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Posted on 3 juillet 2012 in Tendance

Les chantiers de l’Ecole Hôtelière de Lausanne

Les chantiers de l’Ecole Hôtelière de Lausanne

Les grands chantiers de
l’Ecole hôtelière de Lausanne

A l’Ecole hôtelière de Lausanne (EHL), les chantiers sont autant physiques qu’intellectuels. La HES (Haute école spécialisée) du Chalet-à-Gobet va désormais s’ouvrir sur la route de Berne. Et elle renforce ses programmes d’études pour rester «la meilleure école hôtelière du monde».
Par Pierre Thomas
Comment vérifier que l’EHL l’est vraiment, «the best»? Que 1’800 étudiants de 90 nationalités soient sur le «campus» est un indice à l’entrée. Mais à la sortie? Le taux d’embauche et le salaire versé sont deux des paramètres où les diplômés de l’EHL caracolent en tête. Avec la création, à la suite du «bachelor», d’un «master», le développement des secteurs parallèles de «recherche et enseignement» avec l’ouverture d’un «incubateur d’entreprises», le directeur Michel Rochat, en place depuis deux ans, va «poser un benchmark de fait». Dès 2014, ce master pourrait être destiné à des spécialistes du luxe, des croisières, etc. Pour Michel Rochat, il s’agit de se «réajuster au marché». L’EHL a aussi développé un réseau mondial d’une dizaine d’«écoles partenaires» qui disposent d’un programme supervisé par la maison-mère lausannoise (mais pas la dernière version des cours).
Deux sessions d’admission par an
A l’image de sa concurrente d’outre-Atlantique, avec laquelle elle entretient des liens, Cornell, les entrées à l’EHL ne se feront plus une fois par an, mais deux fois, et l’école passe au rythme semestriel, également pour les stages en entreprise (allongés de 4 à 6 mois). La rentrée de septembre 2012 sera donc suivie, pour la première fois, d’une nouvelle volée en février 2013. Les deux fois, 276 candidats pourront être admis. Pour septembre, 850 dossiers jugés valables avaient été déposés. S’ajoutent à ces étudiants (46% de Suisses) ceux qui ont suivi «la voie royale d’entrée dans les HES», comme l’appelle Michel Rochat, réservée aux seuls Suisses, celle du pré-requis de la maturité professionnelle, pour une cinquantaine d’étudiants par an.
Les autres, Suisses ou étrangers, doivent accomplir une année préparatoire. Désormais facturée 17’500 francs (contre 15’000 fr. jusqu’ici), elle a été considérablement musclée, à partir de la prochaine rentrée. Pour 20 semaines de formation (dont 5 de cours), les étudiants seront répartis en 23 groupes, 14 anglophones et 9 francophones. Les étudiants passeront près de 10 semaines en cuisine et 2 semaines et demi en cours d’œnologie.
Un bain d’hospitalité unique
Fabien Fresnel a préparé ce programme d’«humanités hôtelières», où il s’agira de «tremper les étudiants dans un bain d’hospitalité». Ce mélange entre la théorie et la pratique, l’histoire et la sociologie, n’existe «nulle part ailleurs», assurent les responsables de l’EHL. Pour étoffer le programme, ils ont recruté des enseignants spécifiques, comme l’historienne du vin Azelina Jaboulet-Vercherre, diplômée de l’Ecole du Louvre et de l’université de Yale. Elle donnera un cours de 20 heures sur «Le vin, miroir des civilisations». Et six MOF («meilleurs ouvriers de France») figurent parmi les praticiens-enseignants.
L’EHL est aussi un vaste chantier. Installée sur territoire communal lausannois, au Chalet-à-Gobet, depuis 1972, elle va déboucher directement sur la route de Berne, à la faveur d’un giratoire routier. Ce printemps, elle vient d’ouvrir une vaste terrasse, à côté de son restaurant gastronomique d’application, Le Berceau des Sens. Elle va transformer ses restaurants, y compris pour le «fast food» et le «take away», et ses bars et aménager une boutique pour des produits siglés EHL. «Il y a toute une vie à l’EHL ; ça n’est pas qu’un enseignement. En 4 ans d’école, les étudiants acquièrent un esprit de corps», souligne Fabien Fresnel. Et les anciens, les «alumni», sont 25’000 de par le monde.
Site officiel : www.ehl.ch; site des anciens : www.aehl.net

Paru dans Hôtellerie & Gastronomie Hebdo du 5 juillet 2012.