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Posted on 15 mai 2014 in Vins suisses

Vins vaudois et montres de luxe  «pacsés» pour trois ans

Vins vaudois et montres de luxe
«pacsés» pour trois ans

Ces trois prochaines années, les vin vaudois, par le biais de l’Office des vins vaudois présidé par Pierre Keller, et les montres Hublot, grâce à Jean-Claude Biver, patron de la marque nyonnaise et de la division montres du groupe LVMH, voyageront de conserve autour du monde. Les deux partenaires ont déjà effectué une mission à Tokyo, l’an passé (notre reportage), puis à Shanghaï et, ces jours, à Saint-Pétersbourg. Prochaine étape: Rio, pour la Coupe du monde de football, où la marque horlogère aura son hôtel «suisse» à Copacabana, puis New-York et le Canada.

L’annonce de cet accord s’est faite au Lausanne Palace & Spa, le 9 mai 2014. Mitrailleuse à métaphores, le grand communicateur horloger les a alignées. «Le vin est aussi un garde-temps… Il a besoin de temps», a dit Jean-Claude Biver (à gauche sur la photo, avec Pierre Keller), ce collectionneur de Château d’Yquem, dont il s’est souvenu qu’il avait «colonisé» la Chine pour la marque Blancpain en compagnie du comte Alexandre de Lur Saluces, au milieu des années 1980 (et qui, clin d’œil de l’histoire, perdit en 2004 son bras de fer avec Bernard Arnault, le propriétaire de LVMH et d’Yquem, et «employeur» de Biver.)

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Ce partenariat s’exerce sur le modèle de la tournée japonaise entamée au début de l’automne passé. L’OVV y avait organisé d’abord une dégustation pour les professionnels locaux du vin, puis la marque horlogère en avait invité une partie dans la succursale du restaurant Troisgros et, enfin, organisé une nuit de promotion au Tokyo Palace. Jusqu’ici, entre Tokyo, Shanghaï et Saint-Pétersbourg, une vingtaine de caves, grandes ou petites, ont profité du voyage. Hublot a aussi commandé deux cuvées spéciales à Paolo Basso: le meilleur sommelier du monde en titre a choisi un chasselas du Domaine de Crosex-Grillé, de Philippe Gex et Bernard Cavé, à Aigle, et un assemblage rouge de chez Hammel SA à Rolle, que dirige Charles Rolaz.

Mais quel retour sur investissement doivent attendre les vignerons de ces périples au long cours ? Pour Jean-Claude Biver, «c’est comme la Foire de Bâle, une manière de faire des contacts». Dans le rapport annuel de l’OVV, Pierre Keller écrit que «la promotion au niveau international n’a pas pour vocation première d’élargir des débouchés : c’est avant tout une question d’image. Une percée à l’étranger, une amélioration significative de la notoriété et de la perception de nos vins à l’extérieur auront à coup sûr un effet positif sur le marché intérieur.»

Avec des comptes de 3,5 millions, essentiellement nourris par une taxe obligatoire payées par les producteurs et négociants (3,4 mios), en 2013 l’OVV a consacré 1,4 mios à la promotion, notamment par des campagnes de Swiss Wine Promotion, mais aussi 100’000 fr. pour Le Guillon (moitié pour la Confrérie, moitié pour le magazine homonyme), 735’000 fr. à la communication, dont 250’000 fr. à l’affichage et 135’000 fr. à la promotion en grande distribution. Mais seulement 65’000 fr. pour les 1ers Grands Crus, contre 170’000 francs pour leur lancement en 2012. Parmi les manifestations (600’000 fr.), les Caves ouvertes (cette année, les 7 et 8 juin) représentent la moitié (soit 300’000 fr.) et le Montreux Jazz Festival, 96’000 fr. Le «sponsoring» du voyage à Tokyo intervient pour 54’000 fr., en déduction des 94’000 fr. consacrés aux manifestations à l’étranger. Sur les 3,5 millions de francs à disposition, les charges d’exploitation autres que liées à ces opérations, représentent 472’000 fr.. Grâce à la vente de la Maison de la vigne et du vin, l’OVV a pu consolider 682’000 fr. de réserves, pour divers projets en cours, notamment à l’Ecole hôtelière de Lausanne.

Paru dans Hôtellerie & Gastronomie Hebdo du 15 mai 2014.

©thomasvino.ch