en Provence et en Camargue. Au Sud de la France, ce sont près de 2’000 ha qui sont concernés. La moitié (1070 ha) sont déjà certifiés en viticulture biologique, les 908 autres sont en reconversion, de sorte qu’en 2023, l’ensemble des vignobles de Provence et de Camargue seront certifiés bio. Même démarche au Portugal, dans la Vallée du Douro, à la Quinta do Griffo (130 ha), qui entre cette année en reconversion.

Le bio versus la protection de l’environnement

La démarche en Champagne est loin d’être anodine. La tradition de l’assemblage et le contrôle de l’offre commerciale, d’une part, les conditions météo, d’autre part, au nord de l’Europe, ne sont pas identiques à celles du sud. Louis Roederer avait déjà entamé les premiers traitements en bio il y a vingt ans, puis hésité, notamment en raison des aléas climatiques. Mais Frédéric Rouzaud, PDG de la maison, se réjouit de cette orientation, prise il y a vingt ans… Pour l’instant, elle ne concerne que la moitié des 242 ha répartis en 410 parcelles, entre la Montagne de Reims, la Vallée de la Marne et la Côte des blancs.

Les plus grandes maisons de champagne sont souvent réticentes à une reconversion du vignoble en bio… Nous l’avions constaté sur place, lors d’une tournée de quelques maisons de champagne. Celles-ci préfèrent des certifications environnementales, comme la HVE (haute valeur environnementale), dont le label existe déjà, et la VDC (viticulture durable en Champagne) qui devrait être certifiée collectivement dès 2021.

Pour Vranken «ces démarches sont parfaitement complémentaires de la viticulture biologique». Il faut souligner qu’un vif débat a lieu actuellement à Bordeaux, notamment, sur la vraie valeur de la HVE, qui ne requiert pas de pré-requis comme le passage au bio, et donc tolère des traitements avec des pesticides qui laissent, peu ou prou, des résidus dans les vins, comme une récente analyse l’a montré.

La multiplication des labels, la confusion entre la protection de l’environnement et la culture en bio (logique ou biodynamie), n’est pas de nature à rassurer le consommateur, qui est perdu face à la confusion des labels… Dans un communiqué, Vranken y ajoute un grain de sel, puisque le groupe explique que «la viticulture biologique est une suite logique à la politique écologique conduite par le groupe depuis plus de vingt ans et qui avait vu les vignobles Pommery être le premier vignoble certifié ISO 14001, norme de référence en matière de management de l’environnement.» Ce fut, et c’est sans doute cela qu’il faut retenir, une prise de conscience de la possibilité de la viticulture biologique, même en Champagne!

©thomasvino.ch