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Posted on 11 juillet 2020 in Actus - News

Promotions et nouvelles priorités chez Schenk à Rolle

Promotions et nouvelles priorités chez Schenk à Rolle

A son siège de Rolle et dans ses sociétés vaudoises filles, le groupe vitivinicole a procédé à plusieurs changements, nous explique le président de la direction générale de Schenk Holding SA depuis septembre 2019, après avoir été membre du conseil d’administration pendant un an, Bernard Lukey, et le directeur général de Schenk pour la Suisse, André Fuchs.

*** Le 1er janvier 2022, Bernard Lukey a quitté la direction générale, Christophe Chauvet, engagé entretemps comme directeur des marques et domaines du groupe, un poste qu’il avait occupé durant sa carrière de vingt ans dans le groupe LVMH. ***

Par Pierre Thomas

Le groupe suisse reste très discret et n’apparaît pas dans les classements internationaux. Sa holding regroupe, au siège de Rolle, les sociétés internationales (Italie, Espagne, France, Allemagne, Angleterre, Benelux) et les sociétés suisses (dont Schenk SA, qui centralise notamment la mise en bouteilles des caves suisses). L’œnologue Daniel Dufaux, actuel directeur de Badoux Vins à Aigle, a été promu à la direction générale du groupe le 1er juillet 2020, comme directeur technique. Il s’occupera notamment du projet de construction de la nouvelle cave à Rolle. Ce dossier, lancé il y a neuf ans déjà, après avoir épuisé les recours, devrait recevoir le permis de construire prochainement. Devisé à 90 millions de francs dans sa troisième mouture, il devrait être revu, en fonction de l’évolution du marché afin notamment d’éviter une surcapacité «à dix ans». Le site historique actuel, avec une capacité de vinifier et stocker 16 millions de litres, sera remplacé par un projet moderne doté des dernières technologies en vigueur dont la capacité sera ramenée aux 10 millions de litres nécessaires actuellement. Le projet devrait être repris et réactualisé pour une entrée en fonction après 25 à 28 mois de chantier, pour les vendanges 2023. Le successeur de Daniel Dufaux à la tête de Henri Badoux SA est Pascal Rubin, sous-directeur jusqu’ici, promu au début 2021. Et la direction générale du groupe va accueillir en septembre un nouveau directeur des finances, Olivier Gumy.

Remaniements à l’échelon suisse

Chez Schenk SA, le responsable des achats, Olivier Barthassat, a pris une retraite anticipée et c’est Blaise Hermann qui reprend ce secteur, tout en s’occupant des achats de vendange de Bolle & Cie, à Morges, qu’il quitte. Sur place, Cyril Chacornac, déjà impliqué dans l’œnothèque de La Licorne, devient responsable du commerce et producteur morgien, aux côtés du maître caviste Jean-François Crausaz. A Vevey, Alain Lederquitte Obrist, où Jacques de Simone, membre d’une branche de la famille propriétaire du groupe, reprendra l’affaire dès le 1er septembre 2020 : il s’était déjà investi dans la mise en place d’une plate-forme Internet destinée à la clientèle particulière ainsi que de l’hôtellerie, de la restauration et des cafés. «On mise sur une logique régionale plutôt que de maison», commente Bernard Lukey. Un management plus transversal est ainsi mis en place, déjà esquissé par la reprise de toute les vignes de Lavaux et du Chablais par le chef de culture Jean-Daniel Suardet. Ainsi, celui-ci reste responsable du vignoble de Château Maison-Blanche, repris par son fils Martin.

Une politique commerciale de marques

Chaque société garde le contrôle sur ses domaines, dans le canton de Vaud comme en Valais, où Schenk est le troisième plus important producteur, derrière Provins et Rouvinez. En parallèle, depuis cinq ou six ans, Schenk SA met sur le marché des gammes, à base de raisins de l’arc lémanique en VDP («vin de pays suisse»), comme Ancora (destiné au négoce traditionnel) et Dolce Vita (pour la grande distribution), qui répondent aux attentes actuelles des consommateurs. «L’idée, c’est de gagner des parts de marché sur les vins importés avec des vins qui plaisent aux consommateurs», explique Bernard Lukey. Le rouge Ancora, un assemblage de galotta et de merlot, lancé en 2018, atteint les 100’000 bouteilles pour un prix public autour de 18-20 francs, précise André Fuchs. S’y ajoute un rosé de gamay «moderne» qui n’affiche pas le cépage. Autre vin «tendance», le Piacere, un «ripasso» à base de gamay, qui «repasse» pour gagner en alcool, structure et arômes sur du marc de gamaret, selon la méthode des vins de la Valpolicella, dont les consommateurs suisses sont particulièrement friands.

Un axe sur six marques à l’international

Au niveau international, Schenk mise sur six marques principales : le Château d’Aigueville, dans les Côtes-sur-Rhône, Bodegas Murviedro en Espagne (près de Valence), les marques italiennes Amicone, Masso Antico (Pouilles) et Baccio della Luna (Prosecco), diffusée par les sociétés internationales, qui ont chacune une liberté de manœuvre sur leur marché respectif. La sixième est une marque suisse, Les Murailles, émanation de Badoux Vins à Aigle, mais qui, si elle s’exporte un tout petit peu, reste réservée à la Suisse : l’Aigle Les Murailles, AOC Chablais, est ainsi le chasselas le plus vendu de Suisse, avec plus d’un million de bouteilles. Le groupe Schenk ne publie pas de chiffres : on sait simplement qu’une bouteille sur cinq sur l’ensemble de ses activités est vendue en Suisse.

©thomasvino.ch