Les 20 ans du Concours Mondial de Bruxelles
Créé en 1994, à l’initiative du Belge Louis Havaux, le Concours Mondial de Bruxelles (CMB) fête ses vingt ans en retournant sur son lieu de naissance, Bruxelles. Du 2 au 4 mai, plus de 8’000 vins (8’060) provenant de 58 pays seront jugés et classés par 310 membres du jury — nous y serons, pour la quinzième fois, sauf erreur…
Depuis 2006, cette compétition est itinérante: elle a successivement siégé à Lisbonne, Maastricht, Bordeaux, Valence (Espagne), Palerme, Luxembourg, Guimaraes et Bratislava (toutes éditions auxquelles nous avons participé).
Selon les organisateurs, présidés par le fils de Louis Havaux, Baudouin, le CMB se veut «le reflet du millésime et des aléas climatiques». Les trois ténors du marché mondial du vin se disputent la majorité des vins proposés à la sagacité des jurés, avec la France, 2428 échantillons (Bordeaux, 1055, Languedoc-Roussillon, 590), devant l’Espagne, 1615 (Rioja, 336, Castilla y Leon, 319, Catalogne, 226 et la Mancha, 188) et l’Italie, 1153 (Sicile 185, Venétie, 170 et Toscane 161). Le Portugal est sous la barre des 1’000 échantillons, avec 965 (Douro, 240, Alentejo, 187). Le trio du Nouveau Monde, Chili (365 vins), Afrique du Sud (202 vins) et Australie (166 vins) se place ensuite.
Et, surprise, pour des producteurs qui n’exportent qu’un seul petite pour-cent de leurs vins, la Suisse mène le bal du reste du monde et de l’Europe, avec 126 vins, devant la Grèce, 114, et un quatuor de l’Est, Slovaquie, 113, Tchéquie, 102, Roumanie, 94 et Bulgarie, 65. La Chine aligne 62 échantillons et la Belgique, 7 vins! En 20 ans, les échantillons ont été multipliés par 10, passant de 861 à 8’060. En 1994, 8 vins suisses étaient en compétition…
Pour cette année, les organisateurs soulignent une stabilité du taux moyen d’alcool des vins présentés (13,13%, soit légèrement moins qu’en 2013, mais davantage qu’en 2000, juste sous la barre des 13%) et la montée en gamme des vins soumis au verdict: un tiers ont une valeur égale ou supérieure à 8,5 euros (10 CHF). Commercialisés, ces 8’060 vins représentent 750 millions de bouteilles.
On soulignera que le CMB est le seul concours au monde à être largement ouvert à des journalistes et des sommeliers, et non à un cercle fermé d’œnologues et de producteurs. Le CMB livre à chaque dégustateur une fiche où ses jugements sont évalués selon l’ensemble de la commission de 5 ou 7 membres. Avec l’Université catholique de Louvain, le CMB a développé une méthode de correction des résultats, pour renforcer la cohérence de tous les jurys (une vingtaine de commissions) et éviter des écarts dus à la générosité ou la sévérité de l’un ou l’autre collège, où les jurés dégustent séparément et, bien entendu, à l’aveugle.
Les résultats seront mis en ligne sur ce lien, la semaine prochaine (après le 5 mai 2014).
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