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Posted on 15 décembre 2013 in Tendance

Agitation de Noël, «omerta» et autopub

Agitation de Noël, «omerta» et autopub

Paraît que les vignerons sont navrés que l’«affaire Giroud» sorte de la cave juste avant Noël… Une bien mauvaise pub pour le vin suisse dans son ensemble! D’abord, vaudois parce que la réputation de et du Saint-Saphorin aurait été salie, et valaisan, parce que le négociant l’est.

Pourquoi de telles affaires, compliquées par un montage de sociétés équivoque — dont tout le Valais parlait depuis longtemps… —, en vue d’une possible soustraction fiscale de surcroît, sortent-elles, plusieurs années après les faits? Tout simplement parce que le milieu du commerce du vin suisse manque de transparence. Et la Radio romande, La Première, m’a demandé ce que je pensais de tout cela : à écouter ici.

Pour le reste, je n’ai aucune opinion sur l’entreprise Giroud et son propriétaire, homonyme et supposé. Je me marre juste quand son grand voisin Provins-Valais, par le biais d’une société dédiée, sort, trois millésimes plus tard, également avec un œnologue bordelais, une cuvée multi-cépages vendue à très haut prix !

Onze «moutons noirs» en 2012

Il n’y a pas que cette «affaire Giroud»… Qui sont les «onze entreprises (qui) on dû être dénoncées aux autorités cantonales compétentes pour fautes graves et/ou répétitives», selon le rapport, succinct et lacunaire, du Contrôle suisse du commerce des vins ? Les 1’180 autres entreprises contrôlées par les 7 inspecteurs, en 2012, auraient tout intérêt à faire connaître ces brebis galeuses, coupables de coupages et d’assemblages non autorisés (7 cas) et d’étiquettes trompeuses (3 cas).

Bien sûr, certains, parmi les 1’180 autres contrôlés, ont des broutilles à se reprocher, comme des étiquettes incomplètes (81 cas en 2012) ou portant de fausses indications (96 cas), ce qui fait quand même 200 vins pas conformes mis sur le marché suisse ! A chaque fois, c’est le consommateur qui trinque… Organisé à l’interne de l’industrie vitivinicole helvétique, ce Contrôle n’a rien d’une Répression des fraudes étatique à la française, par exemple. Et qui rend des comptes à la justice, en assurant une publicité à certaines affaires (Languedoc, Bourgogne). Dans Le Matin-Dimanche du 15 décembre 2013, le journaliste Dominique Botti a fait le tour des popotes du volet «vin» de laffaire Giroud. Résultat édifiant: l’encaveur vaudois qui avait porté, puis retiré sa plainte «n’a fait aucun commentaire et réclamé l’anonymat». L’inspecteur du Contrôle suisse du commerce des vins, qui aurait levé le lièvre, «n’a pas voulu répondre à nos questions». Et le procureur actuellement en charge du dossier «refuse de parler aux journalistes».

Quel marché du vin en Suisse (romande) ?

Voilà qui me rappelle que 2014 marquera les 30 ans de la publication d’un fameux rapport de feu la Commission suisse des cartels : «Les conditions de concurrence sur le marché suisse des vins» (publié à l’époque chez Orell Füssli).

Du grain à moudre pour un organe indépendant du marché du vin suisse : refaire cet état des lieux aujourd’hui. Et vérifier dans les faits que certaines phrases n’ont pas pris une ride en 30 ans : «Le niveau de prix élevé des vins du pays peut inciter à pratiquer des marges surfaites sur les importations en vue de rapprocher leurs prix de ceux de la marchandise indigène. Le consommateur étant habitué à un niveau de prix élevé, il sera plus facilement disposé à payer cher pour des produits étrangers.» Dix ans de dégustations mensuelles de vins en supermarché, pour le magazine de consommateurs Tout Compte Fait ne m’ont pas permis d’observer une tendance inverse !

A propos, pour qui veut me suivre, je rappelle hic et nunc (avant Noël, donc…) deux de mes publications récentes. L’an passé, est sorti «Le vin pratique», publié précisément par Tout Compte Fait, qui brosse un panorama du monde du vin de l’histoire à la dégustation en passant par la géographie mondiale. Mieux qu’un «vin pour les nuls», un «tout ce que j’ai toujours voulu savoir sur le vin sans jamais oser le demander…» et qui plus est, vu d’ici ! Les chroniqueurs qui l’ont lu l’ont bien apprécié. Mais il est introuvable dans les grandes librairies et il faut donc l’acquérir en ligne.

Autre publication, commandée par le magazine L’Hebdo, cet été, les «100 meilleures caves de Suisse romande». Un titre racoleur, certes, pour décrire 100 adresses accueillantes, pas forcément de vedettes du vignoble, mais qui font de bons vins et savent recevoir dans des locaux spacieux (et sous cet angle, Giroud Vins y figure !). Ce fascicule de 110 pages, illustré de très belles photos, est vendu 10 francs. Il fourmille d’informations actualisées sur de nombreux domaines (valaisans et vaudois, pour ma part, soit 80% du contenu). Il se trouve dans les kiosques, jusqu’à épuisement du stock, mais au plus tard jusqu’aux caves ouvertes du printemps prochain*. Il faut un peu insister pour l’obtenir : l’autre jour, j’avais besoin d’un exemplaire pour une importatrice japonaise ; au centre de Lausanne, j’ai dû demander si ce «hors-série» était disponible. Et la gérante est allée le chercher à la cave… Là où on stocke d’ordinaire ses meilleurs flacons…

* Les caves ouvertes 2014 en Suisse

Un véritable tour de Suisse et des vins suisses en un mois:

Suisse alémanique et lac de Bienne, le jeudi 1er mai

Neuchâtel, les vendredi et samedi 2 et 3 mai

Genève, le  samedi 24 mai

Tessin, les samedi et dimanche 24 et 25 mai

Valais, les jeudi, vendredi et samedi 29, 30, 31 mai (Ascension)

Vaud, les samedi et dimanche 7 et 8 juin (Pentecôte), y compris Vully (ouverture le vendredi 6 juin en fin d’après-midi)

Bonnes fêtes de fin d’année 2013 et à l’année prochaine!

©thomasvino.ch