«Vins vivants» : mars et ça repart!
Après leur expérience à Fribourg l’an passé, les tenants du «vin vivant» ont fondé une assocition, Brut(e), et remettent ça durant toute une semaine, de Genève à Zurich, en passant par Lausanne et Fribourg, du 19 au 24 mars 2019. Deux salons, réunissant entre 24 et 28 producteurs de «vins naturels» se tiendront à Fribourg et à Zurich.
L’appli’ pour smartphones Raisin, qui recense 400 établissements servant des vins naturels à Paris, sera en vedette, avec ses fondateurs, au Marius Café, à Genève, le mardi 19 mars dès 19 h. Le mercredi, à 20 h., le Zinema, à Lausanne, projettera le film «Fermentacion espontanea» en présence de sa réalisatrice, Clara Isamat. La fermentation spontanée est un des arguments pour produire un vin à «zéro intrant», en plus d’une dose minimale de SO2. Vendredi 22 mars, le Chalet des Enfants, sur les hauts de la Ville de Lausanne (à qui il appartient), fera coincider des produits solides Slow Food avec des vins naturels suisses.
Peu de vignerons «nature» suisses
On notera que les producteurs suisses de vins naturels se comptent sur les doigts d’une main : ils ne seront que trois à Fribourg, Corentin Houillon, qui vient de quitter le domaine qu’il représentera, celui de la Ville de Morges, Marc Balzan, du Domaine de Chèrouche, en Valais, et son disciple, Julien Guillon, également établi en Valais. A Zurich s’ajouteront le Genevois Paul-Henri Soler, l’Argovien Tom Litwan, le Grison Christophe Ruof et le Schaffhousois Markus Rüch. Ils seront appuyés par Jacques Perritaz, de la Cidrerie du Vulcain à Fribourg. Ces salons, qui accueilleront une forte cohorte de vignerons d’Auvergne, comme l’an passé, se tiendront le samedi 22 mars de 12 h. à 18 h. 30, au Musée Gutenberg de Fribourg, et au Volkhaus à Zurich, le dimanche 23 mars de 14 h. à 19 h.
L’association Brut(e), présidée par un pharmacien d’hôpital, Cédric Blatrie, a pour but de «défendre le vin élaboré sans pesticides, sans intrants chimiques et avec le minimum (voire pas) de soufre utilisé à la vigne et à la cave». Elle cite des chiffres de succès auprès des «millenials», qui formeraient 36% des consommateurs. Le «vin naturel» représenterait 1,5% de la valeur du marché mondial du vin et vise les 5% pour l’an prochain (2020).
Et si le vin naturel faisait mal à la tête ?
Si le SO2 suscite le débat, avec un risque de vins qui ne voyagent pas bien (mais ils favorisent le circuit court plutôt que les chaînes de supermarchés !), supportent mal les différences de température, et ne sont pas protégés du risque d’oxydation, le non-levurage des vins pose d’autres questions. Qui ne sont pas tranchées, dont celle des amines biogènes. Pour le site vignevin-occitanie.com, «L’histamine serait responsable de réactions allergiques et de maux de tête. Elle est l’amine biogène la plus contrôlée. Cependant plus récemment, des tests cliniques de provocation orale en double aveugle, réalisés avec des vins riches et pauvres en amines biogènes, n’apportent pas d’argument pour incriminer l’histamine comme responsable de réactions allergiques chez l’homme. Les résultats obtenus avec des sujets sains sont confirmés pour des sujets intolérants aux vins. L’intolérance aux vins est donc le fait de composés autres que les amines biogènes, qu’il conviendrait de préciser.Une limite légale de la teneur en histamine dans les vins importés a longtemps été imposée par des États comme la Suisse. Aujourd’hui, plus aucun État n’a de réglementation concernant les teneurs des vins en amines biogènes, mais quelques importateurs imposent encore leurs propres limites.» D’autres prétendent qu’une fermentation spontanée risque de faire perdre toute notion de terroir aux vins (lire le papier sur www.thomasvino.ch).
Et il n’y a toujours pas de définition légale de ce qu’est un «vin naturel» ou «nature». Sinon celle d’affirmer que c’est un «vin autrement», locution qui leur sied à merveille, reprise par un grand producteur de vins du Languedoc pour sa gamme sans soufre…
©thomasvino.ch