Le terroir, c’est quoi? Définitions
c'est quoi au juste?
… dans le dictionnaire
En français (Dictionnaire historique de la langue française, Robert), le mot terroir se confond jusqu’en 1740 avec territoire (définition validée par l’Académie).
Mais depuis 1283, il désigne par spécialisation la terre considérée du point de vue de ses aptitudes agricoles, plus spécialement le sol apte à la culture d’un vin.
Développé par Olivier de Serres, huguenot (protestant) d’Ardèche (1539 – 1619), qui pratiquait une agriculture raisonnée sur les 200 hectares de son Domaine de Pradel.
Publie en 1598 le «Théâtre d'Agriculture et Mesnage des Champs».
… dans la «Proposition de Montpellier»
(issue du 6ème Congrès international des terroirs viticoles de Bordeaux-Montpellier, 2006)
«Le terroir est un espace géographique délimité dans lequel une communauté humaine construit, au cours de son histoire, un savoir collectif de production fondé sur un système d’interactions entre un milieu physique et biologique et un ensemble de facteurs humains.»
Et les «itinéraires techniques ainsi mis en jeu révèlent une originalité et aboutissent à une réputation pour un bien originaire de cet espace géographique».
… dans le passé scientifique récent
Gérard Seguin, 1970. «Les sols viticoles du Haut-Médoc. Influence sur l'alimentation en eau de la vigne et sur la maturation du raisin.» Thèse de Doctorat d'Etat, Université Bordeaux II, 1970. Le premier à avoir démontré scientifiquement que l’eau joue un rôle capital dans la croissance de la vigne et la qualité finale du raisin.
… chez quelques auteurs
«L’attrait intellectuel d’un vin qui est issu d’une union parfaite entre le cépage et le terroir, le raisin et le sol….» (Kermit Lynch, importateur new yorkais, amoureux des vins des Côtes-du-Rhône, à propos d’un «petit vin» français, dans «Mes aventures sur les routes du vin», Petite bibliothèque Payot, réédité en 2008).
Michel Bettane (ancien rédacteur de la Revue du Vin de France, auteur de plusieurs guides des vins de France et d’Europe)
«Le terroir sans l’homme n’est rien d’autre que la poussière dont nous sommes nés et à laquelle nous retournerons !» (Florilège 2008-9 du CAVE SA à Gland) par opposition au lieu commun constamment colporté qui veut que «le grand art pour un vigneron, c’est de s’effacer devant son terroir… »
Comme il rentrait de Chine, il ajoute par ironie : «Mais je sais désormais ce que c’est que de rire jaune».
Le terroir, bon pour les moutons?
«On peut toujours aller en bêlant terroir, terroir…» Une réplique de Denis Dubourdieu, prof. d’œnologie à Bordeaux, à une journaliste de la Revue du Vin de France qui s’étonnait, après une dégustation à l’aveugle de vins réputés de grands terroirs de plus de dix ans, que tous n’avaient pas bien vieillis… et que des vins de petite réputation s’étaient mieux comportés que de réputés «grands terroirs».
Jaloux, va!
«On se bat pour sauver le terroir quand il s’agit de vin ou de saucisse, mais pas quand il s’agit de bâtiments. J’ai de la peine à comprendre.» Eric Teysseire, premier conservateur des bâtiments historiques vaudois de 1973 à 2008 (successeur, Laurent Chenu). 24 Heures, jeudi 22 janvier 2009 à propos des villas peintes : «On les embardouffle de violet, ça modifie le terroir et c’est vulgaire !»
©thomasvino/230109