Varone, Sion (3)
En attendant une nouvelle vitrine
L’an prochain (2015) devrait marquer l’aboutissement d’un projet attendu depuis plusieurs années. Les maisons Bonvin et Varone, associées dans les Celliers de Sion, retrouveront, au nom de l’œnotourisme, un toit et une vitrine commune, à l’est du chef-lieu valaisan.
Le projet de nouvel espace devrait montrer aux dégustateurs et aux touristes de passage, un chais à barriques, dans une structure qui tiendra compte de toutes les avancées de l’œnotourisme moderne, un peu à l’image de ce que sait faire à merveille la Napa Valley, devenue la première région touristique des Etats-Unis, sorte de Disneyland voué au culte de Bacchus.
Des pionniers de la bouteille
Reprise par Philippe Varone, de la quatrième génération, dès 1989, et désormais seul aux commandes, la maison familiale est active dans le vin depuis le milieu du 19ème siècle. Germain-François Varone était employé, comme métral, au Domaine du Mont-d’Or, à Pont-de-la-Morge, là où le premier commerce fut fondé en 1900, par son fils Frédéric. Les Varone vendaient aussi des fruits et légumes : ils y renoncent 15 ans plus tard, quand ils rachètent un négoce de vins à Sion, où ils s’implantent.
Alors que la plupart des négociants valaisans traitent des vins en vrac, livrés en fût aux auberges et bistrots, la maison sédunoise est parmi les premières à proposer du «litre scellé», puis divers flaconnages, dès 1925. Elle dépose les marques Soleil du Valais, pour le fendant, et Dôle Valéria, deux ans plus tard. Jean-Pierre Varone reprend le commerce en 1961, à la suite de Henry. La cave en ville de Sion est agrandie.
Indépendante mais en commun
En 1992 débute une nouvelle ère, avec un partenariat logistique avec la maison Charles Bonvin (lire ici). Les deux enseignes s’implantent sous un même toit, construit à l’écart de la ville, à Grand Champsec, et partagent les installations techniques, tout en gardant leur indépendance. Ensemble, elles crèent, sous le nom des Celliers de Sion, la ligne Bibacchus pour la grande distribution, tandis que Varone met en valeur les vins de ses propres vignes sous l’étiquette Héritage. Cette situation durera vingt ans, jusqu’à la vente de l’immeuble, en 2012.
Provisoirement, Varone trouve alors à se loger chez Rouvinez-Orsat à Martigny, qui, entretemps, a racheté Bonvin. Les deux maisons sédunoises retrouveront une vitrine d’ici quelques mois, à l’est de Sion, sous le vignoble de Clavau. Comme Bonvin, qui a aménagé sa guérite Brûlefer, au milieu de son domaine, sur le bisse de Clavau, et rénové les mazots du Clos du Château, Varone a fait aménager le Cube, sur les hauts de Sion, ouvert à toutes les expériences culinaires en liaison avec les vins, au milieu des vignes.
Sur Internet : www.varone.ch
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