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Posted on 13 février 2014 in Actus - News

1ers Grands Crus vaudois 2012  En attendant les rouges…

1ers Grands Crus vaudois 2012
En attendant les rouges…

Le titre n’a pas de connotation politique. Pourtant, les 1ers Grands Crus vaudois, millésime 2012, ont été présentés au Grand Conseil vaudois, mardi 11 février. Ils restent monocolores (blancs), en attendant les rouges pour le millésime 2013 : trois merlots du Domaine de Crochet, à Mont-sur-Rolle, du Domaine du Châtelard, à Villeneuve et du Domaine de la George, à Yvorne.

Ces trois rouges sont tous signés Charles Rolaz, patron de Hammel à Rolle, pionnier du merlot, notamment, mais qui est aussi le président de la Commission des 1ers GC. Les oreilles de Pierre Keller, ont dû siffler. Au moment où les députés mettaient fin à leurs débats, l’un d’eux a déposé une question sur «qu’est-ce qu’on est allé faire dans cette galère des Jeux olympiques» ? Le président de l’OVV était justement dans le «charter» qui conduisait une trentaine de «happy fews» vaudois (dont le syndic de Nyon Daniel Rossellat, qui l’a mentionné sur Facebook) dans un aller-retour d’un jour, ce mardi-là, à Sotchi.

D’abord un cahier des charges sévère

Le chef de l’économie et du sport (sic !) vaudois, Philippe Leuba, lui, était fidèle à son poste gouvernemental. Les intervenants ont brièvement évoqué ces 1ers Grands Crus, lancés avec le millésime 2011 : «label de qualité», «référence qualitative», outil de «promotion de nos vins»… Les 1ers Grands Crus restent des vins acceptés sur dossier, avec un cahier des charges et dégustation à l’aveugle de plusieurs millésimes, puis probatoire (et éliminatoire) du dernier millésime. Chaque vin est susceptible de perdre son titre chaque année, ce qui n’est pas encore arrivé…. En 2012, ces 1ers Grands Crus représentaient 200’000 litres de chasselas, contre 144’000 litres en 2013, en chasselas, et 4’788 litres en merlot.

Difficile de déguster les 15 vins présents (le 16ème, Les Rueyres, second du Domaine du Burignon, de la Ville de Lausanne, sera proposé à la vente aux enchères des vins en décembre 2014), ce d’autant que les crachoirs avaient été laissés de côté, car un député, c’est bien connu, a forcément soif… On les a donc tous dégustés à la volée.

Quelques qualités et autres défauts

On comprend que le Conseil d’Etat vaudois ait choisi comme «son» vin de l’année, et commandé une palette de 600 bouteilles pour son usage, le Domaine de Fischer, au nez mûr, ample, sur la mangue, les fruits exotiques, le gras, avec une pointe saline en finale : ce domaine est cultivé par Reynald Parmelin et vinifié par Hammel, deux habitués des 1ers GC. S’il fallait en citer quelques uns, des trois chasselas de Hammel (Ovaille 1584, Clos de le George, Châtelard), on a préféré le Châtelard, frais, fringant, sapide et désaltérant.

Moins connu que son voisin de Mont-sur-Rolle, Châtagnéréaz (très carbonique…), le Domaine de Autecour, présenté par Schenk, s’est révélé une heureuse surprise, facile d’accès, certes, avec du volume et une belle minéralité finale. Et des deux vins de La Côte vinifiés par Uvavins, Château de Malessert et La Bâtie, j’ai préféré le dernier, tendre, mais ample, puissant, avec une note d’amande amère en finale.

Les autres vins n’échappaient pas aux défauts rencontrés souvent sur les chasselas vaudois dans leur prime jeunesse : notes d’amylique, de lactique, excès de carbonique, qui se fondent avec le temps. Voire, ici ou là, des traces de stress hydro-azoté, «piège» analysé à Changins, et qui pénalise, lui, les vins blancs sur la longueur du temps.

Ah, ce chasselas si délicat, si fidèle à sa réputation !

www.premiersgrandscrus.ch

©thomasvino.ch