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Posted on 10 octobre 2007 in Vins suisses

Grand Prix du Vin Suisse: le suspense continue

Grand Prix du Vin Suisse: le suspense continue

Grand Prix du Vin Suisse 2007
Les Valaisans prennent les devants
Vendredi 19 octobre, à Berne, aura lieu la proclamation du deuxième Grand Prix du Vin Suisse. On y désignera aussi le «meilleur vigneron de l’année» 2007. Les Valaisans, qui ont 36 vins sur les 66 nominés, ont déjà pris les devants.
Sous les lustres du Beau-Rivage Palace, à Lausanne-Ouchy, le 26 septembre, les «étoiles» du Valais ont brillé. Il n’y a eu ni vainqueur, mais des «coups de cœur», ni note divulguée. Pourquoi? Réponse du maître de cérémonie, Pierre Devanthéry, directeur de l’Interprofession de la vigne et du vin du Valais : «Parce que nos étoiles sont issues des vins les mieux notés sur les 1595 de 192 producteurs, lors des sessions de printemps et d’été du concours général, dégustés une seconde fois, plus tard à Sierre, par un jury ad hoc.» Sachant que sur 1572 vins dégustés au niveau national, 747 étaient valaisans et que 36 de ceux-ci sont nominés pour le 19 octobre, on pourrait croire que la compétition régionale était une répétition de la finale nationale.
Autre front, autres Valaisans
Eh bien, pas du tout ! Pour deux raisons. Primo, chaque dégustation est un instantané : les jurés, les séries, le moment de la dégustation, jouent un rôle. C’est la force et la faiblesse des «concours», qui se multiplient en raison du caractère unique de chaque palmarès. Secundo, en Valais, on a resserré les catégories de vins à six, qui privilégiaient les cépages locaux, alors que le concours national ouvre l’éventail à onze catégories, dont le riesling-sylvaner, le gamay et les rosés.
Pourtant, dans la catégorie des «autres vins blancs purs», pourtant, la sélection des nominés ressemble à une joute entre Valaisans : six sur six, dont cinq petites arvines. Par rapport au classement des étoiles du Valais, seul René Favre et fils, à Saint-Pierre-de-Clages, a réussi à placer son vin parmi les finalistes des deux concours ! Provins, et son œnologue-vedette, Madeleine Gay, fait presqu’aussi bien, avec la petite arvine Grand Métral en Valais et Maître de Chais à Berne. Nominé pour sa petite arvine chez lui, Robert Taramarcaz, du Domaine des Muses, l’est pour son fendant au niveau national, tandis qu’André Fontannaz, Cave de la Madeleine, à Vétroz, se retrouve dans la situation inverse… Même scénario pour les encaveurs de Salquenen. Au niveau valaisan, ils étaient sept pour douze vins et, au niveau national, ne sont plus que trois pour huit vins, avec des cépages différents, puisque, en Valais, le pinot noir, le merlot et le gamay n’étaient pas retenus. A noter la forte présence, dans les deux cas, du Nouveau Salquenen, de Diego Mathier, avec 6 vins sur les 66 nominés suisses…  Les autres producteurs doivent se contenter au maximum de deux vins, à l’exception de la famille zurichoise de Juerg Saxer, sélectionné pour deux vins, et dont la fille, œnologue, a épousé un Gysel schaffhousois, lui aussi en finale. Parmi les doubles nominés, le tandem Rolaz-Penta (Hammel à Rolle), Michel Boven  à Chamoson (meilleure sélection et donc vigneron de Suisse, il y a trois ans), Serge Heimo, Cave des Sentes à Sierre, et Gialdi, à Mendrisio, qui place deux merlots, le Biasca Premium 2005 et le Trentasei 2003.
Les absents ? Grisons et les Trois-Lacs
Et les absents ? Les Grisons, dont aucun pinot noir ne figure dans le tableau final (contre trois salquenards !) et la région des Trois-Lacs, sans le moindre finaliste, ni de Neuchâtel (malgré la catégorie des rosés), ni du lac de Bienne, ni du Vully. Il y avait pourtant 84 échantillons (sur 1572 vins) de cette région, pour 95 de Genève, qui place quatre vins. Commentaire d’un observateur du bout du lac Léman : «Dès le moment que le palmarès est proclamé à Berne, le concours devrait aussi s’y dérouler et non à Sierre». Le fait est que les Valaisans ont bien joué le jeu, à égalité avec la première édition, en 2003, basée sur des sélections régionales dont les champions avaient été choisis par Vinum pour être redégustés. Il y avait alors, pour 308 vins finalistes, 44,5% de valaisans (47,5 en 2007), 20,5% de vaudois (16,8 %) et 11,4% de tessinois (5,2%). Les vins suisses n’échappent donc pas à la suprématie valaisanne. Reste à savoir si les Valaisans, souvent divisés, sauront assumer ce «leadership» qualitatif.
Palmarès dès le 20 octobre 2007 sur www.grandprixduvinsuisse.ch
Eclairage
Trois cents vins à déguster à Berne
Le 19 octobre, de 14 à 17 h, les producteurs nominés présenteront eux-mêmes leurs vins à la Berner Weinmesse, avant la proclamation des résultats, dès 18 h., au Stadttheater, puis, plus de 250 personnes se sont déjà inscrites à un dîner de gala, avec les meilleurs flacons, au Bellevue Palace. Pour le public, le samedi 20 encore, dégustation des vins consacrés. Mieux, du 12 au 21 octobre, dans le cadre de la manifestation bernoise, dans les halles de la BEA au Wankdorf (de 17 à 22 h. la semaine, de 14 à 22 h. le samedi et de 14 à 18 h. le dimanche), VINEA proposera près de 300 vins. Ce sont les vins les mieux notés du Grand Prix du Vin Suisse 2007, hormis les 66 nominés. Mais attention : tous les vins ne seront pas disponibles en tout temps, puisqu’il y en a quatre à six bouteilles de chaque, pas davantage. «Plutôt que de se ruer sur des vins connus, mieux vaut privilégier la découverte et la diversité», conseiller Elisabeth Pasquier, secrétaire générale de VINEA. Il y aura, notamment, peu de vins blancs, rares dans les millésimes 2005 et 2006.
Paru dans Hôtel Revue du 11 octobre 2007.