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Posted on 14 janvier 2021 in Actus - News

Covid 19 — Les vignerons à la même enseigne que les cafetiers?

Covid 19 — Les vignerons à la même enseigne que les cafetiers?

Dans une lettre datée du 12 janvier 2021, signée du président de l’Interprofession de la vigne et des vins suisses (IVVS), le Tessinois Marco Romano, et du président de la Fédération suisse des vignerons (FSV), le Vaudois Frédéric Borloz, tous deux conseillers nationaux, l’un du Centre, le second, radical, la viticulture réclame «que la Confédération couvre intégralement (ses) pertes sur la base des chiffres d’affaires 2015 à 2019». L’IVVS réclame aussi une «aide supplémentaire à la promotion (…) active et massive des vins suisses afin de reprendre des parts de marché en Suisse et à l’étranger».

La lettre reprend l’argumentation de la fermeture des cafés et restaurants : «Il est estimé que l’on perd 40% du marché en période de fermeture de restaurants, ce qui équivaut à une perte de chiffre d’affaires estimée à 50 millions de francs par mois. (…) Nous appelons le Conseil fédéral à indemniser financièrement, notamment à fonds perdu, la vitiviniculture et la restauration immédiatement et sans complications.»

La branche vitivinicole demande aussi:

  • «une aide supplémentaire à la promotion»
  • «la mise en place d’une réserve climatique», en clair, produire plus que les quotas une année, du vin qui sera mis sur le marché une «petite année» (2020 est la plus faible en quantité depuis dix ans en Valais), «pour lisser l’offre» et ne pas perdre de parts de marché
  • «la modification du système des contingents tarifaires»
  • «l’adaptation de la franchise quantitative de 5 à 2 litres de vin dans le cadre du commerce frontalier : ce taux ne tient pas suffisamment compte des intérêts de l’économie vitivinicole suisse»

Des dossiers déjà ouverts

Sur ces quatre points,

  • En novembre dernier, les commissions des finances des deux Chambres (Conseil national et des Etats) ont refusé d’augmenter le budget de promotion des vins suisses — l’IVVS avait déjà réagi vertement à ce double refus.
  • La «réserve climatique» nécessite une modification de la législation fédérale et ne peut pas être appliquée immédiatement par les cantons (le conseiller d’Etat vaudois Philippe Leuba avait proposé cet instrument en 2016 déjà).
  • A propos du système des contingents, Berne n’a cessé d’affirmer à de réitérées reprises «qu’il n’est pas dans l’intérêt de la vitiviniculture suisse et de l’économie générale de la Suisse d’ouvrir des négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) afin de modifier le volume du contingent tarifaire» (importation de 170 millions de litres de vins, jamais complètement utilisé). Les mousseux, notamment, échappent au contingent, selon les accords passés par la Suisse avec l’OMC : introduire les 20,35 millions de litres importés en 2019 impliquerait «une négociation et un accord avec toute partie contractante dont l’intérêt en tant que principal fournisseur est reconnu.» Dès lors, a répondu, le 28 octobre 2020, le Conseil fédéral au conseiller national valaisan du Centre Sydney Kammerzin, «il n’est pas dans l’intérêt de la vitiviniculture suisse et de l’économie générale de la Suisse d’ouvrir des négociations à l’OMC dans le but d’intégrer tous les vins importés dans le contingent tarifaire des vins blancs et rouges.»
  • Quant aux vins importés dans le trafic frontalier, le Conseil fédéral a été interpellé le 16 décembre 2020, par la motion de la conseillère nationale radicale genevoise Simone de Montmollin, visant à «mieux tenir compte des régions viticoles frontalières».

©thomasvino.ch