Pages Menu
Categories Menu

Posted on 30 août 2007 in Vins suisses

Valais — Une cuvée unique pour les 10 ans de la Charte Grain Noble

Valais — Une cuvée unique pour les 10 ans de la Charte Grain Noble

Dix ans de Grain Noble
Une cuvée d’exception
La Charte Grain Noble ConfidenCiel fête ses dix ans avec une cuvée unique de vins liquoreux 2005 d’une vingtaine de vignerons valaisans.
Pierre Thomas
La Charte Grain Noble, c’est l’engagement des vignerons à élaborer dans des règles strictes de grands vins liquoreux. Ils étaient cinq au départ et une trentaine aujourd’hui, rappelle l’œnologue Stéphane Gay, un des fondateurs, qui préside toujours aux destinées du label. Pour marquer ce dixième anniversaire d’une pierre blanche, le comité a demandé aux vignerons de fournir 20 litres de vin du millésime 2005. Une vingtaine ont joué le jeu. Elevés par chaque vigneron, ces vins, à majorité de l’ermitage, complété par du pinot gris et du sylvaner, ont été assemblés avant mise en bouteille. Ils auront droit à un flacon format de 75 cl, et l’habillage fera honneur à l’événement.
Des vins haut de gamme
ambassadeurs du Valais
A Berne, fin novembre 2007, ces bouteilles, dûment numérotées, seront remises à des personnalités suisses. «Cela fait partie de notre projet d’ambassadeurs du Valais, où ce sont autant les vins que les personnes qui comptent», explique Pierre Devanthéry, directeur de l’Interprofession de la vigne et du vin du Valais.
Cette cuvée-anniversaire devrait aussi symboliser une idée chère à Stéphane Gay : «Quand on déguste les grains nobles, on doit faire abstraction du cépage et du millésime». Un peu comme si le vin était une goutte d’éternité… Pourtant, chaque millésime ne donne pas le «plus» nécessaire à réussir de grands liquoreux, le «botrytis», ou «pourriture noble». Il faut, pour cela, que la pluie et le brouillard de l’arrière automne se conjuguent au foehn. «Aujourd’hui, les vignerons font au moins deux tris, pour sélectionner les grains nobles», explique Stéphane Gay.
Mais qui boit ces nectars? Ingénieur œnologue diplômé de l’Université de Dijon, Emmanuel Charpin est responsable de l’Oenothèque du Château de Villa à Sierre, qui propose une centaine de vins liquoreux et une vingtaine de références de la Charte Grain Noble, dont il va devenir le secrétaire. «Pour les vins doux, les femmes sont en première ligne. Les hommes suivent, même s’ils ont de la peine à l’avouer… Pour les Grains Nobles, ce sont des dégustateurs avertis qui visent le haut de gamme, et comprennent qu’un tel vin se vend à 10 ou 15 francs en cru au verre. Au restaurant, nombreux sont les clients qui boivent un vin liquoreux en guise de dessert. Et nous en vendons beaucoup à l’emporter, comme cadeau. Les clients n’hésitent pas à débourser 30 à 40 francs pour une demi-bouteille.»
Le Valais en quête
de reconnaissance
Si Stéphane Gay constate que les plus grands metteurs en marché, le Domaine du Mont-d’Or, la coopérative Provins et Jean-René Germanier, n’ont guère de problème d’écoulement, d’autres observateurs admettent qu’en dix ans, les amateurs ont fait le plein de leurs caves et que les prix atteints, même s’ils sont en adéquation avec la qualité, freinent l’extension du mouvement. «Avec une trentaine de vignerons de haut niveau, la charte a atteint son apogée et nous devons travailler à faire reconnaître le Valais comme région propice aux grands liquoreux, comme le Sauternes, les vallées de la Loire et du Rhin ou le Neusiedlersee», conclut Stéphane Gay.
www.grainnoble.ch
Paru dans Hôtel Revue du 30 août 2007.