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Posted on 23 février 2022 in Actus - News

Aide aux vins suisses : ça bouge à Berne

Aide aux vins suisses : ça bouge à Berne

Relayant les services du Parlement, l’ATS annonce que le 23 février, la commission de l’économie et des redevances du Conseil national a adopté une motion visant à augmenter de 2,8 à 9 millions par année les moyens financiers destinés à la promotion des vins suisses.

Par Pierre Thomas

Elle a également déposé une initiative afin de soutenir le secteur. Le texte prévoit la création d’une réserve climatique. Selon ce système, déjà en vigueur dans l’Union européenne, les viticulteurs pourraient récolter une quantité de raisin supérieure au quota cantonal de l’AOC, fixé d’année en année, mais dans la limite du plafond des quotas fédéraux, qui n’ont pas été modifiés depuis l’entrée en vigueur des AOC, il y a 30 ans, en 1991, soit 1,4 kg au m2 pour les blancs et 1,2 kg au m2 pour les rouges.

Le retour des enchères pour le contingent

De leur côté, dans une lettre cosignée par les présidents de l’Interprofession de la vigne et des vins suisses, le conseiller national tessinois Marco Romano, de la Fédération suisse des vignerons, le conseiller national vaudois Frédéric Borloz, et de la Société des encaveurs de vins suisses, le Valaisan Christian Crittin, appuient une série de mesures (dont la mise en œuvre de la «réserve climatique»).

Elles seront discutées au-travers des débats sur l’initiative parlementaire du conseiller national valaisan Benjamin Roduit. Il s’agirait de lier l’attribution du contingent des vins à la «prestation en faveur de la production suisse», avec, toutefois, une soupape pour les importateurs qui ne vivent que des vins étrangers. Ces derniers devraient miser aux enchères «une faible partie des contingents».

Un label HVE à la suisse?

La branche dit aussi travailler «activement sur un concept pour une nouvelle norme de production, respectivement un label «vin suisse durable», laissé au libre choix des producteurs.

Rappel : en France, la mise en place du label «haute valeur environnementale» (HVE) déclenche de vives polémiques, notamment sur les réseaux sociaux, parce qu’il brouille, chez les consommateurs, l’image des vins bios et biodynamiques, qui sont eux-mêmes labellisés. L’escalade est montée d’un cran quand l’INAO (le garde-fou des AOP françaises) a permis à l’AOP Côtes-de-Bourg (Bordeaux) d’imposer la certification HVE aux vignerons déjà labellisés bio.«Un excellent moyen de créer la confusion et d’attiser le conflit avec les producteurs concernés», écrit le Master of Wine Jérémy Cukierman dans la RVF (Revue du Vin de France) de mars 2022.

En Suisse, la viticulture bio existe sous forme de bio fédéral (pas de label, mais mention d’une instance de contrôle sur la contre-étiquette), et les labels «bio bourgeon» de Bio Suisse et demeter pour la biodynamie. Moins contraignant, et pas bio, le label IP (pour «production intégrée») est promu pour les vins suisses par Denner. C’est aussi un distinguo qui devrait poser problème ces prochaines années! Sans oublier les «vins nature» pour lesquels l’association suisse qui a lancé une charte n’a pas de label, mais impose comme pré-requis que ces vins soient labellisés bio. Vous suivez?

©thomasvino.ch