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Posted on 3 février 2014 in Vins européens

Le Luxembourg se met à jour

Le Luxembourg se met à jour

La nouvelle réglementation européenne impose une nouvelle classification des vins luxembourgeois. Le label «Marque nationale», par exemple, va disparaître. Erwan Nonet explique ces modifications dans Le Quotidien (www.lequotidien.lu) en janvier 2014. Le Luxembourg compte un peu moins de 1300 ha de vigne.


C’est l’Institut viti-vinicole de Remich, garant de la législation, qui accompagne les vignerons mosellans dans l’établissement des nouvelles règles. Son contrôleur des vins, André Mehlen, nous explique les changements que l’on pourra remarquer dès cette année, une fois que la récolte 2013 sera mise en bouteille.

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Petit retour en arrière. C’est en 1935 que, pour la première fois, l’État se mêle de la qualité des vins produits au pays et crée le label «Marque nationale», qui certifie que le vin est exclusivement issu de vignes plantées au Grand-Duché et qu’il a passé avec succès le test de la dégustation des experts de la commission de la Marque nationale. Selon la note obtenue, il pourra être classé (par ordre croissant de qualité) en «Appellation protégée», «Vin classé», «Premier cru» et «Grand premier cru». Pour recevoir ces appellations, ces vins devaient être produits avec des limitation de rendements plutôt laxistes : 140 hectolitres par hectare pour l’elbling et le rivaner et 120 hectolitres par hectare pour tous les autres.
Depuis plusieurs années, la Commission européenne travaille pour uniformiser les appellations au sein de l’Union. Ainsi, les vins de qualité pourront désormais être classés en «Appellation d’origine protégée» (AOP) et en «Indication géographique protégée» (IGP). L’appellation «Vin de table» disparaîtra pour être remplacée par celle de «Vin de cépage», à l’image de ce qui se fait pour les vins du Nouveau Monde (États-Unis, Australie…). Le Luxembourg aussi doit s’y plier. Et à entendre André Mehlen, qui a participé aux discussions, tant avec les vignerons locaux qu’à Bruxelles, ce n’est pas forcément une mauvaise chose. «Jusqu’à aujourd’hui, un « Grand premier cru » pouvait être produit avec un rendement de 60 ou de 120 hectolitres par hectares. Une différence qui se retrouve forcément dans la qualité et, finalement, dans les prix qui peuvent varier du simple au quadruple. Ces nouvelles règles seront des arguments supplémentaires pour les vignerons qui visent la qualité plus que la productivité.» 
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Côtes, coteaux et lieux-dits

Le but du nouveau système est donc de parvenir à une classification qui mette davantage en avant la qualité des vins. Les normes seront bien plus strictes mais le consommateur devrait y gagner en lisibilité. Puisque le Luxembourg ne comporte qu’une aire de production, il ne sera caractérisé que par une AOP «Moselle luxembourgeoise». Elle remplacera la «Marque nationale» qui va disparaître corps et biens.

Le nouveau classement propose d’établir une pyramide pour les vins de qualité constituée de trois niveaux. La base sera composé des «Côtes de …» suivi du nom du village, de la commune ou du canton. La Moselle est divisée en deux cantons : Remich et Grevenmacher. Cela tombe bien, puisque cette division administrative correspond à un changement de terroir. Les sols au nord sont calcaires, alors que les marnes caractérisent le sud. Les vins devront être produits avec un rendement inférieur à 115 hectolitres par hectares (elbling et rivaner) ou 100 hectolitres par hectares (autre cépages). Le second niveau sera attribué aux «Coteaux de …», également suivi du nom du village, de la commune ou du canton. Les rendements devront être inférieurs à 75 hectolitres par hectares. Enfin, la pointe de la pyramide comprendra l’élite des vins produits sur la Moselle luxembourgeoise. Ils pourront être dénommés selon le lieu-dit où se situe la parcelle, suivie uniquement du nom du village. Ils seront produits avec un rendement maximal de 75 hectolitres par hectare également. «Ces lieux-dits permettront de valoriser les terroirs d’exception», anticipe André Mehlen. Les vins de charte (Domaines et traditions, Charta Schengen Prestige…), initiatives privées jusque-là hors classement, seront incluses dans cette catégorie.

«Il est clair qu’avec ce système, il y aura moins de « Côteaux » que de « Grand premier cru », dont les niveaux de classification seront équivalents», prévient André Mehlen. Ceux qui produisaient ces GPC avec des rendements élevés devront soit réduire la production, soit reclasser leurs vins en « Côtes ».» Ce problème surviendra certainement plus chez les gros producteurs (coopératives et négoces) qu’aux vignerons indépendants qui ont déjà bien souvent pris ce virage. La nouvelle classification aurait déjà dû entrer en vigueur pour le millésime 2012, mais, du fait de la petite quantité de vins produite, la date a été repoussée. «Même si cette année est également en dessous de la moyenne, cela devrait être la bonne!», déclare André Mehlen.

Le Luxembourg est très attaché à la notion d’Europe: ci-dessous la photo du quartier européen et de la plaque signalant que «le père de l’Europe», Robert Schumann, est né à Luxembourg (né le 29 juin 1886 à Luxembourg et mort le 4 septembre 1963 à Scy-Chazelles, Moselle). Les photos sont de Pierre Thomas, à l’occasion du Concours Mondial de Bruxelles à Luxembourg, en mai 2011.

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©thomasvino.ch