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Posted on 10 avril 2005 in Adresses, Restos

L’Hôtel des Horlogers au Brassus (VD)

L’Hôtel des Horlogers au Brassus (VD)

Ph. Guignard ouvre l’Hôtel des Horlogers, au Brassus (VD)
Un hôtel comme cerise sur le gâteau

Début avril s’est ouvert l’Hôtel des Horlogers, au Brassus. L’ex-Hôtel de France a été complètement rénové pour 4 millions de francs. Le propriétaire du bâtiment, la manufacture horlogère voisine Audemars-Piguet et son administrateur-délégué Georges-Henri Meylan, en ont confié les clés au pâtissier d’Orbe Philippe Guignard. Rencontre sur place.
Pierre Thomas
«Il y a quinze mois, je faisais le repas d’entreprise d’Audemars-Piguet et je rencontrais Georges-Henri Meylan. Trois mois plus tard, je lui soumettais mon projet. Il ne lui a pas fallu plus de 20 minutes pour l’accepter. Et puis, il m’a demandé de tenir la maison. On a créé une société d’exploitation où je suis partenaire à hauteur de deux tiers.» Philippe Guignard n’y va pas par quatre chemins. «C’est une affaire d’hommes», résume-t-il. Une autre a tourné court : malgré son amitié avec Yves Piaget, l’horloger-joaillier genevois de La Côte-aux-Fées, nouveau propriétaire du Beau-Rivage, à Neuchâtel, Philippe Guignard ne s’est pas entendu avec le management de l’hôtel. Exit donc son projet de brasserie de produits du terroir neuchâtelois dans le cinq-étoiles !
Un bijou de 4 étoiles
A La Vallée, l’entrepreneur urbigène est seul aux commandes. Le président du FC Lausanne-Sports sait bien qu’il doit pouvoir s’appuyer sur une équipe. Venu du Bristol, à Montreux, Georges Fortin, 39 ans, dont neuf ans chez Accor, avait déjà travaillé au service du traiteur vaudois : il est directeur d’un bijou d’hôtel, qui vise les quatre étoiles. A la brasserie (lire la chronique du Matin-Dimanche du 10 avril 2005), le Gruérien de Genève Jean Oberson, 50 ans, a renoncé à son Café de la Place, à Plan-les-Ouates, pour déménager dans la plaine de l’Orbe. C’est lui qui monte le concept de brasserie, plats du jour rapide à midi, et plats du terroir le soir.
Au total, une quinzaine de personnes sont employées à l’hôtel combier. C’est 10% des emplois de la chaîne de Philippe Guignard, qui s’appuie sur un service traiteur pour des événements de grande capacité, un centre de production à Orbe, connu pour ses brunches du dimanche, un chalet de montagne, la Bréguette, à mi-chemin d’Orbe et du Brassus, repris l’hiver passé, et une unité de développement de plats à l’emporter à Montcherrand.
Au Brassus, incendié il y a un peu plus de vingt ans, l’Hôtel de France avait été reconstruit en béton et tôles, puis fermé plusieurs années. «L’enveloppe était très bien conçue, mais l’intérieur était en formica.» Philippe Guignard lui a redonné une étonnante chaleur, boisée et feutrée, qui contraste avec les murs, certes revêtus de tavillons sur la façade principale.
Touristes et cadres «au vert»
Sur trois étages, 19 chambres et 8 minisuites, au prix de 130 à 280 francs par nuit (pour deux personnes). Sous la vaste salle du restaurant, derrière la brasserie, un Spa avec jacuzzi et sauna, qui s’ouvre sur le paysage si caractéristique de La Vallée de Joux et ses sapins. L’équipement de chaque chambre est de très bon goût, réalisé par la maison Gruyéria, à Bulle. Une cinquantaine de toiles du peintre, aujourd’hui nonagénaire, Walter Maffli, personnalise les chambres, et les salons-salles de conférence. L’hôtel vise autant les touristes (avec des forfaits week-end) qu’une clientèle d’affaires, grâce à des séminaires, tant pour les industries de la Vallée — «5500 postes de travail pour 6000 habitants» — que pour ceux qui voudraient se mettre au vert. «C’est un sacré défi !», lance Philippe Guignard, qui avoue être «plutôt toujours en doute que bourré de certitudes».

Article paru dans Hôtel + Tourismus Revue, le 7 avril 2005.