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Posted on 30 avril 2008 in Tendance

Le Regent Grand Hôtel de Bordeaux: un palace sinon rien

Le Regent Grand Hôtel de Bordeaux: un palace sinon rien

Une Genevoise à la tête du Grand Hôtel – The Regent
Bordeaux retrouve son palace
«Le palace qui manquait à Bordeaux», ainsi la presse locale a-t-elle salué l’ouverture de The Regent – Grand Hôtel. Ce navire de 150 chambres bat pavillon suisse, grâce à sa directrice, Nathalie Seiler-Hayez.
De retour de Bordeaux
Pierre Thomas
La rénovation de ce qui fut un «hôtel particulier» en 1779, puis le «Café de Bordeaux» avec «chambres d’hôtes», en 1850, et le Grand Hôtel dès 1904, tient de la saga. L’homme d’affaires bordelais Michel Ohayon l’a racheté en 1999. Mais il lui a fallu trois ans d’intrigues, puis cinq ans de travaux, avant d’ouvrir la première chambre, fin décembre 2007.
Près de cent millions d’euros (160 millions de francs suisses), dit-on, ont été injectés dans ce chantier au cœur de Bordeaux. Les 150 chambres ne sont toutes opérationnelles que depuis quelques jours. Et la «suite royale» était encore en travaux la semaine passée. L’édifice, place de la Comédie, dont la façade a été conçue par le même architecte que l’opéra-théâtre qui lui fait face, a retrouvé la splendeur voulue par Victor Louis, à la fin de l’«âge d’or» de Bordeaux.
Au sommet à 37 ans
A la tête du palace, géré par le groupe Rezidor SAS, sous l’enseigne The Regent, une jeune femme, Nathalie Seiler Hayez. En trois ans chez Radisson — une des branches du groupe —, elle est arrivée au sommet, avec un marche-pied comme directrice à Paris. Comment cette Genevoise de 37 ans, diplômée de l’Ecole hôtelière de Lausanne en 1995, s’est-elle imposée? «J’ai obtenu la confiance de notre président, Kurt Ritter, Suisse lui aussi. Il cherchait une femme, au profil commercial. Après avoir travaillé pour un groupe de luxe aux Etats-Unis (Rosewood), je suis arrivée au bon endroit, au bon moment», explique cette mère d’un petit garçon de deux ans et demi, impatiente de le retrouver en juin à Bordeaux, avec son mari, tous deux restés à Paris.
A peine arrivée, la directrice se passionne pour la métropole de la Gironde (600'000 habitants dans sa communauté urbaine) : «Il faut prévoir au moins deux jours pleins pour une visite. L’inscription de la ville au patrimoine mondial par l’UNESCO (réd., le même jour que Lavaux, le 27 juin 2007) va aider considérablement. La ville est magnifique. On table aussi sur les hôtes qui aiment le vin, les Américains, avec un objectif de 20% de la clientèle, les Russes et les Asiatiques. Et puis, j’attends beaucoup des Suisses, depuis qu’il y a des vols directs quotidiens de Genève!» (réd. : par Air France et d’Easy Jet).
Une touche de
Beau-Rivage lausannois

Outre les 150 chambres (de 600 à 1300 francs suisses la nuit, avec une moyenne à 850 francs), le complexe, qui regroupe un îlot de sept bâtiments reliés par une galerie de boutiques de luxe, abrite un bar et une brasserie sur deux étages, sur la place de la Comédie. En attendant un vaste Spa avec piscine au dernier étage, sur les toits, et un restaurant gastronomique au premier étage, «Le Pressoir d’Argent». Son jeune chef, Pascal Nibaudeau, a été le second, à Bruxelles, d’Yves Mattagne, doublement étoilé Michelin au Sea Grill du Radisson, dont le concept sera importé.
«Tout est prêt ; on attend juste le mobilier dessiné par Jacques Garcia pour ouvrir», explique le directeur du restaurant, Jérôme Pichon. Pour ce Bordelais, c’est un retour aux sources, après avoir suivi, lui aussi, l’Ecole hôtelière de Lausanne, puis travaillé dix ans en Suisse. Notamment au Beau-Rivage Palace de Lausanne : «Nous sommes une demi-douzaine à avoir passé par Ouchy et on se retrouve tous ici, par hasard !». Un hasard qui devrait bien faire les choses…

Paru dans Hôtel Revue, le 30 avril 2008.