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Posted on 25 septembre 2008 in Vins suisses

Le Rosey, relais viticole AOC

Le Rosey, relais viticole AOC

Château Le Rosey à Bursins
Un «relais viticole» AOC
Quand ils se sont lancé dans le rachat d’un (demi-)château, à Bursisns, sur la Côte vaudoise, les Genevois Pierre et Silvia Bouvier ne savaient pas quelle aventure les attendaient. Ils font vivre leur «relais viticole» comme un hôtel.
Par Pierre Thomas
L’histoire du Château Le Rosey ressemble furieusement à un puzzle. D’abord, au 13ème siècle, il y eut une forteresse, un «carré savoyard», incendié par les Bernois, venus mater à Genève l’expédition des «Chevalier de la cuiller», en automne 1530. Puis, sur les décombres, pendant quatre cent ans, deux maisons fortes. L’une regardait le lac, l’autre, le coteau et les vignes. La première fut louée par la famille Bouvier à la fin des années 1950 : Pierre, neveu de l’écrivain-voyageur Nicolas, y passa toutes ses vacances. La seconde, servait de cave à une famille vigneronne. Quand le dernier descendant de huit générations, sans enfant, décéda, Pierre Bouvier, architecte à Genève, fit une offre pour reprendre la maison et les 4 hectares et demi de vignes.
Refait et imaginé de A à Z
Depuis l’an 2000, les Bouvier se sont investis à fond dans leur demeure. D’abord, l’architecte a reconstruit de fond en comble l’ancienne maison vigneronne, de vastes dimensions. Il a fait rénover la cave, sans compter le vignoble, reconstitué pour offrir une plus grande diversité de vins, où travaille le vigneron-tâcheron Yvan Parmelin. Il a aménagé une salle de banquets, avec une cuisine professionnelle, où défilent les grands chefs (lire l’encadré). Il a conçu, dans un des étages supérieurs, accessible par un escalier romantique en colimaçon dans une tour, quatre chambres somptueuses, dignes d’un hôtel de luxe (et au même tarif !), avec chacune une salle de bains de rêve. L’architecte de gros œuvre s’y est mué en décorateur et en dessinateur du mobilier : «Je voulais une cohérence du tout, de la poignée de porte au «packaging» du vin». Il a donc imaginé et l’une et l’autre…
Un «relais viticole» patenté
Mieux, Pierre Bouvier a passé sa patente vaudoise de cafetier. Et Silvia est allé suivre les modules de l’Ecole du Vin, de Changins. C’est elle qui prend part aux vinifications : «On donne des directions, des suggestions et on déguste en commun avec des pros». Parallèlement, elle a parfait une formation de masseuse, thérapeute et réflexologue, et dispense des soins dans une aile du château. Pour faire vivre la maison au quotidien, les Bouvier ont engagé à plein temps depuis un an et demi Benoît Riboulet, qui fut le chef de service de plusieurs restaurants gastronomiques romands (L’Ermitage de Vufflens-le-Château, Le Pérolles à Fribourg et L’Esplanade à Aubonne).
Pierre Bouvier a déposé le concept de «relais viticole» à Berne, dans la perspective, un jour, de fédérer d’autres maisons du même genre en Suisse romande. Par son initiative privée, il répond au regret de voir tant de châteaux viticoles fermés au public… Une quinzaine de millions de francs ont été engloutis dans cette opération. Deux sociétés distinctes ont été créées pour supporter ces activités.
Une «maison d’hôtes» particulière
Le Rosey est ouvert autant à la clientèle de passage, comme une maison d’hôtes, que pour des séminaires. Des repas gastronomiques, une fois par semaine, de septembre à juin, attirent les amateurs depuis deux ans. On y sert les vins du domaine, régulièrement médaillés dans les concours : «Comme on sert toujours nos vins, autant changer de chef !», lance Pierre Bouvier. «Ce qui est intéressant, c’est de faire. Il n’est pas exclu que nous revendions… pour recommencer ailleurs. Mais travailler avec des vignerons, des chefs, accueillir des clients, ça, c’est formidable !» Et de citer un aphorisme du fin lettré genevois Jean Starobinski, ami de la famille : «Il n’y a pas de culture sans plaisir.»

Eclairage
Une saison d’accords mets et vins
Le week-end prochain (27 et 28 septembre 2008 de 11 à 18 h.), le Château Le Rosey s’ouvre au public. On y servira 15 vins, tous du domaine, et 15 petits plats apprêtés par Albertino de Carvalho, un chef portugais qui fut à l’œuvre dans un hôtel de Saas Fee, mais recyclé dans la maçonnerie… sans avoir perdu la main ! «On veut démontrer que le vin, c’est très bien pour boire, mais surtout pour manger», assène Pierre Bouvier. Près de 2'600 clients potentiels reçoivent le programme de la saison à venir. Les dîners-dégustations, limités à 24 couverts par service, oscillent entre 260 et 290 francs par personne, boissons comprises. Les vendredis soirs d’octobre, le chef Frédéric Chamaret, de «Cuisine à domicile» sera aux fourneaux, suivi les vendredis de novembre par l’«Atelier des Saveurs», le service traiteur du chef Guillaume Trouillot, de L’Esplanade à Aubonne, qui reviendra au début décembre, après des repas du mardi soir, à cheval sur novembre et décembre, apprêtés par RSH à Crissier (fondé par Philippe Rochat, avec ses anciens seconds Lazare Saguer et Michel Hug). Infos sur www.lerosey.ch