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Posted on 30 juin 2006 in Retour du marché

F comme Fraise mara des bois

F comme Fraise mara des bois

Retour du marché du 24 juin 2006 (dernière rubrique parue)
Une fraise mara…thon
Il a fallu plusieurs années de recherche et développement à la maison Marionnet, en Sologne, pour obtenir une fraise qui a les avantages d’un fruit de culture, mais rappelle le goût des fraises sauvages. Celles de mon enfance, ponctuées du film-culte d’Ingmar Bergmann (1958), ou celles des Beatles, qui en chantaient de pleins champs («forever»).
Marque déposée au début des années 1990, la «Mara des bois» est donc protégée. Dans une affaire de contrefaçon, la Cour d’appel de Paris lui a même reconnu le statut d’«une variété haut de gamme, particulièrement appréciée pour ses qualités gustatives et gastronomiques» (jugement de janvier 2002).
La Mara est tout le contraire de la Gariguette, obtenue dans le Sud de la France il y a une trentaine d’années. La seconde, pointue, orangée et acidulée, est précoce. Elle arrive sur les marchés en avril. Elle est, aussi, difficile à cultiver en Suisse, sans doute pour des raisons de climat et de terrain. La première se montre ronde, pas très grosse, bien rouge quand elle est à maturité optimale et douce. C’est une «remontante» : elle peut produire jusqu’à trois récoltes par an, réparties idéalement de début juillet à octobre. Et pourtant, peu productive, elle n’est pas d’un rapport supérieur aux autres — près de six cents variétés recensées à ce jour ! Son fruit a la peau délicate. «On ne peut pas la cueillir en prenant la baie par les doigts. Il faut faire attention…», explique Jacqueline Borboën, qui fut la première, en Pays de Vaud, à la cultiver, il y a une douzaine d’années. Ensuite, Genève s’y est mis, pour une bonne part en culture hors-sol, tandis que le Valais y a renoncé, sauf rares exceptions. Trop délicate. Pas assez de rendement.
Les vaudoises, «cueillies» au marché de Lausanne, ont poussé en pleine terre. Elles sont les seules vendues en barquette de 250 g., à un prix qui équivaut au panier de 500 g. des autres variétés. Mais si ses concurrentes se valent toutes, à quelques nuances difficilement décelables, «la Mara ne peut pas être prise pour une autre. Elle est incomparable!» Au goût, d’abord. Certains consommateurs, témoigne la cultivatrice, ne mangent qu’elle, à l’exclusion de toute autre variété, tant son parfum et sa douceur rappellent la fraise des bois. Celle que je pourrais aller cueillir en forêt, cet été, puisque cette rubrique est envoyée aux pives. Bon été quand même!

Producteur
Jacqueline, Gérard et Christophe Borboën, Denges (VD), tél. 021 801 15 81
En vente
Vente directe à la ferme et au marché de Lausanne, bd de Grancy, lundi et jeudi ; magasin Flag à Saint-Sulpice (VD), boulangerie Dériaz à Préverenges (VD).
Prix
Entre 4.– et 4,80 fr. le panier de 250 grammes