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Posted on 21 décembre 2011 in Vins suisses

Etoiles du Valais 2011: des vignerons confirmés

Etoiles du Valais 2011: des vignerons confirmés

Etoiles du Valais 2011

Des vignerons affirmés et confirmés

Apothéose des deux dégustations, de printemps et d’automne, de la Sélection des vins du Valais, organisées par l’Interprofession de la vigne et du Valais (IVV), la cérémonie des Etoiles met en lumière un seul producteur sur six cépages emblématiques du Vieux-Pays. A Lucerne, le 20 décembre, des vignerons confirmés ont été récompensés lors de la sixième édition de cette superfinale, dégustée en automne.

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Pierre Thomas, Lucerne©photo Céline Ribordy/IVV
Chaque vigneron a son originalité… Dans les six cépages que sont les trois blancs, le johannisberg (sylvaner), le heida/païen (savagnin), la petite arvine, et, en rouge, le cornalin (rouge du pays), l’humagne et la syrah, plusieurs vignerons sont régulièrement cités parmi les meilleurs.
La seule surprise vient peut-être des frères Reinhard et Christian Schmid, à Salquenen, où un psychologue (à Zurich) et un instituteur bichonnent un petit domaine et sortent de leur cave, la Weinschmiede, quelques joyaux. Avec un Johannisberg 2010 riche et gras, bien typé des arômes d’amande amère, au nez comme en finale, ils s’imposent, notamment, devant trois représentants du bientôt (en 2012!) Grand Cru de St-Pierre-de-Clages/Chamoson (Daniel Magliocco, Catherine et Meinrad Gaillard, Louis Comby & fils).

Le païen a le vent en poupe

Madeleine Gay, l’œnologue en cheffe de Provins, décroche la récompense suprême avec un splendide Heida Grand Métral 2010, au nez de fruits jaunes, à l’attaque sèche, vive, sur des arômes de citron vert, et une acidité décapante, qui fait merveille à table, sur un poisson. On ne sait si son autre heida, Maître de Chais, fut son principal concurrent, parce que le jury, conduit par l’œnologue cantonale, Corinne Clavien, ne publie pas l’ordre de classement derrière le champion… On notera la présence de deux heidas des caves du groupe Schenk, les Cave Saint-Georges et Cave Saint-Pierre (Réserve des Administrateurs), récompensés dans des concours internationaux, mais aussi du Soleil d’Or d’Imesch/Rouvinez, du Tradition de Robert Taramarcaz et des Larmes du terroir, de Claudy Clavien. Incontestablement, le païen a le vent en poupe. Davantage que la petite arvine, à la fois plus difficile à cultiver, dans les meilleures expositions, et plus difficile à vinifier: celle du Domaine du Grand Brûlé 2010, propriété de l’Etat du Valais, est un archétype, déjà coup de cœur du Guide Hachette 2012, dont le seul défaut est d’être épuisée… : un nez explosif d’agrumes, très aromatique, avec même une touche d’abricot mûr qui rappelle le viognier ; un vin très sec, souligné par une belle acidité. Une très grande réussite ! Et qui dame le pion à quelques champions (re) connus, comme Gérald Besse, Defaye et Crettenand, Mike Favre, Robert Gilliard, avec deux vins (normale et Pierre Ollaire) et les Vins des Chevaliers, une des meilleures caves de Salquenen, plusieurs fois bien placée.

Des rouges bien typés cépage

En rouge, Stéphane Defaye, de la Cave Defaye et Crettenand à Leytron, n’a pu rendre meilleur hommage à son oncle récemment décédé, le grand Jean Crettenand, par le titre en cornalin, avec le juvénile 2010, beau vin classique, près du fruit — la cave ne pratique pas l’élevage en barrique —, à la fois «sauvage et rebelle» comme le dit son auteur. Parmi les cornalins, quelques challengers réputés, encore, comme Yvon Cheseaux (version 2009 en barriques) et les deux encaveurs de Vétroz, André Fontannaz et Serge Roh, des valeurs sûres.

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En humagne rouge, Joël Briguet photo ©Brian Walker/IVV —, de la Cave La Romaine, à Flanthey s’impose avec sa 2010, Réserve des Empereurs (hélas épuisée…) : depuis 1989, cette cave, qui va s’agrandir d’un chais à barriques, monte en gamme. Ses Réserves des Empereurs sont magnifiques, à la fois souples et concentrées, sans la moindre rustricité, mais avec du caractère. Trois challengers figurent au palmarès, le voisin de La Romaine, le Domaine de Montzuettes, de Charles-André Lamon, Robert Taramarcaz, encore, et le domaine l’Ardévaz, à Leytron, des frères sierrois Dominique et Jean-Bernard Rouvinez.
Enfin, la catégorie des syrahs fait figure de panthéon des vins valaisans, avec une kyrielle de producteurs réputés : Diego Mathier (2009), le (double) vainqueur du Grand Prix du Vin Suisse, cette année, la Cuvée des Empereurs 2010, de Joël Briguet, Daniel Magliocco et les fils de Bernard Coudray, de St-Pierre-de-Clages/Chamoson, et Robert Taramarcaz, placé dans trois catégories, Henri Valloton (Syrah de Fully 2009) et Denis Mercier, de Sierre.

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Mais c’est Laurent Hug, de la Cave des Places à Champlan (sur Sion) — photo ©Brian Walker/IVV — qui met tout le monde d’accord : ce vigneron chevronné (59 ans) fut parmi les précurseurs du nouveau départ de la syrah en Valais (où elle fut introduite au début des années 1920, importée de Tain-l’Ermitage), dans les années 1980. Sa version 2009, qui a fréquenté la barrique durant six mois, bien balancée entre le fruit et la densité, avec ses arômes poivrés et de clou de girofle, sa trame un brin rustique, mais mûre, exprime à la fois le cépage et le terroir, du moins le Valais tel qu’on se l’imagine en bouche.
On notera qu’aux côtés de Corinne Clavien officiaient les Sierrois Dominique Fornage, le patron du Château de Villa, Geoffrey Bentrari, le sommelier de Didier de Courten, Daniel Dufaux, président de l’Union suisse des œnologues (USOE), l’œnologue et producteur valaisan Eric Flaction et Gabriel Tinguely, journaliste à Gastronomie & Hôtellerie Hebdo, animateur de la base de données www.weinlandschweiz.ch.
A noter qu’un coffret «collector 2011», renfermant les six vins victorieux est proposé à la vente: www.lesvinsduvalais.ch.
©thomasvino.ch