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Posted on 7 octobre 2010 in Carte Postale

Brésil, côté (vins de) montagne

Brésil, côté (vins de) montagne

Des vins de montagne,
là où on n’y pense pas

rosier.jpgDes vins de montagne en Amérique du Sud ? Où ça ? Au Chili (dans la vallée de El Equi), oui… En Argentine (au domaine de Colomé, appartenant au groupe Hess), oui… En Bolivie (à Tajira, ville d’altitude ?), oui, tout juste. Mais encore? Au Brésil !
Entre l’île de Florianopolis et Porto Alegre. On grimpe une route en lacets dans une nature luxuriante. On arrive sur un haut plateau, la Serra Catarinensa, et la ville de San Joachim, capitale brésilienne de la pomme. Son portail, sur la route, est décoré de deux bonhommes de neige. Ici, à 1200 m. d’altitude, plus de 200 hectares de vigne ont été plantés depuis 2005. On doit à un œnologue formé à Bordeaux, né au Brésil de parents français, Jean-Pierre Rosier, chercheur à l’institut agronomique régional le concept de «vins d’altitude». Ils sont une vingtaine de petits domaine à être réuni dans une association, qui a pris le cristal de neige (!) pour emblème à faire pâlir un dégustateur suisse.

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Leur président est un éditeur de livres touristiques de Florianopolis, Eduardo Bassetti, descendant de vignerons de Vénétie, reconverti depuis peu dans le vin — ses premiers flacons sortent de cave en cette année 2010. Il veut en faire des «vins de montagne» une «marque collective».
De son côté, Jean-Pierre Rosier signe les vins d’un étonnant domaine, au milieu de nulle part, la Quinta Santa Maria (QSM). Au bord du Rio Lavatodo («lave tout»), un producteur portugais, Nazario Santos, sosie un rien empâté de Bernard Tapie, roi de la culture de la poire au Portugal, et qui a tout abandonné pour venir avec sa famille au Brésil, a recréé des terrasses comme dans la vallée du Douro.

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Il y a planté, il y a cinq ans, 25 hectares de vigne, sur ces «patamarès» aménagées au bulldozer. Chez QSM, le grand vin rouge se nomme Utopia… C’est le meilleur tiré des vignes de cabernet sauvignon, merlot, mais aussi de touriga national et de tinta roriz, en plus du pinot noir, vinifié séparément.
A San Joachim, le roi brésilien du carrelage, lui aussi descendant d’immigrés italiens, s’est construit une immense cave, digne des plus belles de Toscane, au sommet d’une colline. La Villa Francioni produit, entre autres, un beau sangiovese, un sauvignon blanc fringant et un chardonnay boisé, à l’américaine. Des vins vendus à Sao Paulo plus de cent francs suisses la bouteille, parce que les taxes locales dépassent les 50%.
(Texte et photos, Pierre Thomas, San Joachim, septembre 2010)