2009 d’anthologie à Bordeaux et en Champagne
Bordeaux et Champagne
Un 2009 d’anthologie
Le professeur d’œnologie Denis Dubourdieu, directeur de l’Institut des sciences de la vigne et du vin de Bordeaux, est enthousiaste. Il confirme que la météo de 2009 renvoie à celle des années 40 (dont on sait qu’elle fut chaude, en Suisse aussi!).
Septembre, avant les pluies, favorables au développement du botrytis sur les liquoreux de Sauternes et environs, a été très ensoleillé, avec des journées chaudes et des nuits froides, une alternance favorable à l’expression des arômes et aux pigments des vins rouges. Pourtant, dans certaines régions, la chaleur d’août a rappelé la canicule de 2003 : à Saint-Emilion, les moûts sondaient près de 14 degrés… au risque de déséquilibrer les vins.
Champagne toujours plus précoce
En Champagne, dont on revient, les vignerons sont emballés, eux aussi, et osent parler de la qualité du raisin et des sondages autour de 12°5 pour le pinot noir. Les vendanges ont été parmi les plus précoces de ces dix dernières années. Elles ont débuté autour du 9 septembre, soit à peu près en même temps qu’en 2000, 2002, 2003 (21 août), 2005, 2006, 2007 (24 août) et 2008. Les Champenois, longtemps à la limite nord de la culture du chardonnay et des pinots, sont très attentifs au réchauffement climatique, réellement perceptible dans leur région au climat continental. Seul bémol, pour 2009, le mildiou, dont l’attaque fut très forte en juillet.
Excellent 2009 mauvais pour les 2008?
Tant à Bordeaux qu’en Champagne, la question économique est aussi au centre des discussions. A Bordeaux, le rendement moyen devrait avoisiner les 50 à 55 hectos par hectares, soit davantage que dans le Languedoc, où la récolte est annoncée comme une des plus basses de ces dernières années.
Reste à connaître l’influence de cette grande qualité du 2009 non seulement sur les prix du millésime, mais les répercussions sur les ventes en primeurs des 2008, voire des millésimes antérieurs restés en cave…
La Champagne fait le plein de réserve
De son côté, la Champagne fait plein usage du «plafond limite de classement» (PLC) : les viticulteurs ont pu récolter 14’000 kg de raisin à l’hectare (120 hl/ha, approximativement), mais seuls 9’700 kg/ha sont utilisables pour la vinification et payables. Le reste sera débloqué en fonction de la situation économique et finira en «vin de réserve», au moment opportun. Rappel: les cuvées de base du champagne sont constituées d’assemblages de millésimes (en général dans une proportion de 40% de «vin de réserve» et 60% du dernier millésime) et de cépages (pinot noir, pinot meunier et chardonnay). Un système qui permet une grande souplesse face à la météo capricieuse et au marché plus ou moins déprimé.
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