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Posted on 28 avril 2008 in Vins français

Bordeaux mise sur la culture… du vin

Bordeaux mise sur la culture… du vin

Bordeaux et la culture… du vin
Bordeaux a été classée au Patrimoine mondial par l’UNESCO le 27 juin 2007, le même jour que Lavaux. La ville, candidate au titre de «capitale européenne de la culture» en 2013, mise sur l’œnotourisme de courte durée.

De retour de Bordeaux :

Pierre Thomas
Qui est allé à Bordeaux, il y a dix ou quinze ans, peut oublier ces images de façades austères et d’entrepôts en déliquescence. La métropole de la Gironde — sa communauté urbaine compte plus de 600'000 habitants — vit une embellie sans précédent, sinon sous l’emprise des intendants de son «âge d’or» au 18ème siècle. Et c’est ce que l’UNESCO a salué l’an passé… Bordeaux, 1810 hectares, Lavaux, 900 hectares. La comparaison s’arrête là : le périmètre bordelais n’est fait que des quartiers classés au Patrimoine mondial ; la surface vaudoise, essentiellement, du vignoble en terrasses.
Le tramway du renouveau

Mais Bordeaux, c’est aussi une couleur, tirée d’un liquide qui a fait sa richesse, le vin. Et si ses quais sont interminables, c’est qu’ils servaient à embarquer sur la Garonne, véritable bras de mer, des tonneaux à destination de l’Angleterre. L’Albion fut maîtresse de la ville trois siècles durant par le remariage d’Aliénor d’Aquitaine, répudiée par Louis VII, à Henri II Plantagenêt, au milieu du 12ème siècle.
Aujourd’hui, les quais ont été réhabilités, les façades de pierre blonde ripolinées, les entrepôts démolis ou transformés. Face à la Bourse, des jardins harmonisent les berges du «port de la lune», le nom ancien de la ville, tiré du croissant que dessine le fleuve sur une carte de géographie et que restituent ses armoiries. Entre-deux, un tram silencieux, ultramoderne et sans caténaire, glisse, le plus souvent en site propre. Sur les quais, une ligne mène jusqu’au blockhaus d’une base de sous-marins allemands, vestige de la Deuxième Guerre Mondiale, et dernier lieu de la branchitude bordelaise (les «bassins à flot»).
Du «prêt-à-partir»

Pour un «short break» — comme disent ces ex-Anglais… —, le touriste débarque à l’Office du Tourisme, juste derrière un quatuor de containers de déchets recyclables, là où le bus-navette de l’aéroport s’arrête. Vous êtes au cœur du «Triangle d’or», mais rien ne vous empêche de vous en échapper : un guichet vous dirige vers le vignoble.
Selon un tournus entre les grandes régions, chaque jour, Sophie Gaillard-Mairal propose du «prêt-à-partir»: une excursion d’une demi-journée avec deux propriétés et un monument, en autocar (du 1er avril au 15 novembre, tous les jours à 13 h 30). L’excursion d’une journée permet de visiter trois domaines, dont un cru classé ou un cru bourgeois et de déjeuner au château, tous les jours, de mai à octobre (départ dès 9 h 15). Au Médoc et à Saint-Emilion (première région viticole classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1999) s’ajoutent cette année le Sauternais et les Graves. Des «ateliers dégustation» quotidiens complètent l’offre, de juin à septembre, dès 16 h. 30 (sauf jeudi, où l’après-midi est consacré aux accords vins et fromages), à l’Ecole du Vin du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), juste en face de l’Office du Tourisme. 22'000 oenotouristes
Cet accent solidement mis sur l’œnotourisme est récent, puisqu’il date de 2005. L’an passé, 22'000 amateurs ont sillonné une partie des 120'000 hectares du Bordelais (huit fois la Suisse viticole) et visité quelques uns de ses huit mille châteaux. Les Helvètes, parmi les dix plus gros acheteurs de vins de Bordeaux, n’étaient pourtant que 4% des touristes reçus par la ville… Comme si Bordeaux était meilleur à boire qu’à visiter, une erreur à réparer «quickly».
***
Bordeaux pratique
Y aller
Genève-Bordeaux, vols directs aller-retour avec EasyJet l’après-midi; avec Air France, le soir et retour tôt le matin en semaine, l’après-midi sa et di. (dès 75 fr. AR, selon la compagnie et le délai de réservation).
Y loger

Toute l’année, forfait «3 jours, 2 nuits», de 95 euros (155 fr.) à 390 euros (620 fr.), par personne, en chambre double, selon l’hôtel (de deux à quatre étoiles luxe ; Bordeaux compte un nouveau palace, The Regent Grand Hôtel de Bordeaux, en plein centre de la ville) ; visite guidée du vignoble (une demi-journée) comprise dans le prix, ainsi que d’autres avantages. Forfaits thématiques : vinothérapie, golf et vin, vignobles et cheval, patrimoine et gastronomie. Internet (possibilité de réserver en ligne) : www.bordeaux-tourisme.com
Déguster

(et fêter le vin)
«Le week-end des grands amateurs», les 17 et 18 mai 2008, au Hangar 14, dégustation du millésime 2005, organisé par l’Union des grands crus. Internet : www.ugcb.net
«Bordeaux fête le vin», sur les quais, du 26 au 29 juin 2008 (forfait week-end de l’OT). Internet : www.bordeaux-fete-le-vin.com
A Saint-Emilion, les châteaux ouvrent leurs portes le week-end du 10 mai, avec dégustation du millésime 2007. L’appellation remet ça avec un Salon des vins à l’enseigne de «Fêtons Saint-Emilion», le vendredi 13, samedi 14 et dimanche 15 juin. Le dernier jour, fête de la Jurade, la confrérie locale qui accueille en son sein tout le gratin des dégustateurs et des pipoles…
VO de l’article paru dans le quotidien 24 Heures (Lausanne) du 25 avril 2008.