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Posted on 2 septembre 2017 in Actus - News

Top 100 des vignerons suisses — La (nouvelle) liste de GM

Top 100 des vignerons suisses — La (nouvelle) liste de GM

Chaque automne, un jury adhoc de Gault Millau Suisse, présidé par Geny Hess, alerte septuagénaire qui établissait à l’époque son classement pour la Schweizer Illustrierte, présente sa version actualisée du Top 100 des vignerons suisses.

Par Pierre Thomas

La liste, par définition, est trop restreinte. On a donc créé une catégorie «Icônes» pour éjecter par le haut les tout meilleurs vignerons suisses. Cette année, deux «anciens» passent dans la catégorie : le mousquetaire zurichois du renouveau tessinois, Christian Zündel, fondateur de la Mémoire des vins suisses, et le Grison Thomas Donatsch, père de Martin, également membre de la MDVS. Dans la formule sommaire du miniguide, ces icônes n’ont même plus droit à la mention du site Internet de leur domaine, seule coordonnée mentionnée pour les 150 autres.

Les rookies 2018 de GM: le Vaudois Valentin Morel (Cave du Château de Valeyres-sous-Rances) et l’Argovien Pirmin Umbricht entourent Valentina Andrei. (photo FB/Le Nouvelliste).

Ensuite, pour donner un peu d’air à ce classement, le jury désigne des «rookies», des émergents. Cette année, la très médiatisée Valaisanne Valentina Andrei, venue de Roumanie en 2003, le Vaudois Benjamin Morel, qui a repris de son père les vignes et la cave du Château de Valeyres, dans les Côtes-de-l’Orbe, abonné aux médailles dans les concours, et Pirmin Umbricht, qui fait aussi du vin depuis 2003 en Argovie et partage sa ferme avec son frère. A 39 ans, il vient de sortir du vivier des Junge Schweiz – Neue Winzer (admis jusqu’à 40 ans).

Mais attention, un rooky peut ne pas être confirmé dans le Top 100, comme ceux de la cuvée 2016, les Valaisans Isabella et Stéphane Kellenberger et le Vaudois Yannick Passas. Par rapport à l’édition 2016, pour faire de la place aux nouveaux venus (pas forcément rookies, ceux-là…), il a fallu élaguer la liste. En Valais, pour faire la place au chevronné Gilbert Devayes et à Olivier Mounir, de Salquenen, il a fallu éjecter l’ultramédaillé Diego Mathier et Nicolas Zufferey, déjà vieille gloire… La Vaudoise Anne Müller, championne du bio, n’est plus là, comme la routinière Famille Zahner, en Suisse alémanique, remplacée par le jeune couple Gubler-Möhr et Annatina Pelizzati, qui, avec la promotion des Donatsch, renforcent la présence grisonne. Nouveaux aux Trois-Lacs, Jean-Pierre Kuntzer (aussi admis l’an passé à la Mémoire des vins suisses) et Andreas Krebs, de Douanne, qui a repris le domaine de ses parents en 2016. Au Tessin, les frères Meroni, de Biasca, certes pas très connus, ont cédé la place à Ralph Theiler, du Malcantone, bien représenté dans ce Top 100.

Une hiérarchie stable depuis 20 ans

Geny Hess n’a pas de peine à le dire : si d’autres que son jury faisaient la même démarche, le classement serait forcément différent. La stabilité de la hiérarchie des vins suisses est assurée : à fin 1998, je publiais aux éditions 24 Heures, un Guide des 170 meilleurs vignerons de Suisse romande. Le Top 100 en garde, 20 ans plus tard, les cinq sixièmes des Romands (icônes comprises). Un seul vigneron de plus 60 ans n’y figurait pas et les autres «manquants» n’étaient pas encore installés, car trop jeunes…

Et Thomas Vaterlaus, rédacteur en chef de Vinum, a repris la formule, format y compris, il y a deux ans, avec 100 vignerons de toute la Suisse. Il envisage de porter cette liste à 150 vignerons. Espérons qu’il l’élargira davantage aux Romands, moins présents, vus de Zurich, en proportion que les Alémaniques et Tessinois. Et on prête au magazine autrichien Falstaff, dont l’édition suisse est conduite par Martin Kilchmann, de publier, comme pour l’Autriche et l’Allemagne, un guide des vignerons suisses. Mais exclusivement suisses alémaniques et (éventuellement) tessinois ! Alors que quatre cinquièmes des 15’000 hectares du vignoble suisse sont situés de ce côté-ci de la Sarine. Ce guide, encore dans les limbes, ne serait alors publié qu’en allemand ! Car la force économique de la Suisse penche du côté de la majorité alémanique: «En Autriche, une carte des vins compte 8 vins du pays et 2 italiens; à Zurich, huit vins étrangers et 2 suisses», a résumé Genny Hess. On comprend l’enjeu!

©thomasvino.ch