Une mise de la Ville de Lausanne juste satisfaisante
Vente des vins de la Ville de Lausanne 2011
Des prix corrects
et aucun invendu
La nouvelle «troïka» de cette 209ème mise aux enchères: de g. à dr., Florence Germond, élue municipale au printemps 2011, du dicastère des finances et du patrimoine vert de Lausanne, Tania Munoz, oenologue, responsable des domaines viticoles depuis août 2011 et Pascal Kramer, commissaire-priseur, dont c’était le deuxième exercice à Lausanne. (photo p. thomas)
Par Pierre Thomas
En quatre heures et demie, la capitale vaudoise, qui cultive le plus grand vignoble public de Suisse (33 hectares), a engrangé 1,7 million de francs pour 180’000 litres de vins vendus, à 80% du chasselas.
Les prix les plus bas depuis 10 ans
Au contraire de l’an dernier, où plusieurs lots étaient restés sur le carreau, tous les vins ont trouvé preneurs: les 4’600 litres de blanc du Château Rochefort à Allaman (La Côte) à 7,28 fr. le litre de moyenne ; les 5’000 litres de rouge du même grand cru, à 7,83 fr. le litre de moyenne ; les 70’000 litres de blanc de l’Abbaye de Mont (La Côte) à 7,51 fr. et les 20’800 litres de rouge, à 6,79 fr. ; les 21’000 litres de blanc du Clos des Abbayes (Dézaley), à 13,70 fr., les 2’274 litres de rouge, à 16,25 fr. ; les 25’260 litres de blanc du Clos des Moines (Dézaley), à 14,12 fr. et les 1’850 litres de rouge à 15,59 fr. ; enfin, placés en derniers lots, les 25’500 litres du Domaine du Burignon (Saint-Saphorin) sont partis à 8,21 fr. de moyenne et les 4’000 litres de rouge à 10,20 fr..
Ces prix sont bas. Certes, La Côte confirme une remontée enregistrée dès 2009, mais les domaines de Lavaux sont à la baisse: 8,21 fr. pour du chasselas du Burignon, c’est le prix le plus bas depuis 10 ans (à l’exception de 2005, pas misé), de même pour le Clos des Abbayes blanc (à 13,70 fr. de moyenne, sous les 14 francs pour la première fois en 10 ans). La moyenne globale et pondérée donne 9,43 fr. le litre, blancs et rouges confondus: c’est 19 centimes de moins que l’an passé et 22 centimes de moins qu’en 2004. Après 2005 (7,73 fr. avec peu de Lavaux), 2006 avait renoué à plus de 10 fr., atteints en moyenne en 2002 et 2003, mais plus jamais depuis.
A contretemps de la conjoncture
Aucun lot n’est resté «sur les bras» de la Municipalité, qui met en vente publique les trois quarts du volume de ses vins, le reste étant réservé à la vente en direct dans les domaines et aux «vins d’honneur» et autres apéritifs officiels… Certes, l’exercice est fastidieux. Sous la conduite du commissaire-priseur Pascal Kramer, les enchères vont de dix centimes en dix centimes. L’enchère maximum, selon les lots, n’a guère dépassé d’un franc le prix de départ. Courtier pour plusieurs gros acheteurs, André Linherr souligne l’absence d’invendus et le «bon succès de la mise, à contretemps de la tendance du marché», qu’on pressent difficile pour les vins suisses en 2012.
Du merlot à 95 fr. la bouteille !
Dans un registre folklorique, au Lausanne Palace, qui accueille chaque soir de la semaine des vignerons vaudois à tour de rôle, jusqu’à Noël, à l’initiative de Pierre Keller, président de l’Office des vins vaudois, celui-ci avait troqué sa casquette contre celle de commissaire-priseur. Jeudi dernier, 280 bouteilles de merlot du Clos du Beau-Virage, orné d’une étiquette de l’artiste Luc Aubort ont été vendue aux enchères publiques à 95 fr. la bouteille, en moyenne. C’était pour une bonne cause : des bourses annuelles pour deux ou trois jeunes étudiants, gérées par Jean-Jacques Gauer, le directeur du palace.
Paru dans Hôtel Revue du 15 décembre 2011.
©thomasvino.ch