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Posted on 29 juillet 2009 in Vins suisses

Quelques beaux vins 2008, vaudois et valaisans

Quelques beaux vins 2008, vaudois et valaisans

Vins valaisans et vaudois

Les meilleures cuvées 2008


Ce printemps, les deux plus grands cantons viticoles, Valais et Vaud, ont organisé leurs sélections. Si ces concours ne servent plus de présélection au Grand Prix du Vin Suisse (lire en fin de fichier), ils permettent de dégager quelques tendances.
Par Pierre Thomas

Seul le Valais connaît encore deux sessions de dégustation, au printemps et en automne. Organisées par l’Interprofession de la vigne et du vin, elles sont un excellent baromètre du millésime. Une lente maturation du raisin et des vendanges tardives l’avaient laissé supposer : le millésime 2008 allait être remarquable en Valais. Sortis de cave, les vins blancs comme les rouges tiennent leurs promesses. C’est vrai d’abord pour les Fendants. Le Chasselas a fortement diminué en Valais, ces dernières années, mais le blanc traditionnel reste la fierté des vignerons, comme Jean-Daniel Favre (La Tornale), à Chamoson ou André Fontannaz (La Madeleine), à Vétroz, tandis que les grandes caves, Orsat à Martigny (Primus Classicus) et Provins-Valais (Fendant de St-Léonard, Maître de Chais), ont signé de belles réussites.
Petits vignerons, grandes caves:
beaux vins pour tous !

On oppose parfois le talent des vignerons-encaveurs à la qualité — supposée — uniforme des grandes caves. Les dégustations à l’aveugle déjouent cet antagonisme. Les uns et les autres peuvent réussir de beaux vins, surtout dans «les spécialités». Frisant les 90 points sur 100, les Petites Arvines du Château Lichten, des frères Jean-Bernard et Dominique Rouvinez, et de Charles Bonvin Fils SA sortent du lot : cela tombe bien, puisque les premiers, de Sierre, ont racheté le second, de Sion, en juin. Mais l’indépendance des deux maisons est assurée. Pour le même cépage, d’une grande complexité aromatique en 2008, Diego Mathier, du Nouveau Salquenen, signe une belle Arvine de Molignon, Les Pyramides, comme le plus ancien vigneron-encaveur du Valais, la Cave de la Pleine-Lune, de Christian Crittin, à Saint-Pierre-de-Clages.
Les concours confirment des habitués de ce genre de joutes, comme le Sierrois Robert Taramarcaz (Domaine des Muses, Petite Arvine et Heida, tous les deux de la ligne Tradition), les frères Antoine et Christophe Bétrisey, de Saint-Léonard (Humagne rouge Sauvage et Cornalin 2007) et, subtils éleveurs de vins blancs en barriques, les Frères Philippoz, à Leytron (Humagne blanche et Païen, tous deux en fûts de chêne). Signe que les concours attirent de plus en plus, Didier Joris, de Chamoson, a réussi un résultat en or avec son Païen, Gentil Blanc, vif et puissant.
Des monocépages valaisans, exclusivement

Pour les Humagnes rouges, on retrouve au plus haut niveau, Maurice Gay SA à Chamoson (Les Mazots) et le domaine traditionnel Defayes & Crettenand, à Leytron, tandis que les Cornalins consacrent tant les frères Rouvinez, avec le Montibeux (domaine ex-Orsat, reconverti de Fendant en Cornalin), que Daniel Magliocco, vigneron-encaveur confirmé de Chamoson, et Pierre-Luc Remondeulaz, du même village — nouveau président du Caveau des vignerons —, en constante progression. Dans les Syrahs, tant Robert Gilliard SA, à Sion (cuvée Sélection), qu’Orsat (Primus Classicus) ou Fernand Cina SA, à Salgesch (Réserve du Caveau) ont signé de beaux vins. Et les Amignes de Vétroz confirment des vignerons «du dehors», comme Gilbert Devayes, de Leytron, et Provins-Valais (ligne Grand Métral). En Valais, l’accent est mis sur les cépages purs et emblématiques du Vieux-Pays, à l’exclusion des cépages internationaux ou des assemblages.
Les assemblages vaudois en barriques brillent

