P comme Potimarron
Ne dites plus jamais courge
Patate, pomme ou courge. Drôles d’insultes lancées à tous vents dans les préaux d’école, naguère. Mais ne dites plus jamais courge, sauf à vous y fourrer la tête à Halloween, gauloiserie revenue en boomerang étatsunien. (Tous à couvert : c’est pour la fin de ce mois).
Or donc, si vous voulez paraître malin, potassez les cucurbitacées. L’autre jour, chez Payot, il y avait presqu’autant de livres (une demi-douzaine) sur icelles que sur les champignons. Pourtant, rien de bien vénéneux du côté des citrouilles… Pour le prix de dix-sept kilos de légume, voici le définitif «L’univers de la courge», aux éditions Fona, à Lenzbourg, cosigné par Michel Brancucci, fondateur du «Club de la courge de Bâle», devenu national depuis trois ans (www.kürbisclub.ch).
Il annonce «urbi et orbi»: «L’engouement pour la courge ne connaît pas de limite». Bonne raison pour vous parler d’autre chose. Du potimarron, par exemple. Lui, ne fait pas dans l’excès, mais dans l’excellence. Plus orangé qu’un potiron, il est aussi moins ventru. Et voilà pourquoi il a plus de saveur — un léger goût de noisette, plutôt que de châtaigne — et est plus riche en vitamines et en oligo-éléments. Ce qui ne l’empêche pas d’être très productif : jusqu’au gel, les maraîchers le récoltent régulièrement. Ensuite, il peut être stocké ; à température ambiante, il tient un mois.
Comme ses cousines, le potimarron se mange en gratin ou en potage. Son format le destine à devenir son propre contenant : on le décalotte et on lui aplanit le fond (extérieur) au couteau. En saison — maintenant donc —, on peut manger sa peau, préalablement brossée. Le cuire 20 minutes à couvert dans un litre d’eau ; épépinez, au besoin, détachez la chair à la cuillère, la passer au mixeur ; salez, poivrez et parfumez. Cumin, cannelle, curry ou coriandre. Et un peu de crème de fraîche. Le tour est joué !
Producteur
Victor Ribeiro, Préverenges (VD)
En vente
Sur les marchés de Préverenges (mardi), Cossonay (vendredi), Lausanne (en face de Globus, le mercredi et le samedi, au boulevard de Grancy, le lundi et le jeudi)
Prix
2,80 fr. le kilo