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Posted on 9 janvier 2005 in Vins suisses

Valais — Nicolas Zufferey, roi du Chasselas 2003

Valais — Nicolas Zufferey, roi du Chasselas 2003

Coupe Chasselas 2003
Un récidiviste coiffe les Vaudois

Et de quatre pour Nicolas Zufferey! En quatorze éditions de la Coupe Chasselas, il est le seul vigneron à avoir décroché quatre trophées.
Par Pierre Thomas
La Coupe Chasselas est au vin blanc ce que la Coupe est aux footballeurs. Et si le Wankdorf est en rénovation, la Coupe Chasselas s'est déroulée à deux pas, à la Berner Weinemesse. Samedi passé, l'enjeu, entre onze Valaisans et huit Vaudois promettait une belle revanche. Douze mois plus tôt, les seconds avaient écrasé leurs adversaires, en plaçant quatre vins dans le dernier carré de la finale. Le vignoble vaudois a bien besoin de cette pub' pour un cépage passé de mode, notamment en Suisse alémanique: avec 2600 hectares, les Vaudois en sont les plus gros producteurs, loin devant les Valaisans et leurs 1550 ha de «fendant».
Le verdict est dans le nez, les papilles et le stylo de quelque 150 jurés, souvent des milieux vitivinicoles, mais aussi d'amateurs. La dégustation se joue entièrement à l'aveugle: en plus des vins vaudois et valaisans, les champions de cinq autres cantons (Genève, Neuchâtel, Fribourg, Berne et Bâle-Ville) disputent la compétition. Après quatre séries de six vins, les huit préférés du jury populaire se retrouvent en deux lots. Il faut alors en désigner quatre pour la dernière passe. Les dégustateurs ne savent pas qu'ils qualifient trois vaudois, dont le Dézaley de Vincent Chappuis et fils, contre un unique valaisan. Et pour quelques petits suffrages, c'est ce dernier qui l'emporte!
Le roi rebelle
Vêtu d'un éternel T-shirt rayé à la Dalton, Nicolas Zufferey revêt la cape du «roi du chasselas». Comme en 1996, 2000 et 2001. Cette année, il s'est défait du Saint-Saphorin Les Blassinges, de Pierre-Luc Leyvraz, victorieux en 1998, et du Villette Champ-Noé, de Jean-Luc Blondel, finaliste en 2000, et du dézaley. Le Valaisan s'en va promptement: dans son «camp», ça jase… Car Nicolas Zufferey n'a pas attendu des normes cantonales trop peu contraignantes, les appellations d'origine contrôlée, pour faire des vins parmi les meilleurs de Suisse. Depuis, il n'affiche ni Sierre, ni AOC Valais sur ses contre-étiquettes, mais «vin blanc élaboré à partir du cépage chasselas». Les Valaisans veulent y mettre bon ordre… Tandis que se prépare, pour l'an prochain, un championnat suisse des vins, en quatre catégories, organisé par le magazine Vinum, en alternance pour les blancs et les rouges. Le chasselas passera au second plan. La fin d'une époque!

Article paru en octobre 2003 dans Hôtel+Tourismus Revue, Berne