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Posted on 27 décembre 2011 in Actus - News

Black label(s) de Noël

Black label(s) de Noël

Black label(s) de Noël

Il est de bon ton, sur les blogs de vin, de faire saliver le lecteur avec des vins qu’il n’aura jamais l’occasion de déguster… Sacrifions donc à ce rite hautement virtuel. Noël paraissait le moment idéal pour boire deux vins à l’étiquette noire.
Pierre Thomas
A tout seigneur, tout honneur, le Premier 2009, un assemblage de prestige des vedettes du Vully, l’une confirmée, Christian Vessaz, vice-champion suisse du chasselas 2011, avec son Fischillien, membre de la Mémoire des vins suisses avec son Traminer du Cru de l’Hôpital à Môtier (FR), les autres en devenir, Etienne Javet, qui a couronné son cursus à Changins par une étude des terroirs du Vully et son frère Antoine, qui a signé le graphisme (www.vessaz-javet.ch).
Au Vully, qui a retrouvé son AOC, intercantonale en 2011, le millésime 2009 restera mémorable pour les rouges. En témoigne cette cuvée, un assemblage de 1’500 litres, de 44% gamaret, de 33% de malbec et de 23% de merlot passerillé 3 semaines sur claies, le tout macéré en barriques ouvertes, puis élevé 18 mois en fût de chêne neuf. 250 cartons ne pouvaient être acquis que via Internet. Disons-le : le plus beau nez des dégustations de l’année 2011, d’une grande finesse, avec des arômes de cerise noire, de petits fruits, emballés dans un léger vanillé ; l’attaque est fraîche ; on s’attend à davantage de matière en bouche, où l’on retrouve les arômes perçus au nez, sur des tanins fins et une acidité bien présente ; pas sûr que ce vin, bâti tout en élégance et en finesse, gagne à être gardé.
A la lecture du nôtre, l’œnologue Christian Vessaz nous a fait part de son commentaire: «Dans ce vin, l’élégance est simplement le résultat du terroir. Les macérations et l’élevage auraient du produire un vin hyper tannique (type Priorat) à garder très longtemps pour affiner les tanins. Le terroir de molasse du Vully et ses sols plutôt sablonneux en a fait un contre-exemple criant où l’élégance prime. On est toujours rattrapé par le terroir et au final c’est lui qui décide de la trame du vin. On le voit assez avec nos pinots noirs qui sont sur le fruit et manquent de volume en bouche.»
De toute manière, on l’a bu! Avec grand plaisir… Comme l’Onde Noire 2008, un millésime plus contrasté, notamment pour les rouges romands, une pure syrah, mais un assemblage tout de même, dû à l’imagination fertile de Jérôme Aké, le sommelier de l’Auberge de l’Onde, à Saint-Saphorin (VD). Il a fait se mettre ensemble les maîtres de la syrah du lieu, Marco et François Grognuz, père et fils, et un des champions de la syrah valaisanne (avec Cayas), Gilles Besse de Vétroz. Vin jeune, là encore, avec des arômes explosifs floraux, de violette, et épicé, de girofle; une attaque fraîche, sur une structure moyenne; une finale sur des tanins fermes et du boisé un poil vert; cette syrah-là, mi-lémanique, mi-valaisanne rappelait certaines côtes-rôties bues dans leur jeunesse.
Un vrai double cadeau de Noël des créateurs de ces vins confidentiels. Merci !
©thomasvino.com