Valais et Vaud: quelle «flexibilité» pour les vendanges?
Mardi 12 septembre 2017, une majorité du Grand Conseil valaisan a accepté un postulat de trois députés hauts-valaisans réclamant un élargissement des quotas viticoles. Le même jour, la Fédération vaudoise des vignerons explicitait la notion de «réserve climatique», qui pourrait voir le jour en 2018 : elle doit, bien évidemment, rester dans la limite des quotas.
Sous le titre de «récoltes flexibles», les trois députés hauts-valaisans réclament par leur postulat, par définition peu contraignant, puisqu’il oblige le Conseil d’Etat valaisan à se déterminer, que le canton utilise «sa propre marge de manœuvre» concernant les récoltes de raisin.
Ces dernières années, le Valais, pour les cépages les plus récoltés, s’en est tenu aux quotas fédéraux de 1,4 kg au m2 pour le blanc et 1,2 kg au m2 pour le rouge. Selon la demande des parlementaires, le canton devrait autoriser «une production supplémentaire» de 20% «dans le règlement AOC» et d’introduire «une planification continue des récoltes sur trois ans». De fait, la marge de manoeuvre concernerait surtout les «spécialités».
Une «réserve climatique» pour 2018?
On pourrait imaginer que le Gouvernement valaisan dicte des quotas cantonaux inférieurs aux quotas fédéraux et libère, en fonction des aléas du millésime, une partie de la récolte jusqu’au plafond fédéral.
Tel n’est sans doute pas l’esprit des députés intervenants… Mais c’est le système sur lequel les Vaudois planchent, depuis l’automne 2016, sous le nom de «réserve climatique». AOC régionale par AOC régionale, les quotas cantonaux vaudois sont inférieurs aux limites fédérales qui sont, bien entendu, le plafond maximum toléré en Suisse, inchangé depuis 1991. La Fédération vaudoise des vignerons précise que «toute réserve qui pourrait être constituée en cave, doit relever de vendange comprise dans les limites de rendement officiel (pas de hors quota !)» Ensuite, «une réserve individuelle constituée en cave devrait être renouvelée à chaque fois par le vin du dernier millésime, si elle n’est pas utilisée».
Pour quelle raison constituer une telle réserve ? «Elle permet au metteur en marché de lisser ses volumes de vin à commercialiser avec l’avantage de renforcer le prix de vente à terme notamment», soutient la FVV. Et de préciser que «la réserve climatique officielle, si elle voyait le jour pour le millésime 2018, ne serait pas obligatoire. Chacun resterait libre de l’utiliser ou non.» Elle serait limitée au chasselas qui représente les deux tiers de la récolte vaudoise. Mais le stockage des vins pose aussi un problème de logistique dans les petites caves, pour satisfaire aux exigences du contrôle officiel de cave. A propos, le Conseil fédéral ne s’est toujours pas prononcé sur un renforcement d’un tel contrôle, qui n’entrera donc pas en vigueur pour les vendanges 2017, de surcroît frappées par le gel en Valais, à Genève, dans le Vully, en Suisse alémanique et au Tessin.
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