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Posted on 3 septembre 2008 in Vins suisses

Valais — Rouvinez croit au chêne suisse

Valais — Rouvinez croit au chêne suisse

Rouvinez à la Colline de Géronde à Sierre
Retour aux bonnes vieilles méthodes
Les frères Jean-Bernard et Dominique Rouvinez ont inauguré le réaménagement des bâtiments de la Colline de Géronde, à Sierre, fin août 2008. Cette restructuration marque un changement important dans la production des vins de domaines (450'000 bouteilles par an).
Par Pierre Thomas
La cave, dont les premières cuves en ciment, en 1947, avaient été construites par leur grand-père, maçon, a été vidée de la moitié de ses cuves. Des locaux d’accueil, spacieux et à la lumière parfois surréaliste, ont été aménagés, pour recevoir des groupes en dégustation. Près de 4'000 personnes défilent chaque année dans ces caves, par petits groupes : «Nous ne voulons pas de caristes», confie Dominique Rouvinez.
Tout est vinifié à Martigny
Surtout, cet réaménagement marque un changement fondamental dans la vinification. Avec le rachat, en 1998, des Caves Orsat SA à Martigny, les Rouvinez se sont retrouvés à la tête de douze domaines (84 hectares de vignes). Pendant dix ans, les vins de ces domaines ont été vinifiés, en cuves inox ou en barriques de chêne, à la Colline de Géronde. Désormais, le traitement de la vendange et la vinification sont transférés à Martigny, comme la mise en bouteille. Les raisins, cueillis à la main, sont mis dans des palettes, transportées vers des frigos, puis traitées en une fois par cépages ou par lots, selon le résultat désiré. Par contre, l’élevage des vins des domaines (et la vinification en barriques de certains blancs) se déroulera à Sierre.
Des grands fûts de chêne… suisse
Dominique Rouvinez, œnologue, croit fermement à l’avenir non seulement des grands contenants en chêne (quatre foudres de 9'000 litres trônent bien en vue à Géronde), permettant une oxygénation lente et ménagée des vins rouges, mais aussi au chêne d’origine suisse. Il a participé dès le départ au projet «Terroir Chêne», avec Changins. Selon l’œnologue, «Douze mois dans un foudre permet au fruit de s’exprimer avec le moins d’intervention technique possible». Après la replantation à grande échelle des domaines — chacun est consacré à un cépage particulier, comme le païen à La Leyaz, finaliste du Grand Prix du Vin Suisse, le cornalin à Montibeux et l’humagne à l’Ardèvaz.
Vendre des rouges après 24 mois
Les quelque 450'000 bouteilles de vins des domaines seront désormais mis sur le marché plus tard et les rouges auront séjourné vingt-quatre mois dans les foudres de chêne. Ces vins sont vendus à 60% à la clientèle privée, surtout en Suisse alémanique, par opposition aux 40% à l’Horeca, où la Suisse romande tient son rang. A Géronde, des vins seront stockés plus longtemps encore, pour être mis sur le marché à leur apogée : grande médaille d’or au Concours Mondial de Bruxelles en 2000, l’assemblage liquoreux Grains Nobles 1998 n’est mis en vente que cette année, dix ans plus tard, en bouteilles de 7,5 dl (seules des demi-bouteilles ont été écoulées jusqu’ici).
Version longue d’une nouvelle transmise par Hôtel Revue, le 4 septembre 2008.