Ce sont justement les assemblages rouges qui brillent dans le canton de Vaud ! Le palmarès ne sera dévoilé que le 21 juillet à Gstaad, où l’Office des vins vaudois sponsorise l’Open de tennis. Mais on sait déjà que quelques cuvées rouges ont été bien notées, comme celle Des Druides 2007, du Domaine Delaharpe, à Vinzel, ou la Symphonie no 4, de Cédric Albiez et P.-A. Meylan à Mont-sur-Rolle, qui affiche une combinaison rare (à La Côte !) de Syrah, Diolinoir et Merlot, avec du Marselan, tandis que Le Bernardin, d’Uvavins, à Tolochenaz ne révèle pas sa composition. Le chef de cuisine Bernard Ravet, qui concocte cette cuvée, en reste au «vin mystère».
Quelques Gamarets purs (René Taurrian, à Perroy) et mêlés à du Garanoir (Bertrand de Mestral, marque de Bourgeois, donc d’Uvavins, et Les Guérites, de la Ville de Morges) sont bien classés ; tous ces rouges sont du millésime 2007 et ont passé près d’un an en barriques, un élevage qui tend à se généraliser pour les rouges vaudois. C’est vrai aussi pour le Pinot noir… et celui de l’Association vinicole d’Aigle, comme le Vin des Croisés, de la Cave de Bonvillars, se signalent.
Dans des rayons différents, mais où les vins vaudois montrent leur diversité, le mousseux Brut Blanc 2005, d’Henri Cruchon, à Echichens, «manipulé» par Daniel Marendaz à Mathod, est remarquable, comme la vendange tardive Elixir de Hammel SA, à Rolle, et trois vins blancs de 2008 surprenants, le Sauvignon blanc de Cidis (Uvavins) à Tolochenaz, le rare Chenin, de Philippe Bovet à Givrins et l’Auxerrois de Jean-Luc Rochat, à Etoy.
Des chasselas de toute provenance

Mais c’est évidemment dans le Chasselas que les vins vaudois se distinguent : les Vaudois en cultivent désormais deux fois et demi plus que les Valaisans (2360 ha contre 1070 ha). Toutes les régions sont bien représentées, avec deux Féchys des frères Kursner (En Vanel et Cru du Brez), deux représentants de l’Union vinicole de Cully (Epesses Le Replan et Villette Cuvée des Helvètes), vinifiés encore par Franco Bianco, qui a rejoint désormais Patrick Fonjallaz, à Epesses, trois Dézaleys, La Gruyre (2008), de Hegg et fils, à Epesses, le Clos des Abbayes (2007) de la Ville de Lausanne et le magnifique Chenalettaz (2007) de Jean-François Chevalley, à Cully. Pour le Chablais, l’Association vinicole d’Aigle joue placée avec son Merveille des Roches 2008, celle d’Yvorne, avec une cuvée Vieilles Vignes (2007) de la collection Vigne d’Or, supervisée par Philippe Corthay, et Obrist, à Yvorne aussi, avec le Clos du Rocher 2008.
Des confirmations davantage que des révélations, mais la démonstration que les valeurs demeurent sûres dans le vignoble vaudois, malgré le chamboulement des AOC, décidé par le Conseil d’Etat en juin, mais qui prendra effet aux vendanges 2009 et même au-delà pour les premiers grands crus, renvoyés à 2010, au plus tôt.
Résultats complets

www.lesvinsduvalais.ch
et www.ovv.ch

GPVS : parti de zéro

Fin juin s’est déroulé à Sierre le quatrième Grand Prix du Vin Suisse (GPVS). Il a succédé au Concours national, dont les sélections cantonales servaient de qualifications. Depuis quatre ans, les producteurs doivent s’inscrire directement pour le GPVS. Pour 2009, l’augmentation des échantillons soumis aux jurés de Sierre a augmenté de 20%, soit 2130 vins de 471 producteurs provenant de toute la Suisse. Les vins rouges (986) sont un peu plus nombreux que les blancs (869), traduisant ainsi la mutation du vignoble helvétique. Onze catégories sont en jeu, dont une pour chasselas (344 vins) et une pour le pinot noir (319 vins). VINEA à Sierre et le magazine Vinum, coorganisateurs du concours, tiennent les résultats secrets jusqu’au 23 octobre, date du Gala du Vin Suisse, à Berne. Les 66 vins finalistes seront dévoilés avant la proclamation de ce palmarès, mais pas les trois meilleurs vins de chaquecatégorie.
www.grandprixduvinsuisse.ch
©thomasvino.com