Semaine du Goût: place aux jeunes!
du 13 au 23 septembre 2007
«Le goût, c’est vaste !»
Pour sa septième édition, la «Semaine du Goût» offre sur un plateau près de mille événements sur dix jours, du 13 au 23 septembre. Qui trop embrasse, mal étreint ?
Pierre Thomas
En France, la «Semaine du Goût» a démarré autour des grands chefs pour amener, pour trois francs six sous, les jeunes à leur table. Cette année, la semaine suisse renoue avec ces origines. Son parrain, le Jurassien Georges Wenger, n’y est pas étranger : le plus authentique des chefs suisses n’est jamais pris en défaut dans son «parler vrai», du micro d’une radio à l’assiette de son ex-buffet de la gare du Noirmont. Il défend son opinion quand il est question des métiers de bouche que de la qualité des produits de base de proximité, «en voie de disparition», les uns et les autres. Une cohérence qui sert de ligne de force à la «Semaine du Goût».
La bonne parole à l’école
Mais, après les «parrains» que sont les AOC-IGP et les produits terroirs, voilà qu’apparaît cette année l’Office fédéral de la Santé publique et son «plan d’action environnement et santé». N’est-ce pas trop? «Qu’il faille faire un travail d’éducation au goût chez les enfants et montrer que manger a un impact direct sur notre santé, ça coule de source !», rétorque la Genevoise Catherine David, administratrice de la manifestation. «Le goût, c’est vaste ! Ca n’est pas seulement une affaire de restaurateurs. On ouvre la palette, mais on va tous dans la même direction.»
Parmi les mille événements, répertoriés sur le moteur de recherche www.gout.ch, près de la moitié concernent les écoles, et le jeudi 13 septembre, c’est devant les élèves des Breuleux (JU) que sera lancée cette décade. Elle s’achèvera le dimanche 23 septembre par une… prédication au Temple de Grandson, «ville du goût 2006», par Josef Zisyadis. Avant d’être l’apôtre du goût, le politicien vaudois a été théologien et pasteur.
Un rabais pour les moins de 25 ans
Reste que cette année, les hôteliers-restaurateurs de Suisse ont été invités à octroyer, durant ces dix jours, un rabais de 25% au moins de 25 ans. Les Valaisans vont plus loin : treize parmi les meilleures tables du pays ont lancé un bon de 50 francs, à commander au préalable, qui donne accès à un menu à quatre plats, accompagnés de quatre onces (demi décilitre) de vins valaisans. Ces «tickets restos» de luxe sont valables pour tout convive jusqu’à 25 ans ; un accompagnant plus âgé paie, lui, 80 francs. Responsable de la gestion des bons, Patricia Lafarge se félicite de l’engouement des meilleurs chefs. Elle et son mari, restaurateurs à Saint-Maurice, participent à la «Semaine du Goût» depuis le début : «Il faut que le chef fasse un effort et propose quelque chose de différent. Chez nous, ça marche. On accueille même des gens de notre ville qui ne viennent jamais au restaurant le reste de l’année!»
Une jolie image sur fond de risotto
Hormis l’Arc jurassien, de Grandson, «ville du goût» à la ligne de train Lausanne-Bienne (où Elvetino propose des vins ouverts de la Cave de Bonvillars), le Valais est très dynamique. Pour la quatrième fois, Grimentz, sur les deux week-ends, dresse des bancs pour les fromages d’alpages du val d’Anniviers, ouvre sa cave bourgeoisiale à la dégustation de l’unique «vin du glacier», fait tourner son moulin et allume son four banal pour cuire son pain. Michelle Genoud, responsable du dossier à Grimentz-St-Jean Tourisme, n’y voit rien que de très positif : «A mi-septembre, les stations s’endorment. Là, les gens reviennent : le Risotto-club de Neuchâtel plantera sa marmite devant l’église. On marie les goûts et les géraniums et ça nous donne une jolie image !»
Paru dans Hôtel Revue du 6 septembre 2007