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Posted on 5 juin 2019 in Tendance

Les chiffres du vin suisse (presque) actuels

Les chiffres du vin suisse (presque) actuels

Swiss Wine Promotion, qui va changer cet été, et de directeur (le Vaudois Nicolas Joss succédant au Valaisan Jean-Marc Amez-Droz) et de président (après le départ du Fribourgeois Pierre-Alain Morard), a commandé un fascicule d’une centaine de pages résumant les régions viticoles et leurs vins au magazine Vinum. C’est le responsable de l’édition en français, Alexandre Truffer, qui l’a rédigé. On en a lu que la version anglaise, bien mise en évidence et facile à consulter, avec quelques «highlights» sélectionnés. Et des chiffres…

Des chiffres qui permettent de résumer la Suisse simplement. Seul bémol, les derniers cités sont ceux de 2017, l’année de production la plus faible de ces trente dernières : 79 millions de litres de vin (et non hl !).

Les vins suisses trinquent

En 2018, comme de 1997 à 2012, puis 2016, on a repassé la barre des 100 millions de litres, à 111 millions, alors que la consommation des vins suisses se situe, elle, à moins de 100 millions de litres. Depuis 2012, la Suisse a connu plusieurs années de petite production : 84 mios (2013), 93 mios (2014), 85 mios (2015) et 79 mios (2017), avec deux sursauts à 117 mios (2016) et 111 mios (2018). De sorte que le marché est lourd en 2019…

A ce yoyo de production s’ajoute, les petites années, un abandon de présence dans les linéaires, qui fait que la consommation de vins suisses s’est abaissée à 87 mios de litres en 2017, alors que de 1997 à 2007, elle était largement au-dessus des 100 mios (passant de 117 à 107 mios). Par rapport aux «vins étrangers», cette proportion n’est toujours que de 35%, en léger mieux en 2018, selon l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG).

De 1997 à 2017, les «vins étrangers» n’ont perdu, eux, que 12 mios de litres, passant certes sous la barre des 170 mios où ils sont longtemps restés (1997 – 2012), pour s’inscrire à 163 mios de litres en 2017. Alors que les vins suisses ont chuté de 30 mios ! Rapporté à 1997, cela fait du – 25% pour les vins indigènes pour à peine – 7% pour les vins étrangers !

Le blanc recule presque partout

Au niveau des surfaces du vignoble, la Suisse avait passé la barre des 15’000 ha en 2002, elle est redescendue à 14’748 ha en 2017. Valais (33%), Vaud (26%) et Genève (10%) représentent 69% du vignoble suisse. Tous les autres cantons sont à moins de 10% (Tessin, 4èmeà 7%). Tendanciellement, le vin blanc (48% en 1997) s’est stabilisé à 43% (entre 2007 et 2017). La Suisse alémanique en a planté un peu plus (30% en 2017 contre 28% en 1997). Le Tessin transforme 20% de son merlot en blanc. Et ses cépages blancs sont passés de 6 à 9% en 20 ans, tandis que sa surface viticole dépasse les 1000 ha (1092 ha), grâce à la progression du merlot (+ 102 ha en 20 ans), suivi du chardonnay (+ 22 ha) et du sauvignon blanc (+ 13 ha).

Le principal vignoble suisse, le valaisan, tout en perdant des hectares (419 ha en 20 ans, sous la barre des 5000, à 4842 ha en 2017) s’est diversifié. Les trois principaux cépages du Vieux Pays ont perdu des surfaces : — 862 ha pour le chasselas-fendant, — 401 ha pour le gamay et — 355 ha pour le pinot noir. Les «spécialités» rouges (syrah, cornalin, humagne et merlot) et blanches (petite arvine et savagnin) sont passés de 218 à 940 ha en 20 ans.

Le rouge progresse en Suisse romande

Le rouge n’a cessé de gagner du terrain en 20 ans, passant de 56 à 64%. Même dans le canton de Vaud, le rouge a progressé, de 28 à 35%, au détriment du chasselas (— 420 ha en 20 ans, tout de même pour un canton qui en est devenu le «réduit national») et du gamay (— 191 ha), compensé par l’avancée du gamaret et du garanoir (+ 250 ha) et du merlot (+ 54 ha). Le Valais produit en moyenne 45 mios le litres par an, Vaud 30 mios, sur une surface légèrement fléchissante (— 65 ha en 10 ans). Gamaret et garanoir ont aussi progressé à Genève (+ 139 ha), où le chasselas a perdu près de 200 ha. Là encore, le rouge progresse de 49 à 57%. Et c’est toujours vrai dans la région des Trois-Lacs (Neuchâtel, Bienne, Morat), moins de 1000 ha (932 ha, — 20 ha en 20 ans, mais + 9 ha sur 10 ans !), où le rouge passe de 39% à 55 %. Les Trois-Lacs ne produisent en moyenne que 7 mios de litres par an (contre 10 mios pour Genève). Là encore, le chasselas perd 238 ha, au profit du pinot noir, du pinot gris, du chardonnay, du sauvignon, et du garanoir.

Au total, sur les 20 dernières années, dans les principales régions romandes, le chasselas, principal raisin blanc de Suisse, d’abord romande, diminue de 1716 ha (soit l’équivalent des 3/4 de la surface vaudoise restante), tandis que le pinot noir, principal cépage cultivé sur l’ensemble de la Suisse, décroit aussi, mais «que» de 274 ha. Des chiffres qu’on peut évidemment actualiser chaque année !

Pour commander la brochure (de format A 4, abondamment illustrée): info@swisswine.ch

©thomasvino.ch