Provins voit plus petit
C’est «Le Nouvelliste» qui l’annonce : Provins SA accuse une perte de 4,7 millions de francs en 2023, contre 1,2 million en 2022. Le directeur Michel Charbonnet assure que «l’assise financière est assurée par notre actionnaire principal», la fêtière des coopératives agricoles Fenaco. Mais celle-ci souhaite que le vignoble valaisans se redimensionne.
La supression d’une gamme chez Landi et la politique de Rütishauser – Divino, qui achète du vin en vrac à Provins, deux entreprises de la Fenaco, a pesé dans les ventes de vins en bouteilles du producteur valaisan.
600 ha sous contrôle
En 2023, Provins ne pesait «plus que» 14% de la vendange valaisanne. Sur les 4636 hectares du vignoble valaisan (un petit tiers de la Suisse), l’ex-coopérative a diminué son impact de 800 à 600 ha entre 2020 et 2023. «La grande partie de l’adaptation est derrière nous», affirme le directeur. La cave derrière la gare de Sion est devenue trop grande et la SA envisage de construire une nouvelle cave plus petite en un lieu à définir. La mise en bouteilles ne se fait plus chez Bataillard, mais dans les locaux de Fenaco, en Suisse alémanique.
Faut-il diminuer la taille du vignoble valaisan ? Michel Charbonnet pose les éléments de l’équation. Sans abaisser les quotas, le vignoble valaisan produit 37 millions de litres, alors que la consommation des vins valaisans oscille entre 31 et 34 millions de litres. Ce sont donc entre 3 et 6 millions de litres qui sont jugés «excédentaires»… Récemment, rappelle le quotidien valaisan, le conseiller d’Etat Christophe Darbellay affirmait que le vignoble valaisan ne doit pas être redimensionné, par exemple par des arrachages de vigne. Le président du conseil d’administration de Provins plaidait pour une remise en question de la taille du vignoble. Michel Charbonnet confirme : «Dans la situation actuelle, une réduction des surfaces définitive ou momentanée, permettrait de gérer les problèmes liés à l’excédent d’offre». Et de conclure qu’«une réflexion doit être faite sur notre AOC, qu’on retrouve à tous les niveaux de prix et beaucoup dans des segments de prix bas, qui ne permettent pas de créer de la valeur pour tous les maillons de la chaîne.»
Pour rappel, j’étais de ceux qui pensent que la reprise de Provins par Fenaco allait lui assurer un développement conséquent en Suisse alémanique : c’est là que se trouve la clé du problème de la consommation des vins suisses, toujours à moins de 40% de part de marché.
Paris, l’école des fans !
Aux 30èmes Vinalies internationales de Paris, Provins a fait un carton avec ses petites arvines Grand Métral 2022, Maître de chais 2022 et Les Titans 2020 qui ont toutes obtenu une médaille grand or, ainsi que la syrah Les Titans 2020. Il faut dire que la compétition française est très généreuse en grandes médailles d’or. Pour la Suisse, pas moins de 11, dont 10 pour des caves valaisannes, et une seule pour un vin non valaisan, le viognier 2022 de la Cave des Crêtets (GE). La coopérative de Visperterminen Sankt Jodernkellerei décroche deux grands ors pour un Heida 2022 et pour un pinot noir en barrique Grand Evec 2022. Même distinction pour la syrah Madame 2022 du Domaine du Mont d’Or, et le merlot Cyrano 2019 du Domaine des Muses, la petite arvine 2022 de Jean-Marie Pont et l’assemblage rouge Coeur de Domaine 2021, de Rouvinez, trois domaines sierrois.
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