Quotas viticoles Valais-Vaud : ça balance en rouge !
Les interprofessions des cantons du Valais et de Vaud viennent de publier leurs quotas pour les vendanges 2013. Si les limites de production sont inchangées pour le blanc, pour le rouge, les Valaisans augmentent légèrement le plafond de la production, tandis que les Vaudois l’abaissent un peu plus !
Inutile de dire qu’entre les deux principaux cantons de production, il n’y a pas de concertation. Les Valaisans se basent sur une décision de leur Interprofession (IVVV), tandis que les Vaudois sont encore sous la tutelle des autorités cantonales. Pour les blancs, les Valaisans reconduisent la limite de l’an passé (qui est devenue le plafond fédéral jusqu’en 2014 au moins) de 1,3 kg au m2, en chasselas. Elle est de 1,2 kg au m2 dans les autres cépages blancs et rouges, tandis que les rouges de base que sont le pinot et le gamay pourront, cette année, être produits à 1,1 kg (+ 100 grammes). Le goron (catégorie II) peut être produit à 1,4 kg, les autres cépages de cette catégorie, à 1,6 kg. Ces limites sont valables pour tout le territoire du canton, plus grand vignoble de Suisse.
Dans le canton de Vaud, il y a des différences régionales. Pour les blancs, Lavaux et le Chablais sont à 1,150 kg au m2, La Côte et le Nord vaudois à 1,125 kg au m2. Pour les rouges, la limite de production passe de 1 kilo (sauf pour le gamay, qui reste à ce niveau) à 0,875 kg, soit un alignement du Chablais, de Lavaux, du Dézaley, du Calamin (qui ont retrouvé leurs AOC de plein droit), Côtes-de-l’Orbe et Bonvillars sur La Côte, déjà à ce plafond en 2012.
Les Vaudois sont les seuls à compter non pas en kilos au mètre carrés, mais en litres au m2 (soit 0,70 litre pour les rouges, sauf le gamay, 0,80 litre). L’application des quotas tels qu’approuvés par le Département de l’économie et des sports vaudois devrait engendrer une «diminution théorique globale» par rappot à 2012 de 880’000 litres. Par cette mesure, les Vaudois escomptent faire diminuer les stocks de vins rouges et se calquer sur l’offre et la demande (déséquilibrée dans le Chablais, à Lavaux et, dans une moindre mesure, à La Côte). L’abaissement du plafond de production devrait être bénéfique pour la qualité des vins rouges, ce qui n’est pas contestable… Reste à savoir s’il parviendra à faire remonter un peu les prix, notamment du vrac, qui sont au plus bas. A noter que la veille de la publication de ces chiffres, un orage de grêle d’une grande violence, le jeudi 20 juin à 16 h., a ravagé le vignoble de la région de Nyon: le potentiel de 2 millions de litres de vin paraît détruit, dont 800’000 litre pour la coopérative Uvavins.
Chez les Valaisans, l’augmentation de 0,1 kg pour les rouges de base s’accompagne d’une ouverture du «prix indicatifs» de la vendange. La fourchette passe, pour le pinot et le gamay, de 3 francs à 3,20 fr., à 2,80 fr. à 3,60 fr. Et pour le fendant, de 2,60 fr. à 3,20 fr. au lieu d’un prix indicatif de 3 francs. L’IVVV «recommande de n’encaver que les quantités de vendange qui pourront être vendues». Ce mois, la coopérative Provins (qui met en valeur un quart de la vendange valaisanne) annonçait que pour le fendant, le pinot noir et le gamay, récoltés en 2012, «la décision a été prise de verser des acomptes et de différer le paiement final, le prix déterminé étant fixé sur la base des résultats de l’entreprise». Pour mémoire, Provins a vu son chiffre d’affaires baisser de 7% en 2012 (à 58,5 millions de francs).
